Diplomarbeit, 2022
164 Seiten, Note: 17/20
INTRODUCTION GENEREALE
PREMIERE PARTIE CADRE INSTITUTIONNEL ET DEROULEMENT DU STAGE
CHAPITRE I : PRESENTATION ET ORGANISATION DE LA RTB TELE
CHAPITRE II : DEROULEMENT DU STAGE
DEUXIEME PARTIE CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE
CHAPITRE III : ASPECTS THEORIQUES
CHAPITRE VI : PRESENTATION DE LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE
PARTIE III PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES
CHAPITRE V : PRESENTATION DES DONNEES SUR LE JT DE 20H DE LA RTB/TELE
CHAPITRE VI : ANALYSE DES RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES
CONCLUSION GENERALE
DEDICACE
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
LISTE DES GRAPHIQUES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION GENEREALE
PREMIERE PARTIE CADRE INSTITUTIONNEL ET DEROULEMENT DU STAGE
CHAPITRE I : PRESENTATION ET ORGANISATION DE LA RTB TELE
1. Historique de la RTB/Télévision
2. Identité visuelle
3. La situation actuelle de la RTB/Télévision
4. Description organique de la RTB/Télévision
4.1. Organisation des services
4.1.1. Du Service des Informations et des Reportages
4.1.2. Du Service de la Production
4.1.3. Du Service des Programmes
4.1.4. Du Service des Sports
4.1.5. Du Service des Informations en Langues Nationales
4.1.6. Du Service d’Exploitation et de Maintenance des Equipements de production
4.1.7. Du Service des Archives et de la Documentation
4.1.8. De la Station de la Télévision « RTB Infos »
4.2. Ressources humaines et matérielles
4.2.1. Ressources humaines
4.2.2. Ressources matérielles
4.3. Mode de financement et public cible
4.3.1. Mode de financement
4.3.2. Public cible
5. Mode de fonctionnement de la RTB/Télévision
5.1. La grille des programmes
5.2. Activités de la Rédaction
5.2.1. Conférence de Rédaction
5.2.2. Les Reportages sur le terrain
5.2.3. Montage
5.2.4. La présentation
5.2.5. Les éditions
5.2.6. Emissions
6. Observation sur le fonctionnement de la RTB/Télévision
6.1. Les forces
6.2. Les insuffisances fonctionnelles
6.3. Les suggestions
CHAPITRE II : DEROULEMENT DU STAGE
7. Les étapes de notre stage
8. Les activités menées
9. Observations sur le déroulement du stage
9.1. L’expérience acquise
10. Les difficultés rencontrées et suggestions
10.1. Les difficultés rencontrées lors du déroulement du stage
10.2. Les suggestions pour l’amélioration du fonctionnement
DEUXIEME PARTIE CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE
CHAPITRE III : ASPECTS THEORIQUES
1. Construction de l’objet d’étude
1.1. Problématique générale de l’étude
1.2. Questions de recherche et intérêts du sujet
1.2.1. Questions de recherche
1.2.2. Intérêt du sujet
1.3. Objectifs de recherche et hypothèses de la recherche
1.3.1. Objectifs de recherche
1.3.2. Hypothèses de recherche
2. Références théoriques et conceptuelles
2.1. Revue de littérature
2.2. Le cadre théorique
2.3. Cadre conceptuel
CHAPITRE VI : PRESENTATION DE LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE
1. Le champ de l’étude
2. Population, échantillon, échantillonnage
3 Technique et outils de collecte de données
3.1 Les techniques de collecte de données
3.2 Les outils de collectes de données
4 La méthode d’analyse et de traitement des données
4.1 La méthode d’analyse
4.2 La méthode de traitement des données
5. Les difficultés rencontrées
6. Les limites de l’étude
PARTIE III PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES
CHAPITRE V : PRESENTATION DES DONNEES SUR LE JT DE 20H DE LA RTB/TELE
1. Répartition des sujets du JT de 20 H par type d’actualité
2. La durée moyenne de diffusion de chaque type d’actualité au JT de 20 H de la RTB/Télé
3. Répartition par thème des éléments en lien avec l’actualité régionale
4. Répartition des éléments en lien avec l’actualité régionale par genre Rédactionnel (le type de traitement de l’information)
5. Répartition des éléments en lien avec l’actualité régionale en fonction des jours de diffusion
6. Répartition des éléments en lien avec l’actualité régionale par type de proximité
7. Répartition des éléments en lien avec l’actualité régionale selon la hiérarchisation des sujets aux JT de 20 H
8. Répartition des éléments en lien avec l’actualité régionale par type de production
9. Analyse des titres des JT de la RTB/Télé
10. Répartition des titres des éléments en lien avec l’actualité régionale dans la hiérarchisation des titres du JT de 20H
11. Répartition des titres de l’actualité régionale par nature aux JT de la RTB/Télé
12. Analyse des défis auxquels est confrontée la diffusion de l’actualité régionale
CHAPITRE VI : ANALYSE DES RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES
I. Analyse des résultats
1. Les caractéristiques de diffusion de l’actualité régionale retenue au JT de 20 H de la RTB/Télé
2. La place accordée à l’actualité régionale dans l’offre d’information de la RTB/Télé dans son JT de 20 H
3. Les défis liés à la diffusion de l’actualité régionale dans le JT de 20 H de la RTB/Télé
II. La vérification des hypothèses
III. Suggestions et perspectives
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES ANNEXES
TABLE DES MATIERES
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Ce présent travail n’aurait pu se faire sans le soutien et le concours de certaines personnes que nous tenons, ici, à remercier sincèrement.
Nos remerciements vont à l’endroit de notre Directeur de mémoire, Dr Emile BAZYOMO, pour avoir non seulement accepté de suivre notre travail mais surtout pour sa disponibilité et ses encouragements. Nous retenons de lui la rigueur dont il a fait preuve dans la réalisation de notre rapport témoignant ainsi de son amour du travail bien fait.
Nous tenons également à remercier l’ensemble du corps enseignant de l’IPERMIC qui a contribué d’une manière ou d’une autre à notre formation au cours de ces trois années d’étude.
C’est aussi le lieu, ici pour nous, d’exprimer notre profonde gratitude et remerciement à notre maitresse de stage, Maimouna TRAORE, JRI à la RTB/Télé. Merci à elle d’avoir facilité notre intégration au sein de la Rédaction de la RTB/Télé et pour ses multiples encouragements. Au-delà d’avoir été notre maitresse de stage, elle a été une mère pour nous.
Notre gratitude va également à l’endroit de la RTB/Télé à travers le Directeur de la télévision nationale, qui a accepté de nous recevoir au sein de sa structure. Nous ne pourrons omettre de remercier l’ensemble des travailleurs de la RTB/Télé et en particulier ceux de la Rédaction pour leur collaboration.
Merci à nos chers camarades étudiants et chers aînés de l’IPERMIC, pour leur serviabilité et pour leur amitié.
A tous ceux et toutes celles qui, d’une manière ou d’une autre, nous ont soutenue, infiniment merci.
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Graphique N° 1 : Diagramme de nos productions réalisées reparties par genre Rédactionnel
Graphique N°2 : Diagramme des catégories de sujets abordés dans nos réalisations par secteur d’activité
Graphique N° 3 : Répartition des sujets du JT de 20 H par type d’actualité
Graphique N°4: La durée moyenne de diffusion de chaque type d’actualité au JT de 20 H de la RTB/Télé
Graphique N° 5: Répartition des éléments en lien avec l’actualité régionale en fonction des jours de diffusion
Graphique N° 6 : Répartition des éléments en lien avec l’actualité régionale par type de production
Graphique N°7 : Proportion des titres des JT de 20 H de la RTB/Télé par type d'actualité
Graphique N°8 : La place de l'actualité régionale dans la hiérarchisation des titres du JT de 20H Source : données provenant de l’analyse quantitative des sujets des JT de 20 H de la RTB/Télé.
Tableau 01 : Proportion des productions régionales diffusées par rubriques aux JT de 20 H de la RTB/Télé
Tableau 02 : Proportion des productions régionales diffusées par genres Rédactionnels aux JT de 20 H de la RTB/Télé
Tableau 03 : Proportion des productions régionales diffusées par type de proximité aux JT de 20 H de la RTB/Télé
Tableau 04 : Proportion des productions régionales diffusées selon le type de proximité et la hiérarchisation des éléments aux JT de 20 H de la RTB/Télé
Tableau 05 : Récapitulatif de définition des types de production journalistiques
Tableau 06 : Répartition des titres de l’actualité régionale selon leur nature
Figure 01 : Logo de la RTB/Télé
Figure 02 : Organigramme de la Direction de la RTB/Télévision
Figure 3 : Capture des top 5 des chaînes de télévision les plus suivies et plus connues au Burkina Faso
La Haute Volta fut le premier pays francophone à mettre en place, après les indépendances1, la toute première chaîne publique de télévision en Afrique de l’Ouest. C’est à partir de cette époque que la télévision a fait son entrée sur le territoire voltaïque. Il s’agit de la Volta Vision qui est née en 1963, de la volonté du gouvernement de se rapprocher davantage des citoyens. A ses débuts, la Volta Vision proposait aux téléspectateurs à partir de 20 heures une session d’information qui relatait les événements qui ont marqué la journée. Il constitue également un lieu pour les dirigeants de s’adresser à la nation. C’est un rendez-vous cinématographique qui laisse place à l’émotion, et au spectacle, seuls les grands événements sont filmés, on peut voir en ce moment-là des rencontres sportives, des défilés militaires, des communications et moments politiques à l’écran.2
Très vite, le journal télévisé s’est intégré aux habitudes de consommation télévisuelle des citoyens et devient par conséquent le programme phare de la Volta Vision. Fort de son passé, le JT est aujourd’hui encore une référence et un rendez-vous quotidien pour plusieurs personnes réunies devant les éditions de la mi-journée ou de début de soirée.
De sa création jusqu’à nos jours, la RTB/Télé constitue l’une des sources d’informations la plus sûre pour bon nombre de Burkinabè. Des citoyens, de plus en plus exigeants en termes d’information, désirent voir la télévision publique nationale être le reflet du pays dans toute sa diversité. De ce fait, ils déplorent le caractère institutionnel de la RTB/Télé qui s’intéresserait plus aux informations des institutions étatiques et privées qu’à celles liées à la vie quotidienne des populations. Dans son mémoire de fin de formation, Mahamadou BA exprime les souhaits des Burkinabè à l’égard de leur chaîne publique : « (…) les téléspectateurs pensent que l’accent devrait, par exemple, être mis sur les nouvelles des communes qui sont plus susceptibles d’avoir une conséquence immédiate sur la vie quotidienne des citoyens, qu’une information sur une institution dont les activités ne sont pas proches de leurs préoccupations immédiates. » 3
Dans le souci donc de satisfaire davantage son public et d’accomplir sa mission de service public, la RTB/Télé évolue désormais en réseau avec la création des stations régionales. C’est ainsi qu’à partir du 14 octobre 2010, la première station régionale, RTB2 Hauts Bassins, voit le jour.4 Elle a pour mission d’être un réseau d’information et de communication au service de la région des Hauts Bassins et surtout de réaliser des reportages pour alimenter les JT de la télévision nationale. Au nombre de sept (07), aujourd’hui ces centres de productions télévisuelles constituent un prolongement de la RTB/Télé en termes de recherche d’information au niveau régional. Cela constitue en quelque sorte un avantage pour la chaîne, qui est dorénavant en mesure d’avoir facilement accès à l’actualité des régions et de mettre à la disposition des Burkinabè l’information de proximité.
Le JT de 20 heures constitue l’une des éditions voire l’édition d’information la plus suivie de la RTB/Télé du fait de son histoire et l’importance que lui accordent les téléspectateurs. Ce qui fait de cette session d’information, une émission traitée avec toute la délicatesse qui sied. Une édition qui connait une forte audience constituerait le lieu parfait de diffuser des informations de proximité comme le souhaitent les citoyens. Toutefois la plage d’information du 20H (30 à 40mn) ne pourrait suffire pour faire passer toutes les actualités des treize (13) régions du pays, un choix va donc s’opérer. Ce qui nous amène à chercher à savoir quelles sont les caractéristiques des informations régionales retenues dans le 20 heures de la RTB/Télé ?
Pour se faire notre étude s’articule autour de trois grandes parties :
- La première partie encore appelée « Cadre institutionnel », est consacrée à la présentation de la RTB/Télé et des activités que nous y avons menées au cours de notre stage.
- La deuxième partie quant à elle, s’articule autour du contexte général de l’étude et de la démarche méthodologique.
- La troisième partie concerne l’analyse des données recueillies et les suggestions donnant suite à cette analyse.
Introduction partie
Cette première partie de notre document est repartie en quatre (04) axes. D’abord, nous ferons une présentation de la RTB/Télé qui a été notre structure d’accueil. Ensuite, il s’agira de faire un point sur le déroulement du stage (travaux réalisés et productions), puis, nous évoquerons les conditions dans lesquelles nous avons effectué notre stage (difficultés rencontrées et l’expérience acquises), enfin, nous porterons un regard critique sur les pratiques et le fonctionnement de la RTB/Télé.
La Radiodiffusion-Télévision du Burkina (RTB) est une structure médiatique publique du Burkina Faso, subdivisée en plusieurs Directions dont la Direction de la RTB/Télévision. Celle-ci est organisée en service pour son fonctionnement.
Ce présent chapitre est consacré à la présentation de la RTB/Télévision dans son ensemble, en allant de son historique, son organisation structurelle ainsi que ses forces et faiblesses.
La Télévision Nationale du Burkina (TNB) jadis appelée Volta Vision a été créée en 1963 par le décret n°410/PRES/AN portant promulgation de la loi n°17-63/AN du 24 Juillet 1963. Elle a été inaugurée quatre (04) ans après la création de la Radio Haute Volta en 1959. C’est sous l’égide du premier gouvernement de la Haute-Volta, avec à sa tête le Président Maurice YAMEOGO, que la Volta Vision actuelle, RTB/Télévision, a vu le jour. Elle avait pour mission d’informer, d’éduquer et de sensibiliser les populations dans les domaines tels que l’économie, la culture, la politique, etc.5 Mais c’est à partir du 5 Août 1963 que le Président Maurice YAMEOGO a lancé officiellement les programmes de la Volta Vison dans un studio de trente (30) mètres carrés6, marquant ainsi le début des émissions de la télévision.
A ses débuts, la Volta Vision ne disposait que de deux caméras noir et blanc de marque Thomson7. L’Etat avait également acheté soixante-dix (70) récepteurs et les avaient distribués aux personnalités, aux établissements secondaires, puis les avait déposés dans les endroits publics comme la marie, l’hôpital, la Maison des jeunes, la Mess des officiers, et à la place du marché chez le Larlé Naaba.8
La Volta Vision émettait deux (02) heures par jour soit de 19 heures à 21 heures et trois (03) jours par semaine dans la capitale, Ouagadougou9. Le samedi était choisi en son temps comme jour de maintenance. L’émetteur qui était de 50 watts de type 35 A, de marque CSF avec une antenne bidirectionnelle ne portait pas sur plus de 20 km.
La création de la Volta Vision ne s’est pas faite sans difficultés et a même été sujet à polémique. En effet, dès sa création, un débat s’est fait autour de l’opportunité de ce que celle-ci apportait. Pour les uns, la télévision a été créée pour combler le plaisir d’une poignée de politiciens alors que pour d’autres, la télévision était le seul média capable d’accueillir le développement socio-culturel. Avec l’avènement du soulèvement populaire du 3 janvier 1966, conduisant à la chute du Président Maurice YAMEOGO, la Volta Vision a fait l’objet d’une suspension de trois (03) ans, soit de 1966 à 1969. En effet avec le nouveau pouvoir qui s’est mis en place, avec pour président, le Général Sangoulé LAMIZANA, il est ressorti que le fonctionnement de la station de la télévision coûtait beaucoup plus à l’Etat, soit 70% du budget affecté à l’information10.C’est ce qui a conduit à sa suspension en 1966.
Le 09 novembre 1969 marquant sa date de réouverture, la couverture du territoire national passe de 0,11% à 8% et le nombre de jour d’émission fut porté progressivement de trois (03) à quatre (04) puis à cinq (05) par semaine.11
A partir de 1979, soit dix ans après sa réouverture, la Volta Vision amorce un nouveau tournant avec l’introduction de la couleur par le système SECAM (Séquentiel Couleur à Mémoire). Mais il a fallu attendre en 1987 pour que la Volta Vision commence véritablement à diffuser ses programmes en couleur, cela par l’acquisition d’une régie complète vidéo en couleur, don de la coopération japonaise12.
En 1984, avec l’accession au pouvoir du Conseil National de la Révolution (CNR) en 1983, la Volta Vision est devenue la Télévision Nationale du Burkina, TNB. Ce nouveau régime, avec à sa tête le Capitaine Thomas SANKARA, a porté une attention particulière à ce médium avec la multiplication de Centres Régionaux de Télévision dans les localités comme Ouahigouya, Dédougou, Koudougou, Fada N’Gourma, Banfora et Pô. De ce fait, la Télévision Nationale du Burkina pouvait désormais atteindre 20% de la population et 15% du territoire13. En cette même période, la TNB émettait six (06) jours par semaine du mardi au dimanche soit 312 jours par an.
En 1992, la TNB entre dans une nouvelle phase de connexion du faisceau hertzien en direct avec les CRT. Grâce à cette connexion, les populations couvertes par ces Centres Régionaux de Télévision pouvaient donc suivre en direct les programmes de la TNB.
En 1996, la TNB acquiert un nouveau studio et un car de reportage avec des équipements modernes et perfectionnés. Grâce à ces nouveaux équipements, la Télévision nationale a pu augmenter progressivement son volume horaire passant de 68 heures par semaine puis à 75 heures par semaine en septembre 199814.
En 1999, par le décret 08/PRES/PM/MCC du 06 avril 1999, l’Office de la Radio et de la Télévision du Burkina (ORTB) est créé et regroupe la Radiodiffusion Nationale et la Télévision Nationale. Mais à partir de 2002 par le décret N°2002-446/PRES/PM/MININFO, l’actuelle « Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB) fut créée.
C’est à partir du 22 décembre 2005 que la RTB/Télé marque sa présence sur le satellite Intelsat 905, sur la position orbitale de 27 degrés EST en bande C. De nouveaux centres d’émission voient le jour à Diapaga, Djibo, Manga, Nouna, Orodara, Léo, Niangologo, Boulsa, Kongoussi et Houndé, renforçant ainsi la couverture télévisuelle du territoire à 80 %.15
Depuis le 1er janvier 2011, la RTB/Télé diffuse en continue 24H/24 et 7J/7 et couvre la totalité du territoire.
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Figure 01 : Logo de la RTB/Télé
Source : www.content://média/external/downloads/1000060356
L’identité visuelle est un ensemble d’éléments graphiques (le nom, le logotype, le slogan...) permettant l’identification d’une entreprise ou d’une institution 16.
La RTB/Télé comme toute entreprise détient également une identité visuelle propre à elle. Au titre des éléments qui la compose nous avons :
- Le nom (marque) : rtb est l’abréviation de Radiodiffusion Télévision du Burkina
- Le logotype : est composé du sigle rtb, d’un arc qui couvre les lettres « tb » et se termine avec une étoile se trouvant en bas de la lettre r du sigle. Le sigle « rtb » et l’arc sont teintés des couleurs nationales (Rouge, jaune et le vert). Cela matérialise l’appartenance de la télévision à la nation d’où son appellation de chaîne nationale.
- La télévision nationale a comme slogan : « La chaîne toujours au cœur des grands événements ». Une volonté des dirigeants de faire de la RTB/Télé un média qui mettra tous les Burkinabè au parfum des grands événements qui leur concernent.
La télévision du Burkina fait partie de la grande famille RTB (Radiodiffusion Télévision du Burkina) qui est la société publique de télévision et de radiodiffusion au Burkina. Auparavant, Etablissement Public de l’Etat à caractère Administratif (EPA), la RTB est aujourd’hui devenue un Etablissement Public de l’Etat (EPE).
Elle est située à Ouagadougou sur le Boulevard de la Révolution, à côté de la Primature du Burkina Faso. La RTB est dirigée par un directeur général, nommé en conseil des Ministres, qui a pour mission de diriger les activités des différentes directions de la société. Le directeur général de la RTB est Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA nommé le 20 avril 2022. Toutefois, chaque direction a, à sa tête, un Directeur chargé de la gestion des activités internes de sa structure. Le Directeur de la télévision du Burkina est Jean-Emmanuel OUEDRAOGO.17
L’arrêté N° 2021-009/MCRP/CAB portant organisation et attribution des services de la Radiodiffusion-Télévision du Burkina régit l’organisation et les attributions de la structures. Selon l’article 97 du présent arrêté, la télévision du Burkina, en tant que direction de la RTB, doit remplir plusieurs missions, qui sont entre autres :
- Veiller à la promotion des cultures et identités du Burkina Faso ;
- Veiller à la production des programmes visant le développement du Burkina Faso
- Assurer le service public télévisuel sur l’ensemble du territoire
- Assurer la captation des grands évènements
Pour assurer le service public télévisuel sur l’ensemble du territoire, la RTB/Télé collabore étroitement avec les centres de productions télévisuelles se trouvant au niveau des RTB2 installées dans les sept régions du pays. En effet, ces centres de productions télévisuelles réalisent des reportages en lien avec les activités au plan régional, qui servent à alimenter les différentes éditions du JT de la télévision nationale.
Selon une étude réalisée en 2021 par l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD),18 il ressort qu’en termes de chaînes de télévisions les plus suivies et les plus connues au niveau national, la RTB/Télé vient en tête. Cette notoriété, elle le doit en partie au dynamisme de son personnel et aux différents programmes qu’elle met à la disposition de son public. La télévision nationale commence la diffusion de ses émissions en semaine à partir de 05h30mn du matin et s’étend à 05h30mn le lendemain soit 24h de diffusion19. Mais en weekend c’est à partir 6h qu’elle ouvre ses antennes.
(La chaîne toujours au cœur des grands évènements) son slogan, la RTB/Télé est plus sollicitée pour la diffusion en direct de certains événements. Il s’agit des évènements d’envergure national comme les sessions de l’Assemblé Nationale, des matchs, mais il arrive également que des particuliers demandent la diffusion en direct de leurs événements.
Aujourd’hui avec la création de la SBT (Société Burkinabè de Télédiffusion), la RTB/Télé émet sur le Canal 27 avec pour fréquence 522Mhz (Méga Hertz). Pour ce qui est des autres canaux de diffusion, la RTB/Télé est accessible sur CANALSAT au 250 et sur la TNT (Télévision Nationale Terrestre) au 1. Elle peut être également suivie sur Facebook (rtb.bf), sur Twitter (@rtb Burkina) et sur YouTube (RTB-Radiodiffusion Télévision du Burkina) avec respectivement 14 810,38 456 et 55600 abonnés. [20]
Comme toute entreprise audiovisuelle, la RTB/Télé est structurée en des services animés par des hommes et des femmes qui travaillent pour le rayonnement du média. En tant que chaîne nationale, elle cible l’ensemble de la population burkinabè. La description des différents services de la télévision du Burkina fera l’objet du quatrième point de ce chapitre.
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Figure 02 : Organigramme de la Direction de la RTB/Télévision
Source : Organisation structurelle de la RTB selon l’arrêté N°2021/009/MCRP/CAB régissant l’organisation et les attributions de la RTB
La RTB/Télé est subdivisée en plusieurs services. Selon l’organigramme de la structure, il en existe huit (08) entretenant des liens hiérarchiques et fonctionnels entre eux pour le bon fonctionnement de l’entreprise.
Le Service des Informations et des Reportages, communément appelé la Rédaction est chargé de la collecte, du traitement et de la diffusion des informations d’ordre général au niveau national et international. Selon l’article 99 de l’arrêté N°2021/009/MCRP/CAB régissant l’organisation et les attributions de la RTB, plusieurs missions sont assignées à ce service. Il s’agit de :
- veiller à la production de programmes visant à informer le public des faits d’actualité nationale, africaine et internationale ;
- assurer la réalisation de reportages, tant sur la vie publique locale, régionale et nationale que sur les évolutions de la société burkinabè ;
- veiller à la présentation des éditions des journaux télévisés ;
- assurer l’édition des programmes d’information et d’actualité, en veillant à l’équilibre dans le traitement de l’information ;
- assurer le secrétariat de la Rédaction par le truchement des opérateurs-prompteurs ;
- organiser et assurer la couverture des grands évènements ;
- assurer la réalisation des grands reportages à l’intérieur et à l’extérieur du Burkina Faso.
Au moment de notre stage, le Service des Informations et des Reportages comptait au total vingt-neuf (29) journalistes soit douze (12) femmes et dix-sept (17) hommes. L’ensemble des journalistes sont à priori des reporters, mais parmi eux, en plus de leur rôle de reporter, il y a des présentateurs, et des chefs d’édition.
Dans les années antérieures, la Rédaction était répartie en cinq (05) desks distincts, mais compte tenu des différents réaménagements, ces desks ne sont plus fonctionnels.21
Ce service est dirigé par un Rédacteur en chef nommé par le Directeur Général sur proposition du Directeur de la télévision22. Ce service est dirigé par Marguerite DOUANIO/SOU23, secondée par Oloh PODA.
Le Service de la production s’occupe de la réalisation des différentes émissions remises au service des programmes pour diffusion. La production des émissions concerne non seulement celles diffusées en direct mais également celles diffusées en différé. Ce service à lui seul regroupe six (06) sections compte tenu du volume du travail qu’il a à sa charge. Ces sections sont : la section création, la section image, la section son, la section éclairage, la section montage/infographie et la section décor/ machinerie. Le service de la production encore appelé service de réalisation compte quatre-vingt-cinq (85) agents, avec pour responsable Moumouni KONE.
Le service des programmes est chargé d’élaborer une grille de programme24 et de veiller à son application. Dans l’élaboration de cette grille de programme, il y a plusieurs étapes :
- D’abord, il y a la collecte des propositions de programmes qui se fait à l’interne de la Direction de la télévision afin de voir s’il y aura des émissions qui seront produites par la chaîne elle-même ;
- Ensuite, il y a l’installation d’un comité de programme, chargé de loger dans la grille ces émissions en fonction des thèmes et de la périodicité ;
- Enfin, cette opération une fois terminée, le comité essaie de voir si cette programmation pourrait tenir sur 24 H . Au cas où cela est impossible, le comité va à la recherche d’autres émissions à l’externe afin de compléter la grille, d’où l’achat des programmes.
Il faut noter qu’il y a des partenaires qui offrent des programmes au service en charge de la programmation à la RTB/Télé.
Au nombre total de neuf (09) agents, le service des programmes a pour responsable Max Alain Roland YAGO.
Le Service des Sports était auparavant une cellule incorporée au Service des Informations et des Reportages, mais entre 2005 et 2006, cette cellule est devenue un service à part entière25. Ce service a pour mission de collecter et de traiter les informations en lien avec le sport au niveau national et international. Les agents du service animent deux émissions phares dans la semaine. Il s’agit de Intégral Foot jadis appelé magazine des sports. Il est diffusé chaque lundi soir à partir de 21 H et est consacré uniquement à la diffusion de l’actualité footballistique d’ici et d’ailleurs. Quant à la seconde émission « Actu sport », il est diffusé tous les vendredis soir à partir de 21 H et est dédié à tout type d’information sportive.
Le Service des Sports a pour responsable Jérôme TIENDREBEOGO26 et compte au total huit (8) journalistes, chargés de faire la collecte et le traitement des informations sportives. Des huit (8) journalistes, trois (03) sont chargés de la présentation des différentes émissions de la semaine, en plus de leur rôle de reporter. Outre la collecte et le traitement des informations sportives, ce service s’occupe également de l’animation des différents plateaux organisés souvent à l’occasion de certains matchs diffusés sur la RTB/Télé. Il y a aussi le commentaire sportif qui est une autre activité de ce service. Tout comme toute Rédaction, le service des sports tient ses conférences de Rédactions chaque mardi et jeudi matin.
Il faut également noter que le service des sports et celui des Informations et des Reportages entretiennent des relations étroites. En effet, ce service met à la disposition de l’équipe du Journal Télévisé des articles en lien avec le sport quand l’actualité sportive est d’envergure nationale. Selon Mahamadi OUENA, chef adjoint du service des sports, il arrive souvent que des reporters du Service des sports soient sollicités par la Rédaction, pour réaliser des reportages pour le compte de cette dernière. En plus de cela, lors des couvertures médiatiques en lien avec le sport, s’il survient un évènement non sportif et que le journaliste sportif pense que ceci pourrait intéresser le Journal Télévisé, il n’hésite pas d’en faire un reportage.
Le service des Informations en Langues Nationales est chargé de la collecte et du traitement de l’information en langues nationales et de tout ce qui concerne du monde rural (agriculture, élevage…). C’est une Rédaction à part entière qui a également son mode de fonctionnement. Au nombre de vingt (20) agents, l’ensemble des journalistes présents dans ce service jouent deux rôles ; ils sont des reporters mais également des présentateurs des JT en langues nationales. En dehors des JT présentés deux fois par jour (14h et 17 h), ce service anime également des émissions qui sont Fofo et Baryi.meebo. Les agents de ce service sont souvent sollicités pour des commentaires en langues nationales lors des émissions en direct d’envergure nationale.
A la RTB/Télé, l’information est donnée dans onze (11) langues nationales. Ces langues sont : le Mooré, le Fulfuldé, le Dioula, le San, le Dagara, le Bissa, le Lobiri, le Bawmu, le Bobo-mandaré, le Lyélé, et le Gulmacéma.
Le service des Information en Langues Nationale a pour responsable Elisée KABRE.
Le service d’Exploitation et de Maintenance des Equipements de production s’occupe de l’installation des équipements neufs de production ainsi que ceux informatiques. Comme son nom l’indique, ce service a également à sa charge la maintenance de tout ce qui est équipement de production. Il regroupe deux sections à savoir, la section exploitation et maintenance et la section énergie et froid. Les agents composant ce service sont ceux qui sont toujours au début et à la fin de chaque émission, que ce soit des émissions studio ou hors studio, puisque ce sont eux qui sont chargés de l’installation et la désinstallation des équipements. Selon Cyprien NANEMA, chef du service d’Exploitation et de Maintenance des Equipements de production, son service compte une dizaine d’agents.
Le Service des Archives et de la Documentation a pour mission la gestion des activités liées à la documentation et aux archives. Il s’agit de la conservation des documents et des archives de la RTB/Télé, de la station RTB Zenith et des Directions régionales c’est-à-dire des RTB 2 dans les différentes régions. Pour ce faire, les agents du service procèdent chaque jour à la collecte des documents déjà produits (écrits, sonores et audiovisuels). Ils les placent sur des disques dures qui sont par la suite transférer sur un serveur d’archivage numérique appelé « STORIQUE ONE »
Le Service des Archives et de la Documentation s’occupe également de la mise en œuvre des systèmes et des modalités d’exploitation des archives audiovisuelles. Aussi, il a pour mission la restauration des archives existantes et leur numérisation ainsi que de l’élaboration d’une base de données des archives.
Au total, le Service des Archives et de la Documentation compte six (06) agents avec pour responsable Souleymane OUATTARA.
Lors de notre stage, la Station de la Télévision « RTB Infos » était toujours en pleine installation et n’était pas encore fonctionnelle.
Pour l’accomplissement des différentes tâches et la satisfaction des besoins des téléspectateurs en matière d’audiovisuelle, la RTB/Télé dispose des ressources humaines et matérielles.
Selon le Directeur des Ressources Humaines de la RTB, Alain BADO27, la RTB/Télé compte au total cent quatre-vingt-dix (190) agents toute catégorie confondue. Elle a en son sein deux types d’agents ; les fonctionnaires détachés et les agents contractuels de la RTB. Pour la première catégorie, ce sont des fonctionnaires titulaires que le ministère en charge de la communication détache auprès de la RTB/Télé. La seconde catégorie regroupe les agents recrutés par la Direction Générale de RTB à l’issu d’un concours direct. L’ensemble de ces agents sont rémunérés en fonction d’un barème de solde, d’une grille des indemnités et en fonction de la catégorie d’appartenance de l’agent.
Afin de motiver davantage les agents, en plus du salaire, des primes de rendements leur sont servi chaque année, en fonction de la performance de la structure. De ces cent quatre-vingt-dix (190) agents, nous y retrouvons des journalistes, des cadreurs, des monteurs, des infographes, des techniciens, des personnels administratifs, etc. répartis dans des services appartenant à la structure.
Pour son fonctionnement, la RTB/Télé dispose des ressources matérielles qu’elle met à la disposition de son personnel. Au titre de ces matériels, le Service des Informations et des Reportages, dans lequel nous avons fait notre stage, détenait en ce moment six (06) ordinateurs de bureau, et d’une imprimante. Le service de production quant à elle, disposait de dix-sept (17) cameras, de 20 micros, de 4 trépieds, de cinq (05) salles de montage, contenant chacune deux (02) ordinateurs de bureaux. Parmi ces salles, il y a une qui est consacrée au montage des éléments pour les JT.
Toujours pour le service production, elle disposait aussi de deux (02) studios d’enregistrement dont un (01) est consacré à la production des journaux télévisés et l’autre à la réalisation des autres émissions. Chacun de ces studios dispose d’une régie (salle de commande).
Pour la diffusion des émissions en direct hors studio, la télévision dispose d’une régie mobile.
Au niveau du service de la documentation et des archives on dénombrait au total deux (2) postes de numérisation, et de quatre (04) ordinateurs de bureau.
Pour les déplacements de ses agents dans le cadre du travail, la RTB/Télé disposait au moment de notre stage, d’une quinzaine de véhicule parmi lesquels deux (02) cars de reportage pour la diffusion des émissions en direct produites hors studio.
Aussi pour les retransmissions en direct des émissions, la RTB/Télé dispose d’une station terrienne mobile, un fly away, qui permet d’atteindre le satellite pour rejoindre la base.
Pour assurer son fonctionnement et alimenter son budget, la RTB/Télé a deux catégories de sources de financement. Il s’agit de la subvention de l’Etat et des revenues générées par la structure elle-même. Dans ce point, en plus de l’aspect financier, nous ferons cas du public cible de la Télévision Nationale.
La RTB/Télé, comme toutes les autres entreprises médiatiques au Burkina Faso, fonctionne en partie grâce à la subvention de l’Etat dédiée à la prise en charge des dépenses de fonctionnement. Le montant de cette subvention varie d’une année à une autre, et cela est fait en fonction des effectifs et des priorités en matière d’investissement.28
À côté de cette subvention, la RTB/ Télé est alimentée également grâce à ses recettes propres générées par la vente de ses services. Il s’agit notamment des couvertures médiatiques, la diffusion des spots, des communiqués, des locations de matériels, du local et autres.
Selon Issa TRAORE, Directeur financier et comptable de la RTB, les recettes générées par la RTB/Télé s’élevaient en 2021 autour 3 069 742 119 de Franc FCFA et les couvertures médiatiques représentaient 32,62% de ces recettes soit 1 001 206 169 de Franc FCFA.
La RTB/Télé, en tant qu’une chaîne de télévision publique généraliste, a pour public cible l’ensemble des Burkinabè vu que sa mission première est d’assurer le service public télévisuel sur toute l’étendue du territoire national. A cet effet, elle propose des émissions adaptées à toute tranche d’âge, que ce soit pour les plus jeunes ou pour les personnes avancées en âge. Nous avons par exemple les dessins animés, les feuilletons, les émissions débats et bien d’autres.
L’ensemble des services de la RTB/Télé constitue les maillons de la chaîne nationale. Ils assurent à cet effet, le fonctionnement de la structure en y contribuant chacun à sa manière. Pour cette étude, nous allons principalement nous attarder sur le fonctionnement du Service des Informations et de Reportage qui a été notre service d’accueil. Cela se fera après la présentation de la grille des programmes de la chaîne.
Aujourd’hui, la télévision ne peut plus être considérée comme un simple art ou un simple média.29 Il s’agit davantage d’une entreprise de communication et de spectacle, tributaire de marché et du public30. La concurrence entre les différentes chaînes généralistes, privées ou publique, les amène à créer leur identité propre et à rationaliser leur activité : c’est tout le sens de la programmation télévisuelle. À cet effet, le cœur de l’activité d’une chaîne de télévision réside dans sa capacité à sélectionner et à assembler des programmes afin de proposer une grille. La RTB/Télé ne manque pas à cette tradition.
Avec pour mission, informer, éduquer, sensibiliser et divertir31, la télévision nationale propose à cet effet, une gamme variée d’émission à son public.
Au titre des émissions informatives, nous avons entre autres les journaux télévisés, en français (des éditions 13h, 19h, 20h, 23h), en langues nationales (au nombre de onze (11) et Retour sur Actu qui est une compilation des reportages diffusés au JT de 20H. Selon le Chef des programmes, Roland YAGO, l’information occupe 1/5 des programmes de la chaîne.
Pour ce qui est de l’aspect éducatif, nous avons entre autres, Duo Gagnant, C’est écrit.
La chaîne nationale contribue à sa manière à sensibiliser la population à travers des émissions telles que Santé Mag, Feu rouge Feu vert, etc.
Pour divertir son public, la RTB/Télé propose à cet effet, des programmes divertissants tels que : Apéro, Cocktail, Le Samandé, etc.
Pour l’ensemble de ses émissions, la télévision Nationale dispose d’une périodicité de diffusion ; quotidienne, hebdomadaire, mensuelle et bimensuelle.
À la RTB/télé, il y a deux grandes catégories d’émissions : les émissions maison32 et les émissions commandées33. Au titre des émissions maison nous avons par exemple Sur la Brèche, et Contre Verse. Pour les émissions commandées nous avons entre autres ECOMAG, et IMPOT au FASO.
Le Service des Informations et des Reportages, chargé de la collecte et du traitement des informations, effectue six (06) types d’activités dans l’ensemble. Ce sont :
Elle se déroule cinq (05) fois dans la semaine (du lundi au vendredi) et regroupe tous les journalistes de la Rédaction sauf ceux qui sont programmés pour un reportage à l’heure de la conférence. Elle débute à 8h30 et dure une à deux heures de temps en fonction de l’ordre du jour. C’est à la conférence de Rédaction que sont critiquées les différentes éditions de la veille et sont pris en compte les différentes provisions34 et prévisions35 afin de préparer les différentes éditions du jour. C’est le lieu également pour les journalistes de faire des propositions de reportages pour les jours à venir.
Il faut noter que tous les lundis, il se tient à la RTB/Télé une grande conférence de Rédaction qui regroupe en plus des journalistes de la Rédaction, le Directeur de la télévision et les réalisateurs des éditions de la semaine passée. Au cours de cette conférence, toutes les éditions de la semaine sont critiquées surtout sur l’aspect technique en présence des réalisateurs qui profitent souligner les difficultés auxquelles ils ont été confrontés.
Aussi, l’occasion est donnée au Directeur de la télévision de faire des amendements par rapport au travail qui a été effectué durant la semaine et de prendre en compte les différentes préoccupations des agents.
Les journalistes sont programmés tous les jours pour réaliser des reportages. La programmation se fait en fonction du profil du journaliste vu qu’il n’y a plus de desk au sein de la Rédaction. Par exemple, s’il y a une conférence publique sur le cancer du col de l’utérus, on programmera le journaliste qui a plus d’aptitudes Rédactionnelles pour ce qui est des questions de santé.
Le programme est affiché la veille sur un tableau appelé « tableau d’affichage » afin de permettre aux intéressés de pendre les dispositions nécessaires. Le Rédacteur en chef adjoint, après avoir affiché le programme, l’envoi dans le groupe WhatsApp de la Rédaction.
L’heure de départ des reportages est généralement fixée dans un intervalle de 30 à 60mn à l’avance en fonction du lieu.
Il y a plus de reportages facturés que de reportages d’initiatives à la télévision nationale, cela pourrait s’expliquer par le fait que la RTB/Télé est très sollicitée pour les couvertures médiatiques.
A la RTB/Télé, les reportages sont réalisés en équipe de trois (03) à quatre (04) personnes (un Journaliste pour le français, un cadreur, un chauffeur et un journaliste en langue en fonction des reportages).
Sur le terrain, c’est le cadreur qui est chargé de prendre les images pour les journalistes venus pour le reportage. Le journaliste quant à lui prend des notes et prépare ses questions pour les interviews qu’il fera à la fin de l’événement. Les interviews sont généralement faites dans le but de corroborer les commentaires que le journaliste fera dans son reportage.
S’il y a un journaliste en langue, celui-ci prépare ses questions et procède à la fin également aux interviews au nombre de langues qu’il peut avoir.
Au retour de chaque reportage, le journaliste de la Rédaction récupère chez le cadreur la carte mémoire de la caméra qu’il fera capturer à la section montage. Il répète la même opération, cette fois ci, sur l’un des ordinateurs de la Rédaction sur lequel, il crée un nouveau dossier avec pour nom l’intitulé du reportage qu’il vient de réaliser. Sur l’ordinateur, le journaliste ouvre le logiciel de montage (Adobe Premier Pro), crée un nouveau dossier et importe les rushs (clips vidéo filmés au cours du reportage). Passer cette étape, le journaliste procède au dérochage. Cette opération consiste pour le journaliste à visualiser les rushs en procédant à la délimitation des interviews et à la Rédaction du papier du reportage. Le journaliste rédige son papier en tenant compte des notes qu’il a eu à prendre lors du reportage, mais également en fonction des images et interviews qu’il a sous la main.
Après avoir fini de rédiger son papier, le journaliste le fait lire par un de ses collègues avant de procéder à la prise de voix. La prise de voix se fait dans une salle dénommée « cabine off ». Dans la cabine off, il y a un ordinateur de bureau dans lequel est installé le logiciel de montage audio « Adobe Audition ». Le journaliste lit d’abord son papier à haute voix avant d’utiliser le micro pour poser sa voix. Une fois cette opération terminée, le journaliste revient dans la salle de Rédaction et procède au montage proprement dit. Cette étape consiste à habiller la voix off, en sélectionnant des images pouvant traduire l’idée du journaliste émise dans son commentaire. Fini le montage, le journaliste exporte son élément vidéo et le soumet à la section montage pour signature. (Infographie)
Il faut également noter qu’il y a certains journalistes qui ne montent pas eux même leurs reportages. Ils remettent le son, en plus des rushs aux monteurs et assistent au montage afin de guider celui-ci par rapport au choix des interviews.
Pour le compte des Journaux Télévisés en français, la Rédaction de la RTB/Télé assure la présentation des différents éléments de reportage. Des journalistes sont choisis en fonction de certains critères, pour présenter le journal. Selon Marguerite DOUANIO, Rédactrice en chef, pour être un présentateur, il faut avoir une certaine éloquence dans la voix, et être photogénique. Par semaine, quatre journalistes présentateurs sont programmés pour assurer la présentation des différentes éditions. Au total, nous avons seize (16) journalistes présentateurs répartis comme suit :
- 13H: Sanouhan Christine COULIBALY, Mounira KERE, Dramane DADIAN ;
- 19H: Bienvenu TAONSA, Hahadi SANDAMBA, Sékou ZONGO, Vincent KIENDREBEOGO ,
- 20H: Ruth Bini OUATTARA, Nathalie KAORE, Fousseni KINDO, Aboubacar SAGNON, Marguerite DOANNIO/SOU ;
- 23H : Amadou Marcel TO, Issiaka NANA, Amadine LALSAGA, Oumar ZOMBRE
Il y a également un journal en anglais, Healdines présenté par Vincent KIENDREBEOGO.
Il y a quatre éditions (13h, 19h, 20h et 23h) préparées en tandem par des journalistes de la Rédaction appelés chefs d’édition et les présentateurs. Ils sont au nombre de onze (11) : Maimouna TRAORE, Marguerite DOUANIO, Dramane GUENE, Aziz YAGUIBOU, Pascal KANE, Oloh PODA, Sébastien ZONGO, Oumou CISSE, Gnakité DA, Solange GUIGMA et Aboubacar SAGNON.
Le chef d’édition, durant sa semaine, est chargé de coordonner la construction ou préparation du journal en établissant le conducteur du jour en fonction de la ligne éditorial de la RTB/Télé. Les chefs d’éditions sont programmés par semaine (Du lundi au dimanche).
La Rédaction de la télévision nationale conçoit des émissions pour alimenter la grille des programmes de la chaîne. Durant notre immersion à la Rédaction, elle pilotait une quinzaine d’émissions. Parmi lesquelles nous avons : Contre verse, Invité politique, 52MN SUR LA RTB, C’est Ecrit, Sur la Brèche…
Au cours de note stage au sein de la Rédaction de la RTB/Télé, nous avons pu observer le fonctionnement de la chaîne. Nous avons ainsi noté des forces, mais aussi des faiblesses. Au regard des insuffisances observées nous avons quelques suggestions à proposer.
Notre stage à la RTB/Télé, nous a permis de relever quelques forces parmi lesquelles :
- La solidarité entre les agents de la RTB/Télé : en effet pour chaque évènement heureux ou malheureux d’un agent, les autres agents, qu’ils soient ceux du service d’appartenance de l’agent ou pas, se mobilisent afin de témoigner leur soutien et leur solidarité à ce dernier par leur présence à l’évènement ainsi que par des cotisations d’argent.
- La diversité générationnelle constitue également un atout : à la RTB/Télé des personnes de différente génération y travaillent. Cette diversité favorise un partage d’expérience et de connaissance entre les agents, ce qui contribue à maintenir la compétitivité de la structure.
- Le dynamisme et la promptitude des agents à réagir face aux imprévus : à la Rédaction par exemple, il arrive souvent que des demandes de couverture médiatique tombent à des moments inattendus ; on trouvera toujours des journalistes pour y répondre. Et cela même si ceux-ci avaient déjà des papiers à rédiger. Ils iront couvrir l’évènement en question puis reviendront continuer ce qu’ils étaient en train de faire.
- La mise à disposition des agents de la RTB/Télé des véhicules avec des chauffeurs, pour leur déplacement dans le cadre du travail.
- A la RTB/Télé on note également la présence d’une flotte téléphonique dans laquelle est inscrit le numéro de tous les agents de la structure. Ce numéro permet une circulation fluide et rapide de l’information au sein du personnel. A la Rédaction par exemple, la flotte permet de communiquer le programme aux journalistes et de gérer des urgences à distance.
Nous avons pu également, au cours de notre stage, observer quelques insuffisances de la RTB/Télé en lien avec son mode de fonctionnement. Au titre de ces insuffisances, il y a entre autres :
- la primauté accordée aux reportages commandés au détriment des reportages d’initiatives. La majorité des éléments diffusés aux journaux télévisés sont pour la plupart du temps des publi-reportages (reportages commandés). Cet état de fait dénature en quelques sortes le métier de journaliste qui est d’aller à la recherche de l’information
- incompréhension entre cadreurs et journalistes lors des reportages ce qui n’est pas sans conséquence sur le rendu final.
- un manque de formation et de recyclage des agents : en effet au niveau du service technique, les agents ne bénéficient pas d’une formation au préalable à l’utilisation des nouveaux équipements alloués à la chaîne, pourtant ce sont eux qui sont appelés à gérer la maintenance de ces équipements. Aussi, au service de la documentation et des archives, il y a un nouveau poste d’archivage des données, mais par manque de formation des agents, ce poste n’est toujours pas en service. Ce manque de formation impacte négativement sur le fonctionnement de la chaîne nationale.
Face à aux insuffisances énumérées ci-dessus, nous faisons quelques suggestions en vue de l’amélioration du fonctionnement de la chaîne nationale.
- Faire plus d’efforts dans la production de reportages d’initiative personnelle, afin de proposer encore plus de contenus originaux au journal. Ainsi, le journalisme prendra tout son sens au sein de la télévision.
- Mettre en place un cadre d’échange entre agents œuvrant dans la chaîne de production des JT, à savoir entre les journalistes, les cadreurs et les monteurs. Ce cadre renforcera la communication entre ces agents et permettra de réduire les incompréhensions existantes.
- Former le personnel à l’utilisation des nouveaux équipements bien avant leur acquisition. Aussi, leur faire participer à des séances de recyclages compte tenue de l’évolution des connaissances liée à l’avènement des nouvelles technologies.
Après avoir présenté la RTB/Télé dans son ensemble, nous allons par la suite évoquer les conditions dans lesquelles nous avons effectué notre stage. Il s’agira de faire le point des expériences acquises, les difficultés rencontrées et nous ferons des suggestions pour une amélioration de la structure.
Débuté le 23 février 2022, notre stage à la direction de la RTB/Télé a eu pour cadre le Service des Informations et des Reportages. Ce stage avait pour but de nous confronter aux réalités du monde professionnel en vue de l’obtention de la licence en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication. C’était également une occasion pour nous d’acquérir des compétences pratiques dans le domaine du journalisme.
Durant notre stage qui a duré trois mois, soit du 23 février au 22 mai, nous avons eu à contribuer à la réalisation de certaines émissions de la télé, et à produire des reportages pour l’animation des différentes éditions du JT au sein de la Rédaction de la RTB/Télé.
Cette partie sera consacrée à la description des différentes étapes de notre stage et des activités que nous avons menées au sein de la Rédaction.
Notre stage à la RTB/Télé s’est déroulé en trois étapes :
- dès notre arrivée, nous avons été présentée à l’ensemble des journalistes qui étaient présents ce jour à la conférence de Rédaction. A la fin de la conférence de Rédaction, la Rédactrice en chef, madame Marguerite DOUANIO/SOU nous a fait visiter quelques sections de la RTB/Télé. Il s’agit des sections de montage, réalisation et la salle de présentation du journal télévisé. Nos deux premiers jours à la Rédaction, nous les avons passés à la section JT. Nous avons assisté à la préparation du Journal Télévisé de l’édition de 13h du jour présenté par le journaliste Dramane DADIAN. Il était question de nous faire découvrir comment se prépare un journal avant sa diffusion à l’antenne. A cette première étape nous avons appris comment est faite la hiérarchisation des éléments du journal
- pour mieux suivre notre évolution et de faciliter notre intégration au sein de la Rédaction, la journaliste Maimouna TRAORE a été choisie à cet effet, en qualité de maitresse de stage.
- quelques jours après, il nous a été recommandé de suivre certaines équipes de reportages afin d’observer comment se passe le reportage sur le terrain. Cette étape a duré huit (08) jours soit du 25 février au 4 mars 2022. En somme, au cours de cette phase d’observation, nous avons pu rédiger cinq (05) papiers dont trois (03) comptes rendus et deux dossiers que nous avons soumis pour appréciation aux différents reporters avec qui nous sommes allée sur le lieu du reportage.
- passé cette phase d’observation, il nous a été autorisé d’aller sur le terrain mais cette fois ci en qualité de reporter. Dans le cadre du renforcement de nos capacités Rédactionnelles et dans le souci d’aller au-delà des comptes rendus, nous avons réalisé des reportages dans d’autres genres journalistiques comme le reportage/dossier et le micro-trottoir. Nous avons également développé des sujets d’initiative personnelle avec l’appui de notre maîtresse de stage, Maïmouna TRAORE, et des autres journalistes de la Rédaction.
Outre ces activités, nous avons aussi accompli certaines tâches. Il s’agit du remplissage de la partie dédiée aux prévisions dans le cahier de conférence et le retrait des demandes de couverture médiatique au secrétariat de la Direction de la télévision du Burkina. Nous avons été également sollicitée pour faire des doublages de voix.
Durant nos trois mois de stage effectués au sein de la Rédaction de la RTB/Télé, nous avons pu réaliser au total soixante-trois (63) éléments vidéo pour le compte de ce service. Des soixante-trois (63) éléments vidéo réalisés, on compte deux (02) interviews, deux (02) micros trottoirs, deux (02) dossiers et cinquante-sept comptes rendus (57). (Voir graphique ci-dessous)
Au cours de notre stage, nous avons proposé six (06) sujets de reportages que sont :
- un focus sur le musée de l’eau,
- un sujet sur les troubles psychos linguistiques,
- un sujet sur l’impact du nouveau calendrier scolaire sur les programmes scolaires,
- un sujet sur la prolifération des Fast Food dans la ville de Ouagadougou,
- un sujet sur les préparatifs des examens de fin d’année.
Nous avons réalisé deux sujets à savoir celui sur la prolifération des Fast Food dans la ville de Ouagadougou et celui sur les préparatifs des examens de fin d’année. Le focus sur le musée de l’eau a été réalisé par un journaliste de la Rédaction, faisant au total trois (03) sujets réalisés sur les six (06) proposés.
Graphique N° 1 : Diagramme de nos productions réalisées reparties par genre Rédactionnel
Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten
Source : graphique réalisé pour les besoins de notre étude.
Nous avons réalisé cinquante-sept (57) comptes rendus sur nos 63 productions. Cela est dû au fait que la RTB/Télé est très sollicitée pour les couvertures médiatiques. Ce qui réduit donc le temps accordé aux reportages d’initiative personnelle.
Pour la réalisation des reportages, la Rédaction collabore avec des cadreurs communément appelés caméramans et des monteurs. Par conséquent tous les éléments que nous avons réalisés ont été filmés par des cadreurs de la RTB/Télé lors de nos sorties terrain. C’étaient les journalistes de la Rédaction qui posaient leurs voix sur nos éléments pour diffusion, puisque les stagiaires ne sont pas autorisés à le faire. Mais, pour ce qui concerne le montage seulement quelques-unes de nos réalisations ont été montées par les monteurs, et le reste nous les avons-nous même montées. Toutes nos réalisations ont été diffusées aux quatre (04) éditions (13h, 19h, 20h, 23h) du journal.
Nos 63 productions effectuées au cours de notre stage, s’inscrivent dans onze (11) domaines d’activités distincts.
Graphique N°2 : Diagramme des catégories de sujets abordés dans nos réalisations par secteur d’activité
Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten
Source : graphique réalisé pour les besoins de notre étude.
La plupart de nos réalisations ont porté sur des éléments en lien avec la culture, soit 27% de nos productions. En effet, nous avons produit dix-sept (17) éléments vidéo abordant ce domaine. Nous enregistrons en plus, huit (08) éléments pour l’éducation et la religion, sept (07) pour la catégorie société, cinq (05) pour la catégorie humanitaire et syndicat, quatre (04) pour l’emploi, trois (03) pour le domaine santé et télécommunication, deux (02) pour la sécurité, et un (01) pour l’agriculture.
« Le stage en milieu professionnel a pour objectif un perfectionnement et une professionnalisation dans les conditions réelles de productions ; une familiarisation des stagiaires avec les différents outils de travail existant sur le terrain avec l’organisation de l’entreprise de presse »36. C’est dans ce sens que s’est inscrit notre stage de trois mois effectués à la Rédaction de la RTB/Télé.
Au cours de notre immersion, nous avons acquis de nombreux savoirs et savoirs faire dans le domaine du journalisme, nonobstant les difficultés rencontrées.
Le stage à la RTB/Télé que nous avons effectué dans le cadre de la Rédaction de notre rapport de fin de cycle, nous a été très bénéfique. Nous ressortons de cette immersion professionnelle enrichie à plusieurs niveaux.
a) Sur le plan professionnel: Notre stage nous a permis d’acquérir plus de savoirs et savoirs faire dans la production des éléments destinés à l’audiovisuel, au JT plus précisément. En effet, pour la réalisation de ces éléments plusieurs démarches sont à suivre et c’est ce qui nous a été appris durant notre stage.
- Pour la réalisation d’un reportage d’initiative (appelé dossier à la Rédaction) et les couvertures médiatiques, nous avons appris à :
- choisir un angle de traitement : Il est primordial d’avoir un angle en vue, avant de commencer le reportage proprement dit. C’est l’angle qui guide le reporter dans le choix des personnes ressources qui sont susceptibles d’apporter leur contribution dans la réalisation du reportage. De même pour ce qui est des couvertures médiatiques, il faut avoir en tête un angle, ce qui facilitera la Rédaction du papier ;
- rédiger un synopsis pour le cas des dossiers : c’est un document dans lequel le reporter explique les raisons qui ont prévalu au choix du sujet, quels en sont les objectifs visés, quel pourrait être l’utilité de ce sujet, et quel sera son plan de tournage ;
- comment aborder les gens et les convaincre à nous fournir les informations dont nous avons besoin ;
- faire des interviews en ayant à l’esprit ce qu’on attend de l’interlocuteur sans pour autant orienter l’interlocuteur ;
- se concentrer pour prendre des notes, ce qui facilitera la rédaction du papier ;
- faire le tri des informations recueillies pour ne retenir que l’essentiel ;
- écrire court et vivant en ne faisant ressortir que l’essentiel ;
- mettre en avant l’actualité, qui est l’un des principes fondamentaux du journalisme (le principe de la pyramide inversée) ;
- savoir introduire et placer les extraits des interviews à la place qu’il faut dans le reportage.
- Au niveau du montage, nous avons également acquis des connaissances en lien avec les techniques de montages :
- l’élaboration d’un plan de travail par l’organisation des rushs ;
- la délimitation des interviews : ce qui facilite la rédaction du papier mais aussi le montage final de l’élément en question ;
- l’habillage de la voix off : choisir les images qui correspondent à ce qui est dit dans le commentaire ;
- le mixage des sons : le son émis par la voix off et celui provenant des éléments filmés sont à mixer afin d’avoir un son uniforme et agréable à entendre à l’antenne.
Au-delà de tous ces aspects, nous avons également appris les techniques de prise de voix pour le commentaire des reportages (la voix off). Aussi, nous avons appris à rédiger des reportages sans pour autant être sur le lieu où se déroule l’activité, mais en visionnant seulement les rushs envoyés par les intéressés. Ces éléments sont appelés « in vitro » à la Rédaction.
b) Sur le plan scientifique : Cette immersion professionnelle nous a permis de confronter la théorie à la réalité du terrain et de la mettre en pratique. Durant notre stage nous avons pu observer les points de concordance existant entre la théorie dispensée lors des cours et la réalité du terrain. Nous avons fait face à des situations qui nous ont obligé à « ignorer » la théorie un tant soit peu et s’en tenir à la réalité du terrain. Car comme on le dit, c’est la réalité du terrain qui commande souvent la manœuvre.
Il nous a été enseigné que l’actualité est un bien périssable et pour donner de la valeur à un reportage c’est de le diffuser quelques heures après sa réalisation, chose qui n’est pas le cas dans la pratique. Lors de notre stage, nous avons été amenée à rédiger nos reportages de sorte à permettre qu’ils soient diffusés plusieurs jours après leur réalisation sans qu’on ne sache qu’il s’agit d’un événement qui date.
c) Sur le plan personnel : nous avons appris l’humilité et la tolérance, des éléments indispensables pour tout métier nécessitant un travail d’équipe. Nous avons également appris la tolérance religieuse et le fait de se départir de certains préjugés car le journaliste est celui-là qui est appelé à couvrir des évènements de toutes les confessions religieuses. A cet effet, il est appelé à faire preuve d’impartialité et d’objectivité dans ses écrits, car c’est ce qui caractérise le journalisme.
Durant notre stage à la RTB/Télé, nous avons fait face à certaines difficultés liées à l’organisation interne de la chaîne. Et c’est au regard de cela, que nous proposons également dans ce point, quelques suggestions.
Au titre des difficultés rencontrées nous avons entre autres :
- le nombre insuffisant d’ordinateurs de bureau disposant du logiciel de montage (Adobe Premier Pro) : A la Rédaction il n’y avait que trois (03) tables de montage disponibles pour vingt-neuf (29) journalistes et quatre (04) stagiaires. Nous étions donc obligée d’utiliser notre propre ordinateur portable pour procéder au dérochage et au montage de nos éléments. Chose qui n’était pas facile, d’autant plus que notre ordinateur dispose d’une faible capacité de ram ainsi que de stockage, ralentissant de ce fait le travail.
- le nombre insuffisant de caméras : les caméras disponibles sont utilisées non seulement pour les reportages de la Rédaction, mais également pour ceux du service des sports et pour la production d’autres émissions. Il arrive que les trois tableaux (Rédaction, service des sports, et production) soient chargés. De ce fait, pour certains de nos reportages nous étions obligée d’attendre le retour d’une équipe pour espérer avoir un cadreur et une caméra pour nous rendre au lieu de reportage, mais le plus souvent nous y arrivions en retard.
- des soucis techniques de l’onduleur : Il suffit qu’une personne par mégarde touche celui-ci, pour qu’il s’éteigne, entrainant au même moment l’arrêt des ordinateurs. Il arrive souvent que ce problème survienne pendant que nous travaillons sur l’une des machines. Tout le projet s’efface obligeant donc à recommencer le travail à zéro. Au moment où nous quittions la Rédaction ce problème n’avait toujours pas été résolu.
- la présence d’une seule table de montage dédiée à l’infographie au niveau de la section montage : à la fin de chaque montage, les journalistes ainsi que les stagiaires doivent envoyer leurs éléments pour signature à la section montage. Pourtant c’est sur la même table de montage qu’on monte les éléments de certains journalistes, et qu’on procède à l’alignement des éléments du JT. Pour que nos éléments soient signés, il faut passer des heures et des heures à attendre, pour que le monteur du jour dégage du temps pour nous ; ce qui fait que souvent nous repartons avec nos éléments, si ce jour nous sommes programmée pour un reportage dans les heures qui suivent.
Au regard de ces insuffisances, nous suggérons quelques pistes pour l’amélioration du travail au sein de la RTB/Télé. Il s’agit de :
- acquérir au profit de la Rédaction de nouveaux ordinateurs équipés du logiciel de montage (Adobe Premier Pro).
- acquérir de nouvelles caméras et permettre à certains journalistes de sortir en mode JRI (Journaliste Reporter d’Image) quand le souci de cadreur se pose.
- réparer le souci technique de l’onduleur ou à défaut d’acheter un autre.
- paramétrer les machines mises à la disposition des journalistes de la Rédaction pour le montage de leurs éléments : de sorte à ce qu’ils puissent procéder à la signature de leurs éléments déjà montés avant de les envoyer à la section montage pour vérification et alignement pour le JT.
Conclusion partielle
Avoir effectué notre stage à la RTB/Télé nous été bénéfique. En ce sens que cela nous a permis de nous imprégner du fonctionnement et de l’organisation d’un média audiovisuel. En plus de cela, nous nous sommes imprégnée des réalités du métier de journaliste et avons côtoyé des professionnels du domaine. Malgré les difficultés rencontrées, nous ressortons de ce stage aguerrie et prête à affronter le milieu professionnel.
Introduction partielle
Dans cette deuxième partie, il s’agira de situer le sujet d’étude dans son contexte, de circonscrire le champ théorique de l’étude et de dégager une méthodologie de collecte et de traitement des données. Nous parviendrons à travers ces différents points, à dégager la problématique de l’étude et les hypothèses de recherche, à faire une revue littéraire et à déterminer les techniques et outils de collecte de données.
Dans ce chapitre, dans un premier temps nous ferons ressortir le contexte de notre objet d’étude tout en dégageant la problématique. Dans un second temps, nous évoquerons des théories et établirons une revue de littérature entrant dans le cadre de notre objet d’étude.
De tout temps, l’information a toujours été au cœur des préoccupations des Hommes. L’une des premières choses que font les gens lorsqu’ils rencontrent un ami ou une connaissance est d’échanger des informations « Etes-vous au courant de… ? 37 Ce qui amène les historiens et les sociologues à dire que l’information répond à un besoin fondamental de l’être humain : « Les gens éprouvent de façon quasi instinctive de savoir ce qui échappe à leur expérience directe » 38 L’homme étant en permanence, à la recherche des informations par rapport à son environnement, il se retrouve à parcourir des distances afin de satisfaire ce que Mitchell STEPHENS appelle « l’irrépressible » besoin des hommes de savoir ce qui se passe dans le monde.
L’avènement des médias de masse a allégé les efforts, que les hommes fournissaient pour s’informer sur ce qui se passe autour d’eux. Il est désormais possible, d’être chez soi et avoir les nouvelles d’une autre localité du pays, sans pour autant avoir à effectuer un déplacement. Car la mission première assignée aux médias de masse, à travers les sessions d’information, est de tracer les contours de la société tout en tenant les hommes informés sur ce qui se passe autour d’eux. David BARTLETT39 dira à cet effet que « la presse est un miroir de la société »
Au Burkina Faso, avec la libéralisation de la presse au cours des années 90, l’on a assisté à une multiplication des médias avec la mise en place de plusieurs organes presse : télévision, radio, presse écrite et presse en ligne. Après la radio, la télévision occupe la deuxième place de média le plus suivi40. En 2015, on dénombrait, au Burkina Faso, vingt-un (21) chaînes de télévisions à savoir, une nationale publique, vingt (20) chaînes de télévisions privées, dont treize (13) chaînes commerciales41.
La chaîne nationale publique, la RTB/Télé a un devoir de service public, plus précisément d’assurer la couverture télévisuelle de l’ensemble du territoire national. Dans sa volonté de réduire les distances et de se rapprocher des citoyens dont elle présente l’actualité, la RTB/Télé multiplie les efforts et les initiatives pour respecter cette double vocation : nationale et locale. C’est ce double pari qui nous inspire le sujet suivant « Nature, place et défis de l’actualité régionale dans le Journal de 20H de la RTB/Télé ».
Média de relation et de séduction qui instaure un lien d’empathie avec son auditoire, la télévision s’appuie, plus que n’importe quel autre, sur l’émotion. D’où sa capacité à attirer l’attention du public sur des questions d’actualité, à le sensibiliser à certains problèmes, le rendre plus curieux de tel sujet, et à lui transmettre des valeurs, des modèles de comportement42. « La télévision apparaît comme le média le plus idoine à l’évasion, à la distraction et aux besoins d’information… » 43 . Ce qui pourrait expliquer son omniprésence dans presque tous les foyers.
Selon une étude réalisée en 2020 par Africascope de Kantar44, sur les audiences des médias burkinabè dans la ville de Ouagadougou, les populations de cette ville sont passionnées de la télévision.
Elle vient en deuxième position à la suite de la radio, avec 87% de la population regardant la télévision quotidiennement à travers une moyenne de 166 minutes par jour. En 2021, une étude réalisée par la même structure, mais cette fois ci sur l’ensemble du territoire burkinabè, il ressort que les populations burkinabè consacrent environ trois heures (2H 58MN) de leur temps à la télévision.45.
Outre cet aspect, la télévision est pour les populations un moyen d’exister aux yeux de tous. « Un homme politique ou public en viendrait à douter de sa propre vie s’il n’a pas accès à la représentation. Pour lui, la seule et vraie définition de l’existence, sa seule preuve, c’est de passer à la télévision ». 46 Ce qui fait de la télévision une composante incontournable du monde moderne.
De tout temps, l’information a été au centre de la télévision et l’information télévisée au centre de l’information tout court 47. La télévision représenterait pour une importante fraction de la population la principale source d’information. Chaque français par exemple consomme par jour, 27 minutes de journaux d’information. Ce qui équivaut à près de 100 000 heures de leur existence, soit 11 ans48. Au Burkina Faso, l’actualité suscite également un vif intérêt soit 92% des préoccupations des Burkinabè en matière d’audiovisuelle, particulièrement celle concernant la Nation49.
La relation entre télévision et information ne date pas d’aujourd’hui. Le petit écran constitue « une manière de rendez-vous » 50 national. La télévision et le journal télévisé, ont été, dès le départ sur tous les continents, pensés par le gouvernement comme : « (…) un moyen de concrétiser les liens entre le cœur du pouvoir et la périphérie en permettant la communication directe au sens unique »51 Au fil du temps, le Journal Télévisé est devenu l’emblème et la signature des chaînes de télévision.
Selon Arnaud Mercier « le Journal Télévisé est devenu dans les démocraties occidentales, une institution, un rendez-vous quotidien qui rythme la vie de nombre de citoyens, un moyen d’information privilégié par beaucoup » 52 Inventé en 1949, le Journal Télévisé tient une place particulière dans l’histoire de la télévision dans la mémoire collective des Français53.
Depuis plus de 60 ans, il constitue un lieu central pour la circulation de l’information, un rendez-vous quotidien pour les téléspectateurs et un programme phare pour les chaînes de télévisions54
Le Journal Télévisé continue de faire partie du quotidien des téléspectateurs, ce malgré l’ère du web et la présence des réseaux sociaux. Il parait donc comme étant inamovible55.
Au Burkina Faso, l’histoire du Journal Télévisé (JT) est liée à celle de la première et unique chaîne nationale publique que le Burkina Faso a connue en 1963. En effet, au moment où celle-ci n’émettait que deux heures par jour, les téléspectateurs avaient droit au journal à partir de 20 heures durant ses quatre jours d’ouverture par semaine. Le JT faisait partie des émissions phares de la Volta Vision et était considéré comme un moment de grande solennité. Aujourd’hui au niveau national, pratiquement toutes les chaînes de télévision consacrent par jour au moins deux éditions à l’actualité, témoignant ainsi de la place accordée à l’information de façon générale.
Cependant au niveau des chaînes de télévision, l’information régionale(locale) semble occuper une place assez réduite dans les contenus des journaux télévisés. Ce qui dénature pourtant le sens du journalisme comme nous le fait remarquer Florence AUBENAS et Miguel BENASAYAG «le journalisme se doit de rendre compte d’un monde multiple à des individus multiples (…) Il doit s’ouvrir aux pratiques sociales concrètes de l’ensemble des citoyens (…)56
La diffusion des informations régionales sur les chaînes de télévision revêt pourtant de nombreux avantages. Diffuser des informations locales permet non seulement à la chaîne de redonner du sens au journalisme mais également accroitre son taux d’audience. Selon une étude du Project for Excellence in Journalism menée entre 1998 et 2000, il est ressorti que les chaînes qui diffusent des informations à caractère local de bonne qualité ont deux fois plus de chance de constater une augmentation de leur audience et beaucoup plus de chance de prospérer que celles qui produisent des journaux télévisés de médiocre qualité.57
Ce qui est de plus en plus déplorable, est le fait qu’on a tendance à observer également au niveau des chaînes publiques nationales un désintérêt vis-à-vis de l’information régionale. Ces chaînes de télévision ont été pourtant créées dans le but de jouer le rôle de consolidation de l’unité nationale et de la cohésion sociale.
Il faut dire que ces médias sont les premiers à avoir été implantés dans les différents Etats, bien avant l’arrivée des chaînes privées.
L’objectif principal des médias nationaux est d’élever la qualité de la vie publique en donnant aux individus et aux groupes sociaux les moyens d’une participation plus active et plus équitable. De ce fait, les émissions des télévisions nationales devraient faciliter le rapprochement des populations des différentes régions en vue de la consolidation et de l’unité nationale , c’est-à-dire faire connaitre ces régions et les faire comprendre.[58]
Le Journal Télévisé, qui est l’une des émissions phares des chaînes de télévisions, constitue un créneau horaire où l’audience est maximale (un moment de grande écoute). Par conséquent, la mission principale des chaînes nationales étant la consolidation de l’unité nationale par la diffusion des programmes allant dans ce sens, le JT devrait alors être utilisé comme une plateforme qui leur permettra d’atteindre leur mission première.
La RTB/Télé, comme toutes les autres télévisons nationales publiques, se doit s’efforcer de rassembler, d’unir et de rapprocher les citoyens. Elle doit ainsi réduire à la fois, les distances géographiques, temporelles, culturelles, sociales, psychologiques... Les citoyens se trouvant dans les coins et les recoins des 272 000 km[2] du pays doivent se reconnaitre dans leur chaîne publique nationale. Les citoyens des chacune des soixante-deux (62) ethnies et cultures ont besoin de s’y identifier. La RTB/Télé doit trouver un dénominateur commun aux citoyens, des langues et dialectes parlés au Burkina Faso.
Toutefois, la satisfaction de cet intérêt public national a pour inconvénient majeur de s’éloigner des spécificités et des particularités. Les offres de satisfaction de l’intérêt public général vont peu à peu nourrir les distances et faire aussi les choux gras des télévisions privées de proximité. L’ayant compris, la RTB a créé depuis 201059 des stations régionales dénommée RTB2 dans certaines régions du pays, à trois niveaux de déploiement60.
Le premier concerne les régions qui sont à un stade de centre de productions radiophoniques et télévisuelles. Le deuxième concerne les régions où il y a une station de radiodiffusion qui émet à côté d’un centre de production télévisuelle. Le troisième niveau de déploiement concerne les différentes régions qui ont à leur disposition une radio régionale et une télévision régionale qui émettent toutes les deux sur l’ensemble des régions en question.
Ces différents déploiements ont pour mission de faire la collecte, le traitement des informations dans ces régions et de permettre par la même occasion d’alimenter l’actualité au niveau du journal parlé et du journal télévisé pour le compte de la télévision du Burkina.
C’est dans cette même logique qu’elle a depuis 2019 créé le journal des régions61 diffusé du lundi au vendredi à partir de 19 H dans le but de se rapprocher davantage des citoyens. L’existence de ce journal dédié à l’actualité des régions n’est pas la destination ultime de l’information régionale sur la RTB/Télé. Le JT de 20 H de la RTB/Télé bénéficie d’un prestige assez considérable aux yeux des Burkinabè et constitue également une édition de diffusion de l’actualité régionale. Quels sont alors la nature, la place et les défis de l’actualité régionale dans le journal télévisé de 20h de la RTB/Télé ?
Nous voulons par cette étude chercher à savoir comment la RTB/Télé qui veut être au cœur des grands évènements arrive-t-elle à concilier impératif national (et donc intérêt public national) et impératif de proximité (et donc intérêt particulier local) dans le même journal télévisé.
Il s’agira pour nous dans ce point d’établir les différentes questions de recherche de notre objet d’étude en partant de la question principale pour en venir avec celles secondaires. Aussi, c’est le lieu également pour nous de dire en quoi cette présente étude est utile, ce qui revient à donner l’intérêt que peut revêtir notre travail de recherche.
Selon Marie-Fabienne Fortin citée par François DELPELTEAU, « Une question de recherche est une interrogation explicite relative à un domaine que l’on désire explorer en vue d’obtenir de nouvelles informations. » 62 . Ainsi, l’objet principal de la présente étude est bâti autour de la question suivante :
- quelles sont les caractéristiques des informations régionales retenues dans le JT de 20 heures de la RTB/Télé ?
Il s’agit plus spécifiquement de répondre aux questions suivantes :
- quelle est la place accordée à l’actualité régionale dans l’offre d’information de la RTB/Télé dans son journal télévisé de 20H ?
- quels sont les défis liés à la diffusion de l’actualité régionale dans le Journal Télévisé de 20H de la RTB/Télé
Tout sujet de recherche présente un intérêt à plusieurs niveaux. Notre présente étude intitulée « nature, place et défis de l’actualité régionale dans le Journal de 20H de la RTB/Télé » revêt un triple intérêt à savoir :
- un intérêt personnel : cette étude nous permettra de mieux appréhender les conditions de diffusion de l’actualité régionale au niveau de la télévision publique nationale ; nous apprécierons l’importance que la RTB/Télé lui accorde ainsi que les différents défis auxquelles elle fait face. Cela permettra surement à la RTB/Télé de mettre en place plus de moyens afin d’amoindrir un tant soit peu ces difficultés, et ce qui contribuera à ce qu’elle accorde plus d’importance à cette actualité dans son édition de 20h. Car l’expérience à démontrer que les chaînes qui diffusent plus d’informations à caractère locale ont plus de chance d’accroitre leur audience.
- un intérêt social : le besoin permanent des hommes d’être informés, amène les Burkinabè à chercher à savoir pourquoi la RTB/Télé censée relayer les informations en lien avec toutes les localités du territoire, semble manquer à cette mission de télévision publique nationale. La réalisation donc de cette étude sur la diffusion de l’actualité régionale pourrait apporter des éléments de réponses à cette préoccupation des Burkinabè
- un intérêt académique et scientifique : le stage de terrain que nous avons effectué à la RTB/Télé nous a permis de confronter des théories apprises avec la réalité du terrain. Ce qui nous a permis d’évaluer nos aptitudes et nos compétences en milieu professionnel. Il nous a inspiré cette problématique de l’importance de l’actualité régionale dans les éditions nationales.
Au-delà cet aspect, la réalisation de cette étude constituera une ressource supplémentaire en matière de documentation pour les recherches futures entrant dans le même cadre.
Il s’agira pour nous dans ce point de donner les objectifs que nous cherchons à atteindre à travers notre étude et de présenter les hypothèses que nous avons formulées en rapport avec nos questions de recherche
Les objectifs sont des énoncés affirmatifs qui expliquent ce que le chercheur vise à atteindre. Comme le dit MAGER « Quand on ne sait pas où l’on va, on risque d’arriver nulle par t ». Ainsi, l’objectif principal de cette étude est de déterminer les caractéristiques de diffusion de l’actualité régionale retenue au Journal Télévisé de 20 H de la RTB/Télé. Les objectifs spécifiques sont les suivants :
- évaluer la place accordée à l’actualité régionale dans l’offre d’information de la RTB/Télé dans son Journal Télévisé de 20H.
- identifier les défis liés à la diffusion de l’actualité régionale dans le Journal Télévisé de 20H de la RTB/Télé.
L’hypothèse de recherche est incontournable dans une démarche de recherche. Pour Serge Théophile BALIMA et Véronique DUCHENNE, l’hypothèse de recherche est « Une affirmation anticipée par rapport à une question énoncée autour d’un problème formulé.
Elle constitue le lien entre la théorie de départ et le travail de vérification. Elle oriente la démonstration du chercheur. »63.
Paul FOULQUIER renchérie en disant « une hypothèse serait une explication des faits reconnue plausible et que l’on retient provisoirement dans le but principal de la soumettre au contrôle méthodique ».
« La chaîne toujours au cœur des grands événement », crée à l’origine pour servir de plateforme aux autorités du pays de s’adresser à la Nation, par conséquent dépendant du gouvernement, la RTB/Télé continue de répondre à ce devoir. Elle est aussi dans cette tendance des médias de rechercher des recettes à travers les couvertures médiatiques. De ce fait, nous avons retenu l’hypothèse principale suivante : la majeure partie des actualités régionales diffusées dans le 20 Heures de la RTB/Télé est liée à la couverture d’activités institutionnelles.
De cette hypothèse principale découle des hypothèses spécifiques suivantes :
- dans son Journal Télévisé de 20H, la RTB/Télé accorde peu de place à l’actualité régionale dans son offre d’information.
- le manque de ressources matérielles et humaines constitue l’un des défis liés à la diffusion de l’actualité régionale dans le Journal Télévisé de 20H de la RTB/Télé.
Cette partie est consacrée à la présentation de la revue de littérature, du cadre théorique et à la définition de certains concepts pour une meilleure compréhension de notre travail de recherche.
« La revue de littérature est le travail d’un nain qui doit réaliser que des géants ont accumulé une montagne de savoir qu’il va falloir escalader »[64] Cette assertion imagée de Hervé DUMEZ, démontre ici que l’originalité d’un travail de recherche est tout le sens de la revue de littérature. Ce qui revient à dire, qu’il faut prendre connaissance des productions qui ont été réalisées avant, pour pouvoir positionner son travail de recherche. Et cela, de sorte à ce qu’il puisse apporter quelque chose de plus à ce qui existe déjà. C’est dans ce sens donc, dans que nous avons consulté des ouvrages, sur support papier et support numérique.
Dans leur ouvrage Principes du journalisme : ce que les journalistes doivent savoir, ce que le public doit exiger, Bill KOVACH et Tom ROSENSTIEL, tous deux professionnels des médias vivant à Washington, constatent la crise de confiance du public à l’égard des journalistes et décrivent parfaitement les manquements de la profession qui expliquent cette attitude. Ce faisant, ils reviennent sur les différents principes de base qui devraient animer les acteurs de la profession. Aux yeux de ces auteurs, parmi ces principes, il y a un qui demeure primordial, depuis des siècles. Selon eux, le sens même du journalisme est de servir les intérêts du citoyen, faute de quoi la profession perdra sa raison d’être. Ce qui les amène à dire : « La raison d’être du journalisme est d’apporter aux citoyens l’information dont ils ont besoin pour vivre en êtres libres et autonomes »[65] Abordant dans le même le sens, ils reprennent les propos du Pape Jean Paul II qui dit ceci : «Avec son influence immense et directe sur l’opinion publique, le journalisme ne peut pas uniquement obéir à des forces commandées par l’économie(…) ; il doit au contraire être assumé comme une mission qu’on peut, en un sens, qualifier de sacré(…) les puissants moyens de communication dont vous disposez vous ont été confiés pour servir le bien général.»[66]. Pour ces auteurs, servir les intérêts du public, cela équivaut à servir dans l’impartialité en donnant la parole à toutes les composantes de la société indépendamment de leurs ethnies et de leurs localités. C’est dire que tout le monde a droit à la parole, et c’est au journaliste d’en être le distributeur.
Pour illustrer le rôle que doit jouer le journalisme dans la société, Bill KOVACH et Tom ROSENSTIEL le comparent à une cartographie. « le journalisme est la cartographie des temps modernes. Il élabore des cartes qui permettent aux citoyens de naviguer dans la société » [67] Et cela ne saurait être possible s’il se concentre sur des événements d’une seule localité donnée. La métaphore du cartographe nous aide à mieux comprendre le concept de la diversité en matière d’information au cours d’un journal télévisé. « Dès lors qu’on envisage le journalisme comme une cartographie sociale, on voit que la carte doit inclure des informations sur toutes les composantes de la société et non seulement sur celles qui présentent le plus d’intérêt aux yeux des annonceurs. Faute de quoi, la carte comportera de grands vides. »68
Pour clore leur propos, Bill KOVACH et Tom ROSENSTIEL, ont démontré que les médias qui obéissent à ce principe de diversité dans l’information ont plus de chance d’accroitre leur audience que ceux ce qui se contentent à pratiquer du journalisme racoleur. « Les chaînes qui couvraient un large éventail de sujets avaient plus de chance de conserver ou même d’accroitre leur audience que celles qui ne le faisaient pas. »69
Dans leur ouvrage « La fabrication de l’information : Les Journalistes et l’idéologie de la communication », Florence AUBENAS (journaliste) et Miguel BENASAYAG (philosophe) analysent les mécanismes de fabrication de l’information ainsi que les critiques émises par les citoyens à l’endroit des journalistes. Ils montrent la place que les hommes octroient aux médias dans leur existence. Chacun veut voir l’événement qu’il organise être médiatisé. « (…) la plus microscopique association se donne généralement pour premier objectif de decrocher une couverture médiatique. » 70
Ne pouvant pas diffuser tous les événements de la journée au cours d’un journal, « un tri va donc s’opérer dans la masse des informations susceptibles d’être publiées »71 Cette sélection, qui selon le public, se fait en marginalisant certains événements en lien avec certaines localités se trouvant dans des zones éloignées. Les informations qui semblent plus intéresser les hommes de médias dans ces zones reculées ce sont celles qui ont un caractère spectaculaire : « Tout se passe comme si, hors de cette dimension spectaculaire, plus rien ne pourrait prétendre à l’épaisseur d’un événement ou d’un fait » 72. Ce qui conduit certains acteurs à dramatiser par rapport à certains sujets dans le but d’attirer l’attention des médias : « L’élu de Honduras est sincèrement persuadé que s’il ne donne pas à la presse l’avoine qu’elle réclame alors les journalistes ne viendront pas »73 Cela n’aurait pas été le cas, si toutefois les médias s’intéressaient de temps en temps à ce qui se passe dans ces zones et ce même « s’il ne s’agit pas d’un drame »
Dans le souci donc de « recadrer » un tant soit peu le métier, Florence AUBENAS et Miguel BENASAYAG explorent les voies de ce qui pourrait être un autre journalisme, un autre rapport des citoyens à l’information. Dans ce sens, pour eux, « la caractéristique majeure de la société de communication n’aura pas été de produire une pensée unique, mais bien au contraire de permettre toutes les pensées dans un monde unique. »74 Une manière pour eux d’interpeller les journalistes en particulier les médias à être des portes voix pour l’ensemble des citoyens. Allant toujours dans cette perspective, ils concluent en disant ceci : « Plus modestement, le journalisme se doit de rendre compte d’un monde multiple, de parler des choses qui ne représentent rien, au sens propre du terme. Il doit s’ouvrir aux pratiques concrètes de l’ensemble des citoyens, aux brèches d’un monde non utilitariste et non capitaliste. »75
La Fédération nationale des communication-CSN76 a présenté en 2016 un mémoire sur l’avenir de l’information régionale, à travers lequel elle décrit les déférents défis auxquels est confrontée la diffusion de l’actualité locale au Canada et au Québec. Il est bien vrai qu’il s’agit des réalités d’autres pays que le Burkina Faso mais en regardant de près nous disons qu’il en existe des points de ressemblance.
Dans ce mémoire, la Fédération nationale des communications est revenue sur les rôles que doivent jouer les médias dans une société dite démocratique. Les entreprises médiatiques sont appelées à jouer un rôle crucial dans le fonctionnement démocratique de la société en consacrant la primauté au droit du public à l’information. En ayant une vocation de service public « l’information que l’entreprise médiatique produit doit être d’intérêt public, sérieuse, fouillé et diversifié afin de permettre au citoyen de jouer librement son rôle. »77 Toutefois, les entreprises médiatiques semblent de plus en plus s’éloigner de leur mission première au profit de la recherche de gain afin d’assurer leur rentabilité. Puisque ce type d’information qui vise à alimenter les débats au sein d’une société, se révèle couteux sans offrir nécessairement une garantie de rentabilité. Se faisant, l’information régionale est reléguée au second plan dans la mesure où celle-ci est jugée moins rentable. Pour la réalisation de ce mémoire, la Fédération nationale des communication-CSN a procédé à une enquête terrain qui a révélé qu’il y a de moins en moins d’entreprises qui se consacrent à la production de l’information régionale. Selon cette étude, les médias qui demeurent encore présents en région ont considérablement diminué leurs ressources, et se retrouvent avec peu ou pas de journalistes sur le terrain pour couvrir l’actualité. Ce qui pourrait expliquer le fait qu’on retrouve moins d’information régionale dans nos journaux vu qu’il existe peu de journalistes pour assurer la couverture de l’actualité sur l’ensemble du territoire. Cet état de fait, dénote du manque de ressources financières et humaines auquel font face les entreprises médiatiques dans la diffusion des informations de type régionale. Rappelons qu’avec la couverture des événements de la capitale et la présence de peu de journalistes dans les médias, les informations régionales proviennent généralement de ces médias de région.
Au regard de ces défis, cette Fédération interpelle les autorités étatiques à soutenir les entreprises médiatiques afin de leur permettre d’offrir un contenu de qualité et diversifié aux citoyens. Cela ne revient pas à dire que rien n’est fait dans ce sens, mais une invite à redoubler plus d’effort.
Au Burkina Faso, une étude réalisée en 2018 sur l’analyse du processus d’exploitation des productions journalistiques de la RTB2 Fada N’Gourma par la Rédaction de la RTB/Télé par Mahamadi BA, étudiant en son temps à l’ISTIC s’est également intéressé à la question de la place de l’information régionale au sein de ce média. Il s’est plus penché sur celle provenant de la RTB2 Fada N’Gourma. Cette étude a révélé que sur un total de mille deux cent cinquante-neuf (1259) productions diffusées au JT de 20h (du 1er septembre au 30 novembre 2018) la RTB/Télé en a produit mille onze (1 011), la RTB2 Fada N’Gourma vingt-cinq (25), et les autres RTB2 régions, cent cinquante-neuf (159). Nous constatons par-là que les informations diffusées au cours de cette période d’étude, plus de la moitié, soit 80%, sont des productions réalisées par des journalistes de la RTB/Télé (Ouaga). Aussi il est ressorti de cette étude que sur quatre-vingt-onze (91) conducteurs consultés seulement vingt-un (21) ont aligné des sujets produits (50 au total) par la RTB2 Fada N’Gourma, représentant 23%. De ces sujets produits seulement 6% ont été diffusés le jour de leur envoi. Et le reste, il a fallu attendre un (01) à douze (12) jours après leur envoi pour être diffusé.
Dans le cadre de son travail de recherche, Mahamadi BA a effectué une enquête auprès des populations de la région de l’Est, afin de recueillir leur perception des JT de la RTB/Télé. Les personnes enquêtées disent en être insatisfaites. « Le contenu du journal est parfois bizarre. Plein de choses inutiles y passent comme des événements organisés par des ministres. On montre trop d’éléments politisés alors qu’il y a des choses plus importantes. » 78 De ce constat, des recommandations ont été faites : « La RTB/Télé se doit être au cœur de l’information qui est proche des citoyens. » 79 ; « La RTB/Télé doit se retourner vers les peuples de l’intérieur et décentraliser ses actions que de se cantonner sur la capitale ».80
Il est vrai que ces chiffres ne concernent qu’une direction régionale et ce à une période précise, mais cette étude nous donne déjà un aperçu de la place que la RTB/Télé accorde à l’actualité régionale dans son JT de 20h.
Cette étude nous servira de point d’appui et nous permettra de voir si après quatre (04) ans les choses ont changé. Nous inspirant de ces données sur la réception, nous voulons à travers notre travail analyser les contenus du JT sous le prisme de l’actualité régionale. Cela revient à faire l’état des lieux de la diffusion de l’information régionale mais cette fois en tenant compte des informations régionales provenant de toutes les RTB2 mais également celles produites par les journalistes de la RTB/Télé. Puisqu’au regard de ces avis recueillis nous constatons que les populations se trouvant dans les autres régions souhaitent également voir leurs évènements être diffusés à la télévision nationale.
A travers la lecture de ces ouvrages, nous avons pu noter l’intérêt que revêt la diffusion de l’actualité régionale par les médias dans leurs JT. Au-delà du fait que les populations en réclament, c’est un rôle, jugé très capital par ces auteurs, que doivent jouer les médias dans leurs émissions d’information. Car ils sont appelés à informer les hommes sur ce qui se passe autour d’eux. « Être en quelque sorte le miroir de la société ». D’où la volonté pour nous d’analyser la nature, la place et les défis de l’actualité régionale dans le JT de 20h de la chaîne de télévision nationale du Burkina Faso.
Les théories sur lesquelles se fondent la présente recherche, nous servent de cadre de référence. Ce faisant, dans cette étude nous avons opté pour deux théories à savoir celle du Gatekeeping, et celle de l’agenda setting.
- La théorie du Gatekeeping
Le Gatekeeping ou « le contrôle d’accès » ou encore « sélection des informations » est le processus de filtrage des informations par les entreprises de presse81 Cette théorie émane des travaux de Kurt Lewin, psychologue de formation et de profession. [82] Son étude publiée en 1947 portait sur les changements des habitudes alimentaires des populations. Dans ses travaux, Kurt Lewin a mis en évidence le fait que le menu présenté à table dans une famille dépendait toujours du choix des aliments opéré par la femme. Puisque c’est elle qui est chargée de la préparation du repas familial. Ce qui lui amène à conclure que : « le changement des habitudes alimentaires en famille dépend de la décision de la femme.
Car c’est elle qui assure la sélection des aliments lors de ses achats au marché » Partant de cette conclusion, l’auteur a attribué le rôle du portier (gatekeeper) à la femme, elle laisse entrer certains aliments et bloque le passage à d’autres. 83
Appliquée au départ à la chaîne alimentaire, la théorie du Gatekeeping sera extrapolée plus tard en communication de masse dans le but de comprendre ce qui influencerait le choix des informations au niveau des organes de presse. Plusieurs chercheurs se sont intéressés à cette question ont proposés divers modèles. Il s’agit du modèle de David Manning WHITE , le modèle de John T. MCNELLY, le modèle d’Abraham BASS, le modèle de Johan GALTUNG et Mari Holmboe RUGE, celui de John DIMMICK et bien d’autres.
v Le modèle de David Manning WHITE (Publié en 1950)
WHITE s’est inspiré de la théorie du Gatekeeping initié par Kurt Lewin dans le but de chercher à comprendre les facteurs qui influenceraient la décision des sélectionneurs des informations dans les organes de presse. Il a constaté que les canaux de transmission des informations comportent des aires de sélection dont la principale fonction est de filtrer les informations à diffuser. Pour réaliser son étude, il a suivi le rédacteur en Chef du journal The Petoria star dans le but d’observer la manière dont ce dernier sélectionnait les nouvelles à partir des dépêches reçues de trois agences de presse. Au bout d’une semaine d’observation, il a abouti à la conclusion suivante : « les critères de choix des nouvelles sont hautement subjectifs et relèvent du jugement de valeur du sélectionneur. Ce jugement est fondé sur sa propre expérience, ses attitudes, sa conception de la nouvelle et l’image qu’il se fait du goût et les besoins de ses lecteurs » Selon le modèle de WHITE, la décision de choisir ou de rejeter une nouvelle incomberait au rédacteur en Chef, ce qui fait de lui l’unique sélectionneur dans ce processus de sélection des informations destinées à la diffusion.
v Le modèle de John DIMMICK
Le modèle de John DIMMICK considère l’entreprise de presse comme un système engagé dans des relations intrants-extrants avec son environnement. 84 Olivier VOIROL dira à son tour que « les médias de communication canalisent en grande partie l’accès à la scène de visibilité et procèdent à une sélection de ce qui est digne de médiatisation.
Mais ils contribuent également à délimiter le spectre de la visibilité médiatisée en excluant ce qui ne leur est pas digne d’attention publique » 85
Ce modèle de John DIMMICK apporte une nouveauté dans la théorie de Gatekeeping. Dans le modèle précédent, le rôle de sélectionneur est attribué à un individu : le rédacteur en chef. En revanche au niveau du modèle de DIMMICK « l’instance de sélection des nouvelles, ce n’est pas le journaliste en tant qu’individu, mais plutôt l’organisation de presse en tant que système. Par la mise en œuvre de critère de sélection, l’organisation opère ainsi un tri dans le flot des événements pour ne retenir que ceux qui sont susceptibles de satisfaire aux exigences du fonctionnement organisationnel » Il ressort de cette analyse que dans la collecte et le traitement de l’information, les journalistes sont soumis à des contraintes émanant de l’organe de presse. Dans la mesure où ceux-ci peuvent couvrir un événement mais tant que le média ne donne pas son aval, cet élément de reportage ne fera pas objet d’une diffusion, tout comme la couverture de certains événements requiert de l’approbation du média en question. Gregory DERVILLE est du même avis que l’auteur de ce modèle, il écrit à cet effet « le journaliste n’est pas dans la position de celui qui ‘’explore’’ le monde et qui y désigne, de sa propre initiative, en toute autonomie et en toute objectivité, des éléments significatifs qu’il promeut en nouvelles. Il participe plutôt à un système contraignant qui lui impose certains comportements »[86]. Le choix de diffusion incombe donc aux organes de presse vu que ce sont eux qui jugent du contenu qui sera diffusé, ce qui accèdera ou pas à la lumière médiatique, ce qui constitue un évènement ou une opinion représentable.
Il existe certes, plusieurs modèles en rapport à la théorie du Gatekeeping, mais nous nous sommes penchée sur ces deux modèles, car ce sont eux qui répondent mieux aux préoccupations de notre étude. Nous avons choisi le modèle de WHITE au vu de la simplicité de son étude et du fait qu’il ait centralisé le choix des informations, du côté du rédacteur en Chef. Car comme nous le savons, dans tout organe de presse le rédacteur en chef est le garant de la ligne éditoriale de la structure et qui valide ou pas la diffusion des éléments produits. Aussi, du fait que le choix des informations est fait en fonction du jugement de valeur du sélectionneur ; comme le dit l’auteur : « l’on ne peut collecter et diffuser que ce que l’on juge et considère soi-même comme une nouvelle ».
Ce jugement de valeur mis en exergue dans le modèle de WHITE relève moins du goût individuel du journaliste sélectionneur que celui du média en général, ce qui a constitué le modèle de John DIMMICK. Car dit-il « dans un organe de presse, chaque nouvelle diffusée reflète les décisions qui sont prises tout au long de ce processus dans l’entreprise en tant que système ».
Avant la diffusion d’une information dans un média, un choix est à opérer. De ce fait, la théorie de Gatekeeping nous permettra d’apporter des éléments de réponse à la problématique de notre étude qui est de savoir comment est fait le choix de l’actualité régionale retenue au JT de 20h de la RTB/Télé.
- L’agenda setting
La théorie de l’agenda setting est le fruit du travail des chercheurs américains, au début des années soixante-dix, lors de la campagne électorale américaine de 1968. Ces chercheurs partent du principe selon lequel, pendant la période électorale, les électeurs s’informent à partir des médias. Ce qui les amène à dire qu’il existerait une forte corrélation entre l’importance accordée par les médias à certains sujets et la place qu’ils occupent dans les préoccupations du public.
A partir de cette hypothèse émise, Maxwell Mac COMBS et Donald L. SHAW concluent par la suite que : « le résultat est clair : l’intérêt des électeurs pour une thématique pendant la campagne dépend de la place que celle-ci occupe dans les médias à cette même période…les médias ne nous diraient pas ce qu’il faut penser mais à quoi il faut penser » 87 . C’est dire que si un élément est couvert fréquemment et de manière proéminente, le public considéra la question comme plus importante.
Ces recherches avaient pour but d’interroger la capacité des médias à décider de l’ordre du jour des débats lors la période électorale. Il en est donc ressorti que les médias pèseraient sur la perception que se fait le public de l’importance des sujets abordés dans les médias en lien avec les élections.
D’où la pensée de Warren K. AGEE, Phillip H. AULT, et Edwin EMERY sur la notion d’ordre du jour qui est selon eux : « la faculté qu’ont les médias d’influencer sur le relief que prennent les événements dans l’esprit du public »88.
La théorie de l’agenda setting faisant référence à la capacité que les médias ont à établir l’ordre du jour, dans la vie quotidienne des populations, en fonction de la place qu’ils accordent à un événement dans leurs éditions d’information, nous sera utile dans notre étude. En effet, cette théorie nous permettra d’appréhender l’importance que la RTB/Télé accorde à l’actualité régionale dans son journal de 20h.
Le cadre conceptuel de la recherche vise à définir des concepts clés pour dégager et apprécier les liens et les nuances afin de faciliter leur compréhension. A cet effet, dans le cadre de cette étude nous allons procéder à la définition de quelques concepts en lien avec notre thème, et relevant du domaine des sciences de l’information et de la communication, ces termes étant techniques et pouvant prêter à confusion.
- Le Journal Télévisé (JT)
Le journal télévisé est au journalisme ce que les sagas de l’été sont à la littérature et ce que les polars version téléfilms sont au cinéma.89
Selon Paul Stéphane MANIER, le Journal Télévisé est un message diffusé complexe qui combine plusieurs genres. A cette définition il ajoute que « Le JT est constitué d’une alternance entre des plateaux de présentation (chapeaux lancements), des reportages d’actualité hot news ou des reportages magazine et des images d’actualité commentées par le présentateur. »[90]
François JOST quant à lui considère le Journal Télévisé comme étant le genre authentifiant par excellence, des chaînes de télévision, qui prétend dire ce qui est arrivée vraiment dans le monde. « C’est d’une telle évidence que le présentateur n’a nul besoin de la répéter à chaque émission. D’autant que la mise en scène, le décor et le générique s’en chargent à sa place. » 91 . Le Journal Télévisé est un genre télévisuel, qui a ses propres règles rédactionnelles, de structuration et de médiation.
Le premier journal télévisé a été diffusé le 29 juin 1949 de 21 heures à 21 heures 15 minutes, avec des reportages commentés en directs, par Pierre SABBAGH, depuis la rue Cognacq à Paris. Autour de 1954, l’horaire de début du journal est passé à 20 heures. Une émission qui s’est vite fait adoptée par les téléspectateurs dans leur pratique télévisuelle : d’où son appellation de « grande messe de 20 heures ». Il devient ainsi le rendez-vous immanquable des téléspectateurs avec lesquels il tisse des liens privilégiés. Depuis lors le JT de 20 heures continue d’être l’édition d’information la plus suivie des téléspectateurs et ce malgré la présence des autres éditions. Il constitue plus que jamais le pilier essentiel de la programmation des chaînes de télévision.
- L’actualité régionale/locale
L’actualité de manière générale est l’ensemble des événements de toute nature qui se produisent dans le monde.[92] Ces événements sont rapportés par les médias sous formes de nouvelles, de reportages ou de commentaires. Cela est fait sur la base d’une sélection dont les critères sont difficilement rationalisables : importance ou intérêt des évènements, attentes du public, nature et contenance du média, choix des journalistes.[93]
Le concept ‘‘locale’’ dans le domaine des Sciences de l’Information et de la Communication désigne « la rubrique d’information locale ou page des quotidiens régionaux, rédigée par les localiers, travaillant en liaison étroite avec les correspondants locaux »[94]
Partant de ces deux définitions, nous pouvons dire que l’actualité locale désigne l’ensemble des événements qui se sont déroulés dans une localité (région) du pays, retenus, traités et diffusés sous formes de nouvelles, de reportages ou de commentaire par le biais des médias. Ce type d’actualité a une implication directe avec les populations de cette localité.
L’actualité régionale est l’opposé de celle nationale et internationale. En ce sens que l’actualité nationale est toute information qui concerne toute une nation. Pour contextualiser, nous dirons que l’actualité nationale est celle qui a une implication d’envergure nationale (Les assises nationales par exemple). Pour ce qui est de l’actualité internationale, ce sont des nouvelles concernant des événements qui se sont déroulés hors du territoire burkinabè (Exemple : l’élection présidentielle en France).
- L’édition
A l’origine, ce concept est né avec les premiers journaux périodiques. Depuis lors, il s’est élargi aux médias de masse comme la radio, de la télévision et dans une moindre mesure, l’internet.
En audiovisuel, selon le Lexique d’information communication, le terme édition, correspond à la diffusion d’une émission qui en comportera plusieurs, à l’instar du journal télévisé constitué, sur les grandes chaînes, d’une édition à la mi-journée, d’une édition du soir et d’une édition de la nuit.95
- Le service public
Héritée du droit, « une activité constitue un service public quand elle est assurée ou assumée par une personne publique en vue d’un intérêt public »96.
Du point de vue communicationnel, le service public désigne aussi bien une activité au service des intérêts communs à tous les membres d’une collectivité, qu’un organisme ou une entreprise, principalement dévoué à l’exercice de cette activité. 97
Par extension, un média de service public est une entreprise audiovisuelle chargée par l’Etat de produire et de diffuser des contenus destinés à couvrir les besoins de la population.98
- Le reportage
Le reportage est « un genre pratique journalistique où le journaliste couvre un événement occasionnel sur place, et le rapporte comme témoin direct ».99
Compte tenu des réalités socio-économiques des médias, qui ont un devoir de rentabilité, on observe de nos jours deux types de reportages. Il s’agit :
- Du reportage facturé qui est encore appelé reportages commandés : ce sont des articles produits à la demande d’une personne ou d’une institution. Il s’agit généralement de la couverture médiatique d’une activité, rémunérée selon les tarifs du média. Ici, c’est en partie l’information qui vient au journaliste.100
- Du reportage d’initiative personnel : Ce type de reportage concerne les sujets proposés par les journalistes de la Rédaction et qui seront réalisés le plus souvent sous forme de dossier, de commentaire ou d’enquêtes. Les reportages d’initiative personnelle peuvent être placés au frigo, c’est-à-dire conservés et utilisés à n’importe quel moment. En effet, les thèmes ne portent généralement pas sur de l’actualité brulante.101
Selon Luc BONNNEVILLE et al. « L’esprit scientifique se caractérise par le recours à des stratégies, des procédures, construites logiquement de façon à orienter le travail de recherche exigé par la vérification d’un phénomène. ». 102 Ainsi, cette section présente la méthodologie adoptée pour la réalisation de notre travail d’initiation à la recherche.
Nous avons effectué notre étude dans la ville de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso forte d’une population estimée à 2 415 266 habitants103. Ouagadougou est la ville qui a abrité l’une des premières chaînes de télévision de l’Afrique, en l’occurrence la Volta Vision en 1969. En plus de cette raison qui justifie notre choix, Ouagadougou est une ville cosmopolite, d’où l’intérêt des habitants de suivre la télévision afin d’avoir les nouvelles de leurs zones d’origine. Rappelons que la télévision est le média le plus suivie dans la capitale du Burkina Faso selon l’étude de l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD) dévoilé le 15 décembre 2021.
Dans le cadre de notre étude sur l’actualité régionale, nous avons fait un stage de trois mois à la RTB/Télé. Notre choix s’est porté sur cette structure parce qu’elle est la télévision publique nationale du Burkina Faso. Elle est, en conséquence chargée d’assurer la couverture télévisuelle de l’ensemble du territoire. Aussi la RTB possède des directions régionales dans sept (07) régions du pays avec des centres de productions télévisuelles. Les journalistes des directions régionales assurent également la couverture des autres régions immédiatement proche des leurs.
De ce fait, la RTB/Télé est prédisposée à avoir accès à toutes les informations en lien avec les autres localités du Burkina en dehors de la ville de Ouagadougou (où elle se trouve), afin de jouer pleinement son rôle de média à caractère national. Elle est également la chaîne de télévision la plus suivie au Burkina Faso selon l’INSD en 2021.
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Figure 3 : Capture des top 5 des chaînes de télévision les plus suivies et plus connues au Burkina Faso
Source : www.rtb.bf/2021/12/15/audience-de-médias-la-rtb/télévision-est-la-chaîne-la-plus-suivie -au-burkina-faso/ publié le 15-12/2021 consulté le 02-06/2020 à 00h10
La RTB/Télé est une chaîne de télévision généraliste. Elle propose à son public un bon nombre d’émissions (des programmes de divertissement et d’information). Pour notre étude, nous nous intéresserons à ses programmes d’informations plus précisément à son Journal Télévisé de 20h. De ce fait, nous analyserons les Journaux Télévisés de l’édition de 20h de la RTB/Télé pour la période allant du 1er mars au 22 mai 2022.
Il s’est agi donc pour nous dans cette étude, de passer en revue tous les éléments de reportages diffusés au cours de la période choisie. Au total nous avons examiné quatre-vingt-trois (83) JT de 20h au cours desquels mille vingt-huit (1 028) productions (régionales et autres) ont été diffusées.
L’échantillon choisi pour cette étude concernera toutes les productions diffusées au cours des JT durant la période choisie.
« La collecte des données est une étape cruciale, car elle permet au chercheur de rassembler le matériel empirique sur lequel il fondera ses analyses et les résultats de sa recherche »[104] Pour ce faire nous avons eu recours à des techniques et des outils durant la collecte des données.
Pour Madeleine GRAWITZ « les techniques sont des procédés opératoires rigoureux, bien définis, transmissibles, susceptibles d’être appliqués à nouveaux dans les mêmes conditions, adaptés au genre de problèmes et de phénomènes en cause ». Le choix de ses techniques dépend de l’objectif poursuivi et de l’outil à utiliser. Pour cette étude nous avons fait recours à trois techniques de collectes de données.
- La recherche documentaire
Pour la réalisation de notre étude, nous avons consulté des documents disponibles en rapport avec notre thème de recherche. Cette démarche nous a permis de circonscrire notre travail de recherche pour mieux l’adapter à notre objet d’étude. Elle a consisté à la lecture des ouvrages en rapport avec l’histoire de la télévision, l’importance que le public accorde au Journal Télévisé ainsi que les attentes de celui-ci en termes d’information. Nous avons également fait recours à des documents spécialisés relevant du domaine des Sciences de l’Information et de la Communication, ce qui nous a permis d’appréhender les théories qui structurent notre travail de recherche. De plus, nous avons consulté des documents en lien avec la rédaction de mémoires relevant du champ des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication.
Cette recherche documentaire s’est faite dans les bibliothèques de Ouagadougou, précisément dans les deux bibliothèques de l’Institut Panafricain d’Etudes et de Recherches sur les Médias l’Information et la Communication (IPERMIC) et la bibliothèque de l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et la Communication (ISTIC).
Afin de mieux comprendre notre structure d’accueil nous avons consulté des documents à cet effet. Cela nous a conduit au service des archives et de la documentation de la RTB/Télé qui peut être considéré comme la bibliothèque de la structure. Nous avons également eu recours à internet pour avoir accès à certaines informations et certains documents numériques.
- L’entretien semi-directif
L’entretien est une technique de collecte de données qualitatives, ce qui explique la raison pour laquelle nous avons opté pour cette technique vue que notre étude nécessite une recherche à la fois qualitative et quantitative. L’entretien semi-directif « porte sur un certain nombre de thèmes qui sont identifiés dans un guide d’entretien préparé par l’enquêteur…s’il pose des questions selon un protocole prévu à l‘avance parce qu’il cherche des informations précises, s’efforce de faciliter l’expression propre de l’individu, et cherche à éviter que l’interviewé ne se sente enfermé dans des questions. » 105 . Ainsi pour notre travail de recherche nous avons choisi l’entretien semi-directif car il nous semble le mieux adapté.
Avec un guide d’entretien à l’appui, nous nous sommes entretenue avec des personnes ressources, qui pour nous pourraient nous fournir les informations dont nous avons besoin. Il s’agit du Directeur des Ressources Humaines de la RTB, du Directeur financier et comptable de la RTB, des Chefs (ou des adjoints à défaut des chefs) des services de la RTB/Télé, des Chefs d’édition de 20h et des directeurs régionaux des centres de productions télévisuels dans les régions.
- L’observation participante
Dans le cadre notre étude, au cours de notre stage, nous avons observé comment les informations sont collectées et traitées ainsi que comment la RTB/Télé procède- à leur diffusion. Durant notre passage à la RTB/Télé, nous avons eu à participer à toute cette chaîne de production et de diffusion de l’information au cours du Journal Télévisé.
Les outils sont des instruments permettant de collecter les données dans le cadre d’un travail de recherche. De ce fait, nous avons fait recours à des outils afin de procéder à la collecte des données susceptibles de nous être utile.
- Le guide d’entretien
C’est un outil ou un canevas de collecte de données comportant les thèmes (questions) sur lesquels portera l’entretien. Le guide d’entretien (adapté à l’entretien semi-directif) est construit de manière logique (les thèmes s’enchaînent les uns des autres) mais n’est pas rigide : c’est l’enquêté qui dirige le discours et l’enquêteur se plie à son propos. Dans le cadre de notre étude nous avons réalisé des entretiens avec des personnes ressources, en nous servant d’une grille d’entretien.
- La grille d’observation
« La grille d’observation est un système de catégories qui intervient à la fois pour le codage des comportements observés et l’analyse de données qualitatives. » 106 Plus précisément c’est un outil prenant en compte les points sur lesquels sera portée l’observation.107. Nous en avons eu recours pendant notre stage, et nous avons élaboré une grille d’observation à l’occasion108.
- La grille d’analyse
Une grille d’analyse est un instrument qui possède habituellement plusieurs dimensions, chacune permettant d’examiner l’objet de l’analyse sous un aspect différent.109 On l’utilise fréquemment pour instrumenter la démarche d’évaluation d’un objet, d’un processus, d’une personne ou d’une situation. Elle nous permettra donc de recueillir des éléments d’information, concernant notre objet d’étude, de manière organisée. Pour cette présente étude nous avons établi une grille d’analyse des JT de 20h. Il s’est agi de reproduire dans un tableau les critères d’analyse des données de cette édition d’information, de faire des observations et ensuite des suggestions (si nécessaire).
- Autres
Il s’agit là, d’appareils audio ou audiovisuel permettant de fixer des informations sur un support numérique. Pour la collecte des données dans le cadre de notre travail de recherche, en plus des outils précédemment cités, nous avons aussi utilisé un téléphone portable et une clé USB. Le téléphone portable nous a permis non seulement d’enregistrer les entretiens que nous avons eu à faire, mais également de photographier certains documents. La clé USB nous servi de support pour la récupération de certains fichiers numériques comportant des informations importantes.
Après avoir terminé le travail terrain et la collecte de données, le chercheur entre dans une phase d’analyse où il interprétera les résultats. Pour se faire, nous avons fait recours à une méthode d’analyse et de traitement des données que nous avons collectées.
Pour cette étude nous avons opté pour l’analyse de contenu comme méthode d’analyse. Selon Bernard BERELSON, l’analyse de contenu est une technique de recherche pour la description objective, systématique et quantitative, du contenu manifeste des communications, ayant pour but de les interpréter. Selon des auteurs comme BERELSON, l’analyse de contenu s’appuyant sur la catégorisation est forcément quantitative et qualitative :
- Quantitative : après le travail de codage, intervient celui de quantification qui consiste à évaluer, mesurer, dénombrer, calculer les fréquences d’apparition des mots et des catégories. Ce type d’analyse permet de faire des déductions logiques et de rapprocher certaines variables aux objectifs de notre travail de recherche.
- Qualitative : elle intervient après la quantification et consiste à faire des descriptions, des commentaires, des interprétations des résultats obtenus de l’analyse quantitative. De ce fait, les risques d’interprétations subjectives seront d’autant moins importants vu que l’analyse qualitative se fonde sur des résultats quantitatifs précis.
Après avoir collecté les données sur le terrain, et en vue de les traduire en information exploitable, nous avons procédé à leur traitement grâce à des outils dédiés à cet effet. Parmi ces outils, nous avons le logiciel Excel qui est : « un logiciel tableur, qui propose des fonctions de calcul numérique, d’analyse de données, de représentation graphique et de programmation. Ce logiciel permet donc d’effectuer des opérations comme de calculs simples tels l’addition ou la soustraction à des calculs plus complexes comme la trigonométrie. » 110
Pour le traitement de nos données, nous avons utilisé quelques-unes de ses fonctionnalités à savoir, celles du calcul numérique et de la représentation graphique.
Au cours de nos recherches, nous avons été confrontée à un certain nombre de difficultés. Il s’agit entre autres :
- le règlement intérieur de la RTB/Télé interdit à toute personne externe (les stagiaires y compris) de la chaîne d’emporter des éléments vidéo hors des locaux, à condition d’adresser une demande aux responsables de la structure. Cette procédure prend généralement plus de temps. A défaut de cela, il nous a fallu donc visionner les vidéos dont besoins nous avions sur place afin de procéder à leur analyse. Pour certaines vidéos nous avons fait recours à YouTube afin de les télécharger pour les analyser une fois chez nous. Avec ce règlement intérieur assez strict, nous n’avons pas eu accès à certains documents jugés confidentiels (les salaires des journalistes par exemple), nous n’avons pas pu les intégrer dans notre travail.
- l’indisponibilité de certains acteurs de la chaîne : Compte tenu de leur calendrier chargé, il nous a fallu adresser des demandes d’entretien qui n’ont pu être accordées qu’après plusieurs jours. Il est arrivé également que certains acteurs n’ont pas pu honorer les rendez-vous qu’ils nous ont donnés. Certains de nos entretiens n’ont pas pu se tenir aux dates initialement prévues et par conséquent cela nous a ralenti dans nos recherches. Il nous est même arrivé des fois qu’on se retrouve avec deux à trois entretiens le même jour, à honorer le même le jour, faute de quoi, il nous serait impossible de les avoir un autre jour.
- certains acteurs de la chaîne étaient méfiants vis-à-vis de nos questions. Ils étaient vagues dans leurs réponses. Selon eux, certaines informations relèvent du secret professionnel, par conséquent celles-ci ne sauraient être dévoilées au grand public.
Comme tout travail de recherche, il est difficile de prétendre que cette étude ne présente pas de limite. A cela s’ajoute le fait que nous ne sommes qu’à notre première production scientifique. Ainsi, notre présente étude contient certainement des limites que nous relèverons dans cette partie de notre travail.
- La première limite de cette étude peut être liée à la durée qu’a prise l’investigation sur le terrain. En effet, notre recherche a été circonscrite dans le temps allant de la période du 1er mars au 22 mai 2022 soit 83 jours, ce qui semble insuffisant pour nous. Notre étude aurait été plus riche si elle s’étalait dans le temps, ce qui nous aurait permis de mieux appréhender la place que la RTB/Télé accorde à l’actualité régionale. Par conséquent, à l’issue de cette recherche, les résultats qui seront obtenus ne pourraient être généralisés. Puisque ce travail de recherche ne concerne qu’une période donnée, à savoir celle que nous avons choisie (1er mars-22 mai 2022).
- En plus, la circonscription de notre échantillon d’étude aux informations relevant de l’édition de 20h pourrait être considérée comme une autre limite. Il faut dire que la RTB/Télé dispose d’autres éditions d’informations générales en plus de celle de 20h. Au cours de ces éditions, l’actualité régionale y est également diffusée. L’analyse des éléments provenant de ces éditions aurait pu également enrichir notre étude, même si certaines de ces informations sont reprises au niveau du JT de 20h.
Conclusion partielle
La RTB/Télé, télévision publique nationale du Burkina, ayant un devoir de service public est chargée d’être le porte-voix de tous les Burkinabè sans aucune distinction sociale et de lieu de résidence. Par conséquent, son JT de 20H, l’édition la plus suivie, devrait servir de plateforme d’expression de ce devoir « d’être le miroir de la société » dans toute sa diversité. Ce qui a motivé le choix du thème de cette étude : nature, place et défis de l’actualité régionale dans le JT de 20H de la RTB/Télé. Des théories ont été choisies et une démarche méthodologique a été élaborée afin de mener à bien notre étude.
Introduction partielle
Cette dernière partie de l’étude est consacrée à l’analyse du traitement des données recueillies dans le cadre des recherches en rapport avec notre objet d’étude. Cette analyse nous permettra de déterminer la nature, la place de l’actualité régionale et d’identifier les défis liés à la diffusion de ce type d’information au JT de 20H de la RTB/Télé.
Ce chapitre constitue la partie empirique de notre étude. Il s’appesantit sur l’analyse des journaux télévisés de l’édition de 20 heures de la RTB/Télé pour la période allant du 1er mars au 22 mai 2022.
Les actualités diffusées au journal de 20H de la RTB/Télé peuvent être regroupés en trois types. En effet, au cours du JT de 20H, on y retrouve des éléments qui traitent des sujets en lien avec l’actualité nationale, régionale et internationale. Les mille vingt-huit (1 028) productions des quatre-vingt-trois (83) JT de 20 H que nous avons analysé sont également répartis de cette même manière. Des 1 028 productions diffusées, l’actualité nationale représente à elle seule 54,57% soit 561 éléments diffusés. L’actualité internationale représente 6,52% des productions diffusées au JT de 20h, soit 67 éléments diffusés. Quant à l’actualité régionale, elle représente 38,91% avec 400 éléments diffusés sur les 1 028 productions diffusées. Nous constatons par-là que la part réservée à l’actualité régionale représente moins de 50% de l’espace rédactionnel de la chaîne. Ces différentes proportions nous amènent à dire que la RTB/Télé, dans son JT de 20 H, accorde une importance particulière à l’actualité nationale par rapport aux autres types d’actualité.
Nous avons matérialisé ces données dans le graphique ci-dessous
Graphique N° 3 : Répartition des sujets du JT de 20 H par type d’actualitéAbbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten
Source : données provenant de l’analyse quantitative des sujets des JT de 20 H de la RTB/Télé.
Il s’agit pour nous dans ce point d’analyser la durée moyenne de diffusion que la RTB/Télé accorde à chaque type d’actualité au cours de ses JT de 20 H.
La télévision nationale accorde en moyenne 123,625 secondes soit 2mn4s à la diffusion d’un élément de type national, 108 sécondes soit 1mn48s à celui de type régional et 82,5 secondes soit 1mn23s pour ce qui de l’international..
Prenons l’exemple du JT de 20H du 27 avril 2022 qui a duré 30mn40s.Au cours de ce journal , l’on a alligné huit informations nationales, quatre régionales et deux internationales. De ce fait l’actualité nationale a duré 16mn29s, celle régionale 7mn12s et celle internationale 2mn45s
Ces données nous laissent constater que les éléments en lien avec l’actualité nationale durent bien plus longtempts par rapport aux autres. Confère graphique N°4
Graphique N°4: La durée moyenne de diffusion de chaque type d’actualité au JT de 20 H de la RTB/Télé
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Source: données provenant de l’analyse quantitative des sujets des JT de 20 H de la RTB/Télé.
Afin de répertorier les thèmes des différents éléments en lien avec l’actualité régionale, nous les avons regroupés sur un tableau. Des quatre cents (400) éléments en lien avec l’actualité régionale visionnés, nous avons pu retenir au total vingt-six (26) thèmes dans lesquelles s’inscrivent ces éléments. Il s’agit de : Agriculture, Architecture, Artisanat, Coopération, Coopérative, Culture, Eau et assainissement, Economie, Education, Electricité, Elevage, Entreprenariat, Environnement, Humanitaire, Justice, Mine et carrière, Politique, Religion, Santé, Sécurité, Société, Sport, Syndicat, Télécommunication, Tourisme, Transport.
Des vingt-six (26) thèmes qui ont été évoqués, la culture enregistre plus d’éléments (67 au total) par rapport aux autres avec une proportion de 16,75%. A la suite de la culture, suivent la sécurité (38), la politique (35), l’éducation (30), etc. Confère tableau 01.
Tableau 01 : Proportion des productions régionales diffusées par rubriques aux JT de 20 H de la RTB/Télé
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Source : données provenant de l’analyse quantitative des sujets des JT de 20 H de la RTB/Télé.
Comme on peut le constater, la culture occupe la première place suivie de la sécurité, la politique et les autres. L’importance accordée aux éléments culturels dans la diffusion de l’actualité régionale pourrait s’expliquer par le fait qu’en tant que télévision nationale, l’une des missions de la RTB/Télé est de valoriser la culture Burkinabè au niveau national ainsi qu’à l’international.
Outre cet aspect, la culture étant un facteur d’expression de la cohésion sociale et du vivre ensemble, la RTB/Télé à travers la diffusion de ces éléments entend rappeler aux Burkinabè qu’à travers nos valeurs culturelles nous pouvons venir à bout de notre ennemi commun : le terrorisme.
La question sécuritaire au Burkina Faso est de nos jours une des préoccupations majeures des Burkinabè. Ayant le statut de chaîne publique nationale, la RTB/Télé se doit donc de mettre les téléspectateurs au parfum de l’actualité sécuritaire des quatre coins du pays.
La mise en exergue des sujets culturels et sécuritaires dans la diffusion de l’actualité régionale dans les JT de 20 H de la RTB/Télé, nous ramène à une des théories de notre étude, celle de l’agenda setting.
A travers l’importance que la RTB/Télé accorde à ces deux thèmes, elle entend amener les téléspectateurs à se rappeler que la question sécuritaire est d’actualité donc des précautions sont à prendre.
Ainsi, pour éradiquer ce fléau, il leur faut donc faire preuve de cohésion sociale et de tolérance, d’où l’accent mis sur la diffusion des éléments culturels. Une manière également pour la RTB/Télé de montrer aux yeux du monde que malgré l’insécurité dans laquelle se trouve le pays, le Burkina Faso demeure cette nation de diversité culturelle.
Les informations diffusées au cours des JT font l’objet de traitement journalistique. Que ce soit l’actualité nationale, internationale ou régionales, toutes obéissent à cette règle. Au cours de la période du 1er mars au 22 mai 2022, la RTB/Télé a diffusé les éléments régionaux en huit (08) genres journalistiques. Ce sont : l’appel téléphonique111, la brève, le communiqué, le compte rendu, l’interview, le micro-trottoir, le portrait, et le reportage.
Des quatre cent (400) productions de type régional, il ressort que le compte rendu enregistre plus d’éléments (316) avec une proportion de 79%. Le reportage vient en deuxième position avec une proportion de 13%. A la suite du reportage, suivent respectivement le communiqué, le portrait, la brève, le micro-trottoir, l’interview et enfin l’appel téléphonique.
L’écart entre le compte rendu et les autres genres listés ci-dessus pourrait s’expliquer par la multiplicité des activités officielles qui se tiennent dans les différentes régions demandant une couverture médiatique. En plus, ces centres de productions régionales, ne disposant de frais de productions112, privilégient les couvertures médiatiques qui ne nécessitent pratiquement pas assez de ressources financières, ce qui n’est pas le cas pour le reportage (dossier en télévision).
Tableau 02 : Proportion des productions régionales diffusées par genres Rédactionnels aux JT de 20 H de la RTB/Télé
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Source: données provenant de l’analyse quantitative des sujets des JT de 20 H de la RTB/Télé.
Il s’agit dans ce point de voir quels sont les jours au cours desquels l’actualité régionale est plus présente aux JT. Il ressort que les weekends (samedi et dimanche) sont les jours où on observe une prédominance de l’actualité régionale. Confère graphique N°5.
Lors de notre passage à la RTB/Télé nous avons constaté que les weekends sont les jours les plus privilégiés pour la diffusion des éléments culturels. Comme nous l’avons remarqué plus haut, les éléments en lien l’actualité régionale s’inscrivent plus dans la rubrique culture ce qui pourrait expliquer leur prédominance durant les weekends.
En plus de cela on constate qu’il y a peu d’activités à caractère national qui sont organisées les weekends. Ce qui fait que les éléments régionaux sont plus alignés lors des JT en ces jours.
Graphique N° 5: Répartition des éléments en lien avec l’actualité régionale en fonction des jours de diffusion
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Source : données provenant de l’analyse quantitative des sujets des JT de 20 H de la RTB/Télé.
Il est difficile voire impossible d’aligner tous les éléments des 13 régions du pays dans le même. Un choix va donc s’opérer au niveau de la télévision publique nationale dans la sélection de l’actualité régionale. La loi de proximité est un élément fondamental qui guide le choix des chefs éditions dans la sélection des informations. Après avoir visionner les quatre cent (400) productions régionales nous avons constaté que ces différents éléments s’inscrivent dans six (06) types de proximité. Il s’agit de :
la proximité affective : Tout ce qui concerne l’être humain dans ses dimensions fondamentales attire l’intérêt, éveille la curiosité : l’instinct vital, l’amour, la haine, la violence… [113]
- la proximité géographique : Les téléspectateurs s’intéressent davantage à ce qui est plus proche d’eux : la ville, la région, le pays. Plus l’information est éloignée, moins ils se sentent concerné…114 A l’intérieur du Burkina, ce qu’il se passe dans ma région, où j’habite m’intéresse plus que ce qu’il se passe à 600 kilomètres de là. Les théoriciens du journalisme qualifient cela de la loi du mort au kilomètre.
- la proximité institutionnelle : Ce type de proximité concerne les activités initiées par les institutions (publiques ou privées) ou des groupes organisés publics ou privés. A cet effet nous avons : la présidence, le gouvernement, le parlement, le gouvernorat de provinces, les assemblées provinciales, les entreprises, la société civile, l’église, les ONG, les associations. Aussi nous avons le cas où le traitement de l’actualité est conditionné par l’implication de la présence des acteurs institutionnels dans l’événement.
- la proximité sociale : ce type de proximité concerne tout ce qui est en rapport avec les gestes et les préoccupations de chaque jour. Il s’agit ici de ce qui touche la vie quotidienne du public.
- la proximité socio-professionnelle : L’appartenance à une profession garantit l’intérêt pour tout ce qui touche à cet univers spécialisé. Plus généralement, l’appartenance à un groupe donné : les cadres, les médecins, les femmes ingénieurs…provoque une demande d’information sur ce groupe. [115]
- la proximité temporelle : On est plus réceptif à des faits, des événements, des situations, qui se produisent ou sont présentés dans le moment présent : le passé compte moins, de même que le futur, hormis le futur immédiat qui peut être concerné par les conséquences des faits en question. D’autre part, le lecteur s’intéresse davantage à un fait s’il a un rapport avec des événements dont les médias parlent au moment où il se produit.116
On constate que la proximité de type institutionnel a la fréquence la plus élevée. Elle comprend 231 informations (57,75%) sur un total de 400. Elle est suivie par la proximité sociale avec 65 informations (16,25), affective 38 informations (9,50%), socio-professionnelle 25 informations (6,25%), géographique 23 informations (5,75%) et temporelle 18 informations (4,50%). Confère tableau 03.
Ce constat nous a été confirmé par des directeurs régionaux des RTB2. Selon eux le choix d’un élément en lien avec l’actualité régionale aux JT de 20H est conditionné en quelque sorte par la présence d’une autorité du pays au dit événement et non souvent à la qualité de la valeur informative de l’événement.
Outre cet aspect, le choix pour les informations de proximité institutionnelle pourrait également s’expliquer par la ligne éditoriale du média. En effet, la ligne éditoriale de la RTB/Télé repose sur la promotion de l’image de marque du Burkina Faso et des institutions de la nation au niveau national et international. Cette analyse nous ramène à un des modèles de la théorie fondamentale de notre étude ; le Gatekeeping. Il s’agit du modèle de John DIMMICK qui stipule que : le choix des informations ne relève pas seulement du journaliste (rédacteur en chef ou chef d’édition) mais également du mode de fonctionnement de l’organisme de presse.
Tableau 03 : Proportion des productions régionales diffusées par type de proximité aux JT de 20 H de la RTB/Télé
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Source : données provenant de l’analyse quantitative des sujets des JT de 20 H de la RTB/Télé.
La place d’un élément dans la hiérarchisation d’un journal témoigne de l’importance que le média lui accorde. Il est question donc dans ce point, de faire cas du positionnement des éléments en lien avec l’actualité régionale dans la hiérarchisation des informations diffusées au cours des JT de 20 H de la RTB/Télé.
A la RTB/Télé, le positionnement des éléments en lien avec l’actualité régionale est fonction de leur type de proximité. L’information régionale occupe les cinq (05) premières places lorsque celle-ci est de proximité institutionnelle. Il faut noter que ces informations sont étroitement liées par la présence d’une autorité administrative du pays (Président, Gouvernement, Parlement.) Cela s’explique par le fait que la RTB/Télé a fait le choix d’assumé une hiérarchisation institutionnelle. C’est à dire qu’on a tendance à commencer avec les activités en lien avec la Présidence du Faso, la Primature, l’Assemblé Nationale… Ces résultats nous amènent à dire que pour qu’une production régionale occupe au moins les cinq premières places au JT, il faut que celle-ci soit adossée à une personnalité politique de premier rang.
Tableau 04 : Proportion des productions régionales diffusées selon le type de proximité et la hiérarchisation des éléments aux JT de 20 H de la RTB/Télé
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Source : données provenant de l’analyse quantitative des sujets des JT de 20 H de la RTB/Télé.
Au regard du contexte économique du milieu médiatique à savoir le devoir de rentabilité, les médias en Afrique dans l’ensemble et ceux du Burkina Faso en particulier s’adonnent à deux types de productions journalistiques. Il s’agit de la production à dimension mercantile et celle à dimension à but non lucratif.
La dimension mercantile est liée à la recherche du gain, de la rentabilité. Elle peut consister à faire la promotion des activités, des biens ou des personnes.
La dimension à but non lucratif: est une production journalistique dont le but est d’informer, sensibiliser sans une contrepartie financière. En nous basant sur ces deux définitions des types de productions journalistiques, nous avons cherché à connaitre la proportion des éléments de l’actualité régionale par type de production.
Tableau 05 : Récapitulatif de définition des types de production journalistiques
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Source : définitions issues de l’analyse qualitative des sujets des JT de 20 H de la RTB/Télé
Dominant avec un total de 304 informations sur 400 (76%), le type de production à dimension mercantile est plus présent lors des JT de 20 H de la RTB/Télé. Même si la RTB/Télé est soutenue financièrement par l’Etat, elle fonctionnement également en partie grâce à ses recettes propres. Par conséquent, la chaîne privilégie ce type de production afin d’optimiser les recettes et assurer sa survie. En tant que EPE elle a obligation de résultat. Comme le stipule le deuxième alinéa de l’article 1 du décret n°2001-446/PRES/PM/INFO portant création de la Radiodiffusion et Télévision du Burkina « l’établissement bénéficie de la personnalité morale et des prérogatives de droit public, est doté d’un patrimoine et des moyens de gestion propres, et est chargé de la gestion de services administratifs détachés de l’administration générale de l’Etat »
Nous avons représenté ces proportions dans un graphique.
Graphique N° 6 : Répartition des éléments en lien avec l’actualité régionale par type de production
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Source : données provenant de l’analyse quantitative des sujets des JT de 20 H de la RTB/Télé
« Les titres sont les informations principales qui vont être développées dans le journal. Le présentateur choisi de les valoriser en les plaçant au début de son édition. » 117 . Ils constituent la vitrine du JT. Ils mettent en avant les informations les plus importantes de par leur actualité ou leur originalité. Ils ont pour but de « vendre » le journal en amenant le téléspectateur à ne pas décrocher mais à rester devant l’écran jusqu’à la fin du JT. En presse écrite le titre est toujours en caractère plus gros que les autres éléments.
A la télévision par contre, le titre est en image, sous-titré par un bandeau, accompagné d’un tapis sonore, et commenté en off par le présentateur.
A la RTB/Télé, les titres des JT varient entre deux (02) à quatre (04) et cela est fonction du nombre d’actualité disponible et dont la teneur informative est de taille.
Dans la période du 1er mars au 22 mai 2022, la RTB/Télé a enregistré deux cent soixante-cinq (265) titres aux cours de ses JT de 20 H.
Des 265 titres enregistrés, cent quarante-cinq (145) portent sur l’actualité nationale soit 54,72%, quatre-vingt-quatre (84) sur l’actualité régionale et trente-six (36) sur l’actualité internationale. Confère graphique N°7
Ces chiffres témoignent de l’importance que la chaîne accorde aux informations nationales par rapport aux autres types. La RTB / Télé diffuse en moyenne un (01) titre de l’actualité régionale au cours de son JT de 20 Heures. Généralement, les actualités régionales retenues au niveau des titres du 20H sont liées à la présence d’une autorité de la nation lors un événement dans une localité du pays.
Graphique N°7 : Proportion des titres des JT de 20 H de la RTB/Télé par type d'actualité
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Source : données provenant de l’analyse quantitative des sujets des JT de 20 H de la RTB/Télé.
A partir des données recueillies, nous avons pu voir la place qu’occupe l’actualité régionale dans la hiérarchisation des titres des JT de 20 H. Il ressort que ce type d’actualité est plus classée en deuxième position puis en première position dans la hiérarchisation des titres avec une proportion respectivement de 34,52% et 29,76%. Le graphique N°8 illustre bien cela.
En plus de sa valeur informative, une production régionale peut faire objet de titre si celle-ci est en rapport avec une autorité du pays ou concerne une question sécuritaire. Lors de la visualisation des données, nous avons pu remarquer que ce sont ces paramètres qui peuvent faire qu’une production régionale figure parmi les grands titres de l’actualité
Graphique N°8 : La place de l'actualité régionale dans la hiérarchisation des titres du JT de 20H
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Source : données provenant de l’analyse quantitative des sujets des JT de 20 H de la RTB/Télé.
Il existe deux types de titres : les titres informatifs et les titres incitatifs.
v Le titre informatif : Il a pour but premier d’apprendre un fait premier au public, de lui livrer une information utile pour sa culture personnelle, dans sa profession, dans sa vie quotidienne, etc.[118]
v Le titre incitatif : son objectif n’est pas de donner l’information principale de l’article, mais son sens général, en étant suffisamment accrocheur pour inciter à la lecture. 119 En télévision tout comme en presse écrite, ce genre de titre a pour but d’éveiller ou de susciter chez le téléspectateur un intérêt pour le sujet en question.
Il s’agit ici de chercher à savoir le registre dans lequel s’inscrivent les différents les titres de l’actualité régionale.
La RTB/Télé privilégie les titres informatifs pour ce qui est de la diffusion de l’actualité régionale. En effet sur les quatre-vingt-quatre (84) titres en lien avec l’actualité régionale, soixante-deux (62) sont informatifs représentant 73% de la part des titres de l’actualité régionale
Tableau 06 : Répartition des titres de l’actualité régionale selon leur nature
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Source : données provenant de l’analyse quantitative des sujets des JT de 20 H de la RTB/Télé
Afin de nous édifier sur les défis liés à la diffusion de l’actualité régionale au JT de 20H, nous nous sommes entretenue avec des Directeurs Régionaux des RTB2 et des chefs d’édition de 20H de la RTB/Télé. Notre choix s’est porté sur ces deux catégories de personnes pour les raisons suivantes :
- les directeurs régionaux : en plus d’être des journalistes de terrain, ils sont les responsables chargés de cordonner l’équipe de journalistes affectée au niveau de ces centres de production télévisuelle régionale dont ils ont l’entière responsabilité. Par conséquent ils sont les mieux outiller de relever les défis auxquels ils font face.
- les chefs d’édition du JT de 20H : ils sont chargés de piloter tout le déroulement du JT ; le choix des sujets, la hiérarchisation des éléments au JT... Sous la coupe du Rédacteur en chef, ils sont capables de décider de faire passer ou pas un élément au JT et détiennent les raisons de ce choix.
Au cours de ces échanges, diverses difficultés ont été évoquées. Nous les avons résumées en cinq (05) points :
- logistique : il faut dire que les difficultés à ce niveau sont d’ordre général que ce soit à la RTB/Télé ou dans les RTB2 .Pour ce qui est de la RTB/Télé nous avons déjà fait cas de cela dans le cadre institutionnel de notre étude.
Pour le compte des RTB2, il est ressorti que le matériel disponible est non seulement insuffisant mais également vétuste. Par exemple au niveau des RTB2 : Hauts Bassins, Nord, Centre-Nord, il y a de deux caméras (pour chaque direction régionale) disponibles pour quatre (04) reporters. A la RTB2 Sahel il y a quatre (04) caméras et c’est seulement une qui fonctionne toujours et qui est utilisée par deux (02) reporters.
Par ailleurs, ces centres de production manquent de moyen roulant pour leur déplacement dans le cadre du service. A la RTB2 Nord par exemple, le responsable nous a confié qu’il fait appel souvent à des directeurs régionaux d’autres services pour les appuyer avec leurs véhicules de service ou ce sont les demandeurs qui viennent chercher l’équipe chargée de la couverture médiatique de leurs activités. Ne disposant que d’un seul véhicule de service, il est difficile de satisfaire les demandes de couverture médiatique et réaliser des reportages d’initiative personnelle.
- ressources humaines: Les défis à ce niveau sont d’ordre quantitatif et qualitatif. Quantitatif en ce sens que le nombre d’agents présents que ce soit à la RTB/Télé ou au niveau des centres de production (RTB2) est insuffisant.
Malgré la mise en place des RTB2 dans le but de décharger le personnel de la RTB/Télé en termes de couverture régionale, il arrive que ceux-ci assurent la couverture des événements d’ordre régional en plus de ceux nationaux et souvent international. Outre cet aspect, le personnel présent dans les directions régionales est appelé à couvrir l’actualité régionale pour le compte de la télévision nationale ainsi que pour la radio nationale malgré leur infériorité numérique.
Par exemple la RTB2 Hauts Bassins ne compte que quatre (04) journalistes qui doivent couvrir toute la région, produire des éléments pour alimenter le JT (radio et télé) de ce média ainsi que les JT de la radio et de la télévision nationales.
Ce qui revient à dire qu’à chaque couverture de l’actualité régionale, il faut la rédiger sous deux formats : télévisuel et radiophonique, ce qui n’est pas facile vu que chaque format à son style d’écriture journalistique propre.
Pour ce qui est de l’aspect qualitatif, le personnel disponible au niveau des RTB2 regroupe des journalistes et techniciens nouvellement sortis des écoles de formation. Par conséquent, ce personnel manque d’une certaine expérience professionnelle. Ce manque de professionnalisme s’aperçoit au niveau des lancements et des titres des éléments envoyés à la RTB/Télé. N’ayant pas très souvent assez de temps pour visionner les éléments envoyés et faire le choix, les chefs d’édition se contentent de lire les lancements et les titres. Cela fait que certains sujets sont recalés dû au fait que les lancements ne contiennent pas tous les éléments informatifs nécessaires et les titres ne sont pas invocateur de sens.
- insécurité : le terrorisme sévit dans presque toutes les régions du pays ce qui n’est pas sans conséquence dans la production de l’information dans ces régions touchées. A cet effet, les organisations des activités ont considérablement diminué ce qui équivaut à une réduction des couvertures médiatiques. Outre cela, la réalisation des reportages d’initiative personnelle nécessitant un déplacement vers d’autres zones n’est plus possible vu que l’accès à certaines voies est devenu risqué. En plus, avec la situation sécuritaire précaire dans ces régions, les populations sont de plus en plus réticentes et refusent par conséquent de s’exprimer.
- absence d’un média manager à la Rédaction : Le média manager est responsable du pilotage à bon escient des flux entrant et sortant du serveur, et aiguilleur des reportages dignes d’intérêt général vers les éditions concernées.
Dans son ouvrage : Bonsoir et merci de nous suivre. : radioscopie de l’information télévisé au Burkina Faso et ailleurs ; Yacouba TRAORE le définit en ces termes : « Il est le surveillant du contenu du serveur dans lequel doivent être stockées toutes les productions nationales ou régionales, avant leur diffusion.(…) Il peut suggérer à une Rédaction régionale de soumettre à un nouveau traitement un de ces sujet afin qu’il figure sur le conducteur du journal national » 120.
Selon le rédacteur en chef adjoint Oloh PODA, la Rédaction avait chargé une personne de ce rôle. Compte tenu du volume du travail alloué à la Rédaction, en plus de son rôle de média manager, ce journaliste était à la fois chef d’édition et reporter. Face à cette situation, la Rédaction a préféré suspendre le rôle de média manager. Cet état de fait évoque encore l’insuffisance du personnel au sein de la RTB/Télé.
Par conséquent, ce sont les chefs d’édition qui sont chargé de faire le tri des informations durant leur semaine d’édition. Pour les JT de 20 H, quatorze (14) à seize (16) éléments sont à aligner. Ce qui revient à dire que le chef d’édition du jour doit visionner plus de 16 éléments et faire son choix, ce qui n’est pas facile.
L’absence d’un média manager impacte fortement sur le choix des éléments pour les JT. En ce sens que par manque de temps, les chefs d’édition se contentent de lire les lancements sans pour autant visionner les éléments. En plus de cela, certaines actualités ont été diffusées et rediffusées au cours d’autres éditions, ce qui met en doute la vigilance des membres de la Rédaction.
- absence d’un cadre d’échange et de dialogue entre la Rédaction nationale et celle des régions : certains directeurs régionaux pensent que les chefs d’édition du 20H « négligent » les productions traitées par les régionaux mais préfèrent celles qui ont été traités par les journalistes de la RTB/Télé. Ce qui n’est pourtant pas le cas d’après ces chefs d’édition. Ces derniers disent se baser sur des critères qui selon eux émanent de la hiérarchie de la chaîne.
Cette situation dénote du manque de dialogue entre la Rédaction nationale et celle des régions.
A l’issue du traitement des données recueillies lors de leur collecte, des résultats ont été obtenus. Il s’agira donc pour nous, dans le chapitre VI, d’analyser ces résultats et de procéder à la vérification de nos hypothèses.
Dans le chapitre précédent, nous avons fait l’exposé des résultats quantitatifs et qualitatifs issus des données collectées. Dans le présent chapitre, nous proposerons d’abord une analyse desdits résultats, puis nous procéderons à la vérification des hypothèses, enfin, nous ferons des suggestions pour une amélioration de la structure.
L’exposé des résultats issus de l’enquête terrain, nous a permis de disposer des éléments qui permettent de connaitre les caractéristiques de diffusion de l’actualité régionale retenue au JT de 20H. La place accordée à ce type d’actualité est également connue ainsi que les défis auxquels sa diffusion est confrontée.
A l’issue de nos différents entretiens et après le traitement des données collectées, l’on constate que la majeure partie des informations régionales diffusées aux JT de 20 H de la RTB/Télé est de proximité institutionnelle. En rappel la proximité institutionnelle concerne les activités initiées par les institutions publiques ou privées ou le fait que le traitement de l’actualité est conditionné par la présence des acteurs institutionnels dans l’événement. Les données nous révèlent que sur les 400 productions régionales diffusées, 231 soit 57,75% sont issues de cette proximité. La diffusion des activités des institutions qui se fait moyennant une somme d’argent occupe une bonne partie des JT de 20H compte tenu du contexte socio-économique des médias. La RTB/Télé a diffusé 304 (76%) productions locales de dimension mercantile sur les 400, dans la période du 1er mars au 22 mai 2022.
Cette situation est due à l’état juridique actuelle de la RTB/Télé. En étant qu’un Etablissement Public de l’Etat, la télévision nationale est dans « l’obligation » de promouvoir les activités des autorités du gouvernement mais également optimiser des recettes afin d’assurer la survie de la structure. C’est un choix qui trouve sa justification dans l’Article 1 du décret n °2001-446/PRES/PM/INFO portant création de la Radiodiffusion et Télévision du Burkina (RTB).
C’est ce dont fait référence la théorie du Gatekeeping plus précisément le modèle de John DIMMICK: « l’instance de sélection des nouvelles, ce n’est pas le journaliste en tant qu’individu, mais plutôt l’organisation de presse en tant que système. Par la mise en œuvre de critère de sélection, l’organisation opère ainsi un tri dans le flot des événements pour ne retenir que ceux qui sont susceptibles de satisfaire aux exigences du fonctionnement organisationnel » La collecte et le traitement de l’information dépendent moins des journalistes que des détenteurs de la ligne éditoriale
Pourtant, cet état de fait dénature en quelque sorte le mériter du journaliste qui « est d’être le miroir de la société toute entière. » comme le dit David BARTLETT. Bill KOVACH et Tom ROSENSTIEL diront à leur tour que le journalisme doit offrir un forum où puissent s’exprimer les critiques et les commentaires du public 121 . Cela doit être ouvert à toutes les composantes de la société et non pas seulement aux catégories les plus aisées ou les plus intéressantes sur le plan démographique. Ce qui équivaut à traiter des sujets en lien avec toutes les régions sans aucune discrimination sur le plan politique, économique ou social.
La place qu’un média accorde à un type d’actualité témoigne de l’importance que lui accorde ce média. Partant de cette assertion et des données recueillies, on peut dire que la RTB/Télé accorde peu d’importance à ce type d’information dans ses JT de 20 H. En ce sens que sur les 1 028 productions diffusées seulement 400 (38,91%) sont de cette catégorie d’information Aussi que ce soit au niveau des titres ou de la hiérarchisation du JT, l’information régionale occupe rarement les premières places. En accordant donc, une telle place à l’actualité régionale, la RTB/Télé est en train de déroger à son statut de télévision nationale, qui a un devoir de service public, mais également à celui de média.
A l’origine, la télévision nationale a fait son entrée sur le territoire burkinabè avec pour mission de faciliter le rapprochement des populations des différentes régions en vue de la consolidation et de l’unité nationale. Outre cela « la caractéristique majeure de la société de communication n’aura pas été de produire une pensée unique mais bien au contraire de permettre toutes les pensées dans un monde unique » 122 Abordant dans le même sens , Florence AUBENAS et Miguel BENASAYAG affirment que « nous serions tous des individus isolés les uns des autres avec des trésors en souffrance, qui ne demandent qu’à être communiqué pour le plus grand bien de la communauté toute entière ».123 Cette faible importance accordée à l’actualité régionale contre dit dans les faits une des vocations majeures de sa jumelle : « Radio Burkina, réduire les distances ». La RTB ne réduit les distances qu’à l’occasion de la présence d’une personnalité de premier rang en province. Alors que la priorité aurait dû être déterminée en fonction de l’intérêt du public pour l’information. La RTB préfère le déterminant institutionnel.
Dans le contexte médiatique actuel fortement concurrencé avec l’avènement des chaînes de télévisions privées, la RTB/Télé n’est plus détentrice du monopole de l’information au Burkina Faso. Dans une telle atmosphère, la RTB/Télé doit trouver des alternatives en diversifiant ses informations afin de satisfaire au mieux les besoins informationnels du public sans quoi ce dernier se dirigera vers les chaînes privées. Tant que l’intérêt du public sera relégué au second plan, il est à craindre que la RTB/Télé dégringole dans le baromètre des préférence des téléspectateurs au profit des concurrentes du privé.
A partir de 2010, le gouvernement burkinabè a mis en place des centres de productions télévisuelles dans certaines localités du pays. Cela s’est fait dans le but de désengorger la RTB/Télé en matière de production et de traitement de l’information pour le compte des Burkinabè.
Ces centres devraient donc servir de relais à la RTB/Télé dans la production et le traitement de l’actualité régionale. Avec l’existence de ces centres dans les régions, l’actualité régionale devrait donc occuper une place de choix lors des JT du média. Ce qui n’est pourtant pas le cas car la diffusion de ce type d’information fait face à d’énorme difficultés.
A l’issue de nos échanges avec les directeurs régionaux et les chefs d’édition de 20 heures de la RTB/Télé, l’insuffisance de ressources humaines et matériels apparait comme l’un des défis auxquels est confrontée la diffusion de l’actualité régionale. Selon l’étude faite par la Fédération Nationale des Communication-CSN au QUEBEC, les médias qui ont des représentations (structures médiatiques) dans les régions ont diminué leurs ressources et se retrouvent avec peu ou pas de journalistes. Cette réalité est la même au Burkina Faso pour le cas des RTB2.
Prenons l’exemple de la deuxième grande ville du pays qui a abrité la toute première station de télévision locale dénommée RTB2 Hauts Bassins. Cette direction régionale possède seulement deux caméras pour la production de l’information avec quatre journalistes qui y travaillent. Avec un tel nombre comment peut-elle assurer la couverture médiatique de la région. Ce même constat est fait dans les RTB2 se trouvant les six autres régions.
Cette situation ne refléterait-il pas un manque de considération à l’égard de ces centres de production télévisuelle A quoi bon de mettre en place des RTB2 dans des régions sans les doter de ressources humaines et matériels suffisante pour leur permettre d’accomplir leur mission ?
Au cours de la période du 1er mars au 22 mai, nous avons enregistré mille vingt-huit (1 028) productions journalistiques diffusées lors des JT de 20 H. Nous les avons analysées en vue de déterminer la nature, la place et les défis de l’actualité régionale dans les JT de 20h de la RTB/Télé.
Nous émettons comme hypothèse principale que la majeure partie des actualités régionales diffusées dans le 20 heures de la RTB/Télé est liée à la couverture d’activité institutionnelle. Au terme de notre analyse, cette hypothèse est confirmée. Sur les 400 productions régionales diffusées, 231 soit 57,75% sont de proximité institutionnelle. Aussi, au niveau de la hiérarchisation du JT, l’actualité régionale occupe les cinq premières places lorsqu’il s’agit d’une information de proximité institutionnelle. Pour ce qui est des titres également, pour qu’une actualité régionale y figure il faut qu’elle soit en rapport avec une autorité de premier rang
L’analyse des résultats confirme aussi notre première hypothèse secondaire selon laquelle la RTB/Télé accorde peu de place à l’actualité régionale dans son offre d’information. En effet, au niveau de la répartition des sujets du JT par type d’actualité, on note que sur 1028 productions diffusées seulement 400 sont de nature régionale soit 38,91%. Quant à la durée moyenne de diffusion, les productions de type régional ont duré 7mn12s comparativement à celles nationales (16mn29s). Pour ce qui est de la place de l’actualité régionale dans la hiérarchisation du JT de 20 H, on constate que les sujets qui traitent de l’information régionale viennent rarement en première ou en deuxième position
Nos échanges avec les directeurs régionaux et les chefs d’éditions, ont permis de savoir que l’insuffisance de matériels et de ressources humaines constitue un des défis auxquels est confrontée la diffusion de l’actualité régionale. De ce fait, l’hypothèse selon laquelle « le manque de ressources matériels et humaines constitue l’un des défis liés à la diffusion de l’actualité régionale dans le JT de 20H de la RTB/Télé » est également confirmée.
Suite à l’analyse que nous avons menée, nous avons constaté que la RTB/Télé accordait peu de place à l’actualité régionale dans ses JT de 20H. Cette situation serait due en partie au choix éditorial et aux différents défis auxquels la diffusion de ce type d’actualité fait face. Nous proposons donc quelques suggestions en vue d’y remédier ; toute chose qui permettra à la télévision nationale de conforter sa place de leader et de miroir de la société burkinabè dans toute sa diversité.
- renforcer le pack de matériel de la RTB/Télé et des RTB2 par l’achat de nouveaux matériels servant à la production et au traitement de l’information régionale. Cela leur permettra d’être plus outiller en vue d’aller à la recherche de l’information pour le bonheur des citoyens
- songer à faire le recyclage des agents travaillant dans les régions et faire en sorte à ce que les nouveaux recrus fassent un stage pratique à la RTB/Télé avant de rejoindre leurs postes en région. Ainsi ils seront plus productifs que ce soit en matière de production ou de traitement de l’actualité régionale.
- face à l’insécurité grandissante qui sévit dans les différentes régions du pays occasionnant l’arrêt de l’organisation de certaines activités, il serait judicieux de réaliser des productions de proximité. Il est bien vrai qu’avec cette situation les populations sont de plus en réticentes, il va donc falloir trouver la bonne approche pour les amener à s’exprimer. Par exemple garantir leur sécurité en ne dévoilant pas leur identité (flouter leur visage, donner un pseudonyme) pour ce qui est des productions en lien avec la question sécuritaire.
- mettre en place à nouveau un média manager au sein de la RTB/Télé. En ce sens que les chaînes de télévisions organisées en réseau telle la télévision nationale, le chef d’édition ne peut pas à lui seul gérer les flux d’informations entrants et sortants du serveur. La mise place d’un tel profil (média manager) facilitera la tâche des chefs d’édition et permettra de contrôler la diffusion des productions régionales.
- instaurer un cadre de rencontre et d’échange entre l a Rédaction nationale et celle des régions. Cela permettra aux membres de ces Rédactions de discuter et de définir ensemble les critères de diffusion de l’actualité régionale dans les différentes éditions du journal. Ainsi, ils seront sur la même longueur d’onde ce qui évitera les frustrations inutiles.
- abandonner le choix éditorial d’un alignement institutionnel pour privilégier plutôt l’intérêt du public en vue de faire de la RTB/Télé un véritable média de service public
L’analyse quantitative et qualitative de contenu des JT de 20 H de la RTB/Télé de la période allant du 1er mars au 22 mai, nous a permis de connaitre la nature, la place et les défis de la diffusion de l’actualité régionale dans ce média. Cela nous a également permis de vérifier nos hypothèses de départ et de faire des suggestions pour une meilleure représentativité de ce type d’actualité au JT de 20 H. Le peu d’importance accordée à l’actualité régionale est confirmée et documentée. Elle a pour principale cause le choix éditorial, les insuffisances matérielles ainsi que celle des ressources humaines en dépit de l’existence des RTB2.
Avoir décidé d’axer notre recherche sur le thème « nature, place et défis de l’actualité régionale dans le JT de 20 de la RTB/Télé » est parti d’un constat que nous avions fait au cours de notre stage au sein de ce média. Celui de la faible représentativité de l’actualité régionale au JT de 20H de la télévision nationale.
Notre volonté était de mieux documenter et analyser la place réservée à ce type d’actualité au 20H de la chaîne nationale. Ce faisant, nous avons opté pour une analyse du contenu qui est à la fois quantitative et qualitative.
En plus de cette méthode d’analyse, nous avons fait recours à la recherche documentaire, aux entretiens ainsi qu’à l’observation terrain, ce qui nous a permis d’obtenir des résultats en lien avec notre objet d’étude.
La revue de littérature nous a permis de démontrer qu’accorder une place de choix à l’actualité régionale dans les JT est autant bénéfique pour le média en question. Comme nous le fait remarquer Bill KOVACH et Tom ROSENSTIEL en ces termes : « Les chaînes qui couvrent un large éventail de sujets ont plus de chances de conserver ou même d’accroitre leur audience que celles qui ne le font pas. » Toujours avec ces deux théoriciens de l’information, ils nous ont fait savoir que le journalisme doit être la cartographie de la société : « il élabore des cartes qui permettent aux citoyens de naviguer dans la société ».
Ce qui n’est pourtant pas évident au regard de la situation socio-économique des médias africains en particulier ceux du burkinabè qui semblent être à la recherche du profit que de l’information.
Il ressort de notre étude, que la RTB/Télé n’accorde pas une part belle, c’est-à-dire une grande importance à l’actualité régionale dans son Journal Télévisé de 20h.
Cette faible représentativité se constate que ce soit au niveau de leur durée de diffusion ou de leur place dans la hiérarchisation du JT. Ce type d’actualité ne représente que 38,91% des productions diffusées au cours de la période du 1er mars au 22mai 2022.
Au regard de son statut d’Etablissement Public d’Etat dépendant en partie de l’Etat, la RTB/Télé a tendance à privilégier les activités institutionnelles au détriment des autres. Cela se fait sentir au niveau de la hiérarchisation des JT. La hiérarchisation des actualités lors de ses JT est de ce fait institutionnelle.
Cela est regrettable dans la mesure où cette manière de faire est contraire aux normes journalistiques.
Dans les écoles de formation et dans les pratiques professionnelles, il est recommandé en journalisme lors de la diffusion des informations de commencer avec celles qui sont de la proximité temporelle, puis celles de la proximité géographique et finir avec les autres types de proximité.
Dans ce contexte de floraison des médias au Burkina Faso offrant une large source d’information au public, la RTB/Télé devrait changer sa manière de fournir les actualités.
Elle détenait jadis le monopole de collecte, de traitement et de diffusion de l’actualité télévisuelle au Burkina Faso qui lui garantissait une audience acquise.
La mise en place des centres de productions télévisuelles dans les régions, facilite la production des actualités régionales. Reste à leur trouver une meilleure place dans les JT
L’ouverture de la télévision aux entreprises privées lui ont imposé une concurrence qui l’ébranle surtout dans la capitale Ouagadougou.
Elle s’est vue contrainte de changer de paradigme. Chaine publique nationale, elle doit à la fois concilier l’intérêt national, les diversités linguistiques et culturelles, l’intérêt marketing et commercial.
Dans ce jeu de la concurrence, la RTB/Télé a déjà perdu sa place de média leader dans la capitale au profit de la télévision privée BF1.
Va-t-elle aussi perdre celle de média leader national avec la montée en puissance de BF1 qui multiplie les ouvertures de représentations dans certaines localités du pays ?
Ouvrages généraux
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Weka éditions, l’enquête par observation, in https://www.weka.fr/action-sociale/base-documentaire/demarche-qualite-wk267/recueillir-des-besoins-sl3238653/l-enquete-par-observation-sl3238705.html#:~:text=Plus%20pr%C3%A9cis%C3%A9ment%2C%20une%20grille%20d,l'analyse%20de%20donn%C3%A9es%20qualitatives. consulté le 05-07/2022 à 12h05mn
24h dans une rédaction, les titres du journal, www.24hdansuneredaction.com/radio/14-les-titres-du-journal/ , consulté le 13-10/2022, à 17h55mn.
TABLE DES ANNEXES
Annexe 1 : Grille d’analyse du 20 h du JT RTB/Télé sous le prisme de l’actualité régionale
Annexe 2 : GRILLE D’ANALYSE DU FONCTIONNEMENT DE LA RTB/TELE
Annexe 3 : GRILLE D’ANALYSE DES HYPOTHESES
Annexe 4 : Récapitulatif : Questions, Objectifs et Hypothèses
Annexe 5 : Grille des programmes 2022-2023 de la RTB/Télé
Annexe 5 : Guide d’entretien
Annexe 6 : FICHE D’INTERVIEW
Annexe 7 : SYNOSPSIS DU REPORTAGE SUR LA PROLIFERATION DES FAST FOOD DANS LA VILLE DE OUAGADOUGOU
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Annexe 1 : Grille d’analyse du 20 h du JT RTB/Télé sous le prisme de l’actualité régionale
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Annexe 2 : GRILLE D’ANALYSE DU FONCTIONNEMENT DE LA RTB/TELE
Annexe 3 : GRILLE D’ANALYSE DES HYPOTHESES
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Annexe 4 : Récapitulatif : Questions, Objectifs et Hypothèses
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Annexe 5 : Grille des programmes 2022-2023 de la RTB/Télé
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Annexe 6 : Guide d’entretien
- Guide d’entretien avec des chefs de service
1. Le nombre d’agents présents dans ce service
2. Type et nombre de matériels disponible
3. Le mode de fonctionnement du service
4. Le rôle que joue ce service à la RTB/Télé.
- Guide d’entretien (Chef des programme)
1. Le rôle du service des programmes à la RTB/Télé
2. Le public cible de la chaîne
3. Le nombre total d’émission diffusées à la RTB/Télé
4. Les différents types d’émissions de la chaîne (maison, commandée…)
5. Les différentes catégories d’émissions (journalière, hebdomadaire, mensuelles, bimensuelles…) Le nombre par catégorie
6. La durée totale de diffusion des émissions (Début et fin)
7. Le mode de diffusion des émissions ? (Directe / différée) : et leur nombre
8. Les services qui produisent les émissions
- Guide d’entretien (Rédactrice en Chef)
1. Le nombre d’agents présents à la Rédaction
2. L’organisation de la Rédaction
3. Les activités menées par la Rédaction (le service d’information) Suivi d’une description brève de chaque activité
4. Les différentes émissions portées par la Rédaction ?
- Guide d’entretien avec le DRH de la RTB
1. Le nombre de service présent à la Rtb/Télé
2. Le nombre de salariés présent à la Rtb/Télé
- Le nombre par catégorie
3. Le mode de recrutement des agents de la RTB/Télé
- Guide d’entretien avec le directeur financier et comptable
1. Le capital de la RTB/Télé (le chiffre d’affaires)
2. Le mode de financement
3. La somme fournie par chaque type de financement
4. La masse salariale à la RTB/Télé
- Guide d’entretien avec les chefs d’édition du 20h et le rédacteur en chef
1. Place de l’actualité régionale dans le JT de 20h.
2. La présence d’un média manager
3. Critères de choix de l’information régionale pour le compte du JT de 20h.
4. Raisons de la surabondance de l’actualité en lien avec la capitale au JT de 20h.
5. Raisons de la rareté de l’actualité régionale dans les titres du JT 20h.
6. Critères de choix de l’actualité au niveau des titres du JT
7. Actualités régionales comme bouche-trou.
8. Causes des déplacements des journalistes de la Rédaction centrale pour couvrir des événements régionaux.
9. Limites ou insuffisances du traitement de l’actualité régionale.
- Guide d’entretien avec les chefs d’édition du 20h et le rédacteur en chef
1. Place ou importance de l’actualité régionale au JT de 20h
2. Causes de la faible représentation de l’actualité régionale au JT de 20h
3. Nature des actualités régionales retenues au JT de 20h
4. Difficultés rencontrées dans de production de l’actualité régionale
5. Difficultés rencontrées dans le traitement de l’actualité régionale
6. Critiques relatives à la place de l’actualité régionale au JT de 20h
- Le nombre d’éléments PAD envoyés # non diffusés
- Eléments PAD envoyés et diffusé le même le jour # diffusés plusieurs jours après
7. Attentes des journalistes
Annexe 7: FICHE D’INTERVIEW
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Annexe 8 : SYNOSPSIS DU REPORTAGE SUR LA PROLIFERATION DES FAST FOOD DANS LA VILLE DE OUAGADOUGOU
Ces dernières années, les fast food (ou repas rapide) font désormais parti des habitudes alimentaires des Burkinabè. Les plus jeunes ainsi les plus âgés consomment de plus en plus ces mets d’origine américaine. Chacun en consomme pour diverses raisons. Ce constat est visible à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Difficile de faire 1000 mètres de marche sans apercevoir des points de vente de ces produits et ce, même dans les quartiers périphériques de la ville.
Plus les gens en consomment, plus de nombreuses personnes en font leurs principales activités. Bien que la vente de ces produits constitue une source de revenue, l’on ne pourrait ignorer que leur consommation abusive revêt de grave conséquentes sur la santé.
Qu’est ce qui explique la préférence des Ouagalais pour ce type d’aliment ? Quelles en sont ces conséquences sur la santé ?
Dans ce reportage, nous irons faire le constat de la prolifération des points de vente des fast food dans les quartiers de Ouagadougou. Aussi, nous discuterons avec des citoyens afin de savoir pourquoi ils en consomment. Pour finir, nous nous entretiendrons avec des gérants de ces points de vente et avec un nutritionniste.
L’objectif est d’attirer l’attention sur les conséquences de la consommation abusive de ces mets. Il s’agira également de sensibiliser les gérants de ces fast food pour qu’ils se soucient davantage de la santé de leurs clients en adoptant des bonnes méthodes d’hygiène.
Plan de tournage
Lieu de tournage : Certaines quartiers de Ouagadougou
Date : 02 au 04 mai 2022
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[...]
1 AFP, LA télévision burkinabè première d’Afrique de l’ouest, a 50 ans, https://lexpansion-lexpress-fr.cdn.ampproject.org/v/s/lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/la-television-burkinabe-premiere-d-afrique-de-l-ouest-a-50-ans_1271574.amp.html?amp_gsa=1&_js_v=a9&usqp=mq331AQKKAFQArABIIACAw%3D%3D#amp_tf=Source%C2%A0%3A%20%251%24s&aoh=16657047451571&referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com&share=https%3A%2F%2Flexpansion.lexpress.fr%2Factualites%2F1%2Factualite-economique%2Fla-television-burkinabe-premiere-d-afrique-de-l-ouest-a-50-ans_1271574.html Publié le 06-08/2013, consulté 13-10/2022 à 22h30mn
2 BARBEZAT LUC, CORNE Simone, FLEURY Martin, L’histoire du journal télévisé en France, in https://lanouvellechronique.com/2020/01/26/lhistoire-du-journal-televise-en-france/ publié le 26 -01-2020 consulté 13-09/2022 à 22h35mn
3 Mahamadou BA, Analyse du processus d’exploitation des productions journalistiques de la RTB2 Fada N’Gourma par la Rédaction de la RTB/Télé, mémoire de fin de formation pour l’obtention du diplôme de conseiller en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication, option journalisme, ISTIC mars 2019, pp.2-3.
4 Lefaso.net, Station de télévision de la RTB2/Hauts-Bassins :Une télévision de proximité un bonheur des populations de l’Ouest, https://lefaso.net/spip.php?article40744 publié le 14-02-2011, consulté 14-10/2022
5 W.G.Serge BALMA, Programmes télévisuels et concurrence à l’heure du numérique : cas de la RTB/Télé, mémoire de fin de formation pour l’obtention du diplôme de conseiller en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication, option journalisme, ISTIC mars 2016,p.41
6 A.S.Adjiara OUEDRAOGO, l’Accessibilité de l’information télévisuelle aux sourds et malentendants à la RTB/Télé, mémoire de fin de cycle, mars 2019,p31
7 Le leader Mondial, TNB (ou RTB), in www.africine.org/structure/tnb-ou-rtb/4968 , consulté le juin 2022 à 22h30
8 Le leader Mondial, TNB (ou RTB) in www.africine.org/structure/tnb-ou-rtb/4968 , consulté le juin 2022 à 22h30
9 Interview avec Jean Modeste OUEDRAOGO dans le documentaire de la Volta Vision à la RTB, réalisé en 2010 par Issouf OUEDRAOGO
10 Nayalgdo Paul SAWADOGO, Passage à la télévision numérique terrestre : Défis et opportunités, pour les programmes de la RTB, mémoire de fin de formation pour l’obtention du diplôme de conseiller en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication, option journalisme , ISTIC mars 2019, p.31
11 Documentaire intitulé « de la Volta-Vision à la RTB : une si longue marche » réalisé en 2010 par Issouf OUEDRAOGO
12 J.G.Hagada TCHIMADI, Médias et défis sécuritaire : le traitement de l’information liée au terrorisme, mémoire de fin de formation pour l’obtention du diplôme de conseiller en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication, option journalisme,ISTIC mars 2018, p.
13 Cécile P. SAWADOGO, Problématique de stockage et de gestion des programmes à la RTB/Télé, mémoire de fin de formation pour l’obtention du diplôme de conseiller en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication, option journalisme, ISTIC mars 2020, p.6
14 « Ibidem, p.6
15 « Idem, p.56 »
16 ESSIQUE Hugo, Qu’est-ce que l’identité visuelle d’une entreprise, in https://www-anthedesign-fr.cdn.ampproject.org/v/s/www.anthedesign.fr/communication-2/identite-visuelle-entreprise/amp/?amp_gsa=1&_js_v=a9&usqp=mq331AQKKAFQArABIIACAw%3D%3D#amp_ct=1661425309648&_tf=Source%C2%A0%3A%20%251%24s&aoh=16614252908139&referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com&share=https%3A%2F%2Fwww.anthedesign.fr%2Fcommunication-2%2Fidentite-visuelle-entreprise%2F publié le 15-07/2022 consulté le 25-08/2022 à 13h00mn
17 Quand nous étions stagiaire à la RTB/Télé(23 février au 22 mai 2022)
18 Radiodiffusion Télévision du Burkina, Audience de médias : la RTB-Télévision est la chaîne la plus suivie au Burkina Faso, www.rtb.bf/2021/12/15/audience-de-médias-la-rtb/télévision-est-la-chaîne-la-plus-suivie -au-burkina-faso/ publié le 15-12/2021 consulté le 08-06/2022 à 00h10
19 Grille des programmes de la RTB/Télé, 2022-2023, confère annexe
20 Site officiel de la RTB/Télé consulté le 08-06/ 2022 à 16h33
21 Propos de Marguerite DOUANIO/SOU, rédactrice en chef à la RTB/Télé, recueillis lors d’une interview réalisée le 13/06/2022 dans le cadre de la Rédaction de notre mémoire.
22 Article 98 de l’arrêté N° 2021-009/MCRP/CAB portant organisation et attribution des services de la Radiodiffusion-Télévision du Burkina
23 Quand nous étions stagiaire à la RTB/Télé (23 février au 22 mai 2022)
24 L’organisation chronologique, à l’échelle d’une journée, d’une semaine ou d’une saison, des programmes d’une chaîne de télévision
25 Propos de Mahamadi OUENA : Chef Adjoint du service des Sports à la RTB/Télé, recueillis lors d’une interview réalisée le 31/05/2022 dans le cadre de la rédaction de notre mémoire.
26 Quand nous étions stagiaire à la RTB/Télé (23 février au 22 mai 2022)
27 Quand nous étions stagiaire à la RTB/Télé(23 février au 22 mai 2022)
28 Propos de Issa TRAORE, Directeur financier et comptable de la RTB, recueilli lors d’une interview réalisée le 09 juin 2022 dans le cadre de la Rédaction de notre mémoire.
29 Média est utilisé dans son sens de support de diffusion massive de l’information, dans l’article de Jérôme BURTIN, La programmation télévisuelle : une arme stratégique dans la guerre des chaînes, COMmposite,v2004
30 Jérôme BURTIN , La programmation télévisuelle : une arme stratégique dans la guerre des chaînes, COMmposite, v2004
31 Propos de Roland YAGO, chef des programmes à la RTB/Télé, recueilli lors d’une interview réalisée le 9 juin 2022 dans le cadre de la rédaction de notre mémoire
32 Des émissions produites par la RTB/Télé.
33 Ce sont des émissions que des particuliers autres que des agents de la RTB/Télé viennent demander une plage d’horaire afin de diffuser des émissions en lien avec leur domaine d’activité. Cela peut être des débats, ou des tables rondes.
34 Des reportages que des journalistes avaient déjà réalisés mais qui n’ont pas été diffusés
35 Ce sont les reportages du jour qui ont été programmés pour réalisation
36 Serge Théophile BALIMA, Firmin GOUBA, Véronique DUCHENNE, Guide pratique des stages professionnels, avril 2002 cité par Valentin MANO dans « Médias publics régionaux au Burkina, de l’idéal de proximité aux contraintes de mise en œuvre :cas de la RTB2 Nord » p.15
37 Bill KOVACH, Tom ROSENSTIEL, Principes du journalisme, ce que les journalistes doivent savoir, ce que le public doit exiger, Paris, Nouveaux Horizons,2004 P.1
38 « Ibidem, P1 »
39 Ex président de la Radio and Télévision News Directors Association
40 Lefaso.net, Média en ligne au Burkina Faso : Lefaso.net, le plus connu et le plus suivi, in https://lefaso.net/spip.php?article109804, consulté le 02-11/2022 à 22h30mnLefaso.net, Station de télévision de la RTB2/Hauts-Bassins :Une télévision de proximité un bonheur des populations de l’Ouest in https://lefaso.net/spip.php?article40744 publié le 14-02-2011, consulté 14-10/2022
41 Conseil Supérieur de la Communication, R épertoire des médias audiovisuels au Burkina Faso, Avril 2015.
42 Régine CHANIAC et Jean-Pierre JEZEQUEL, La Télévision, Paris, éditions La Découverte, ,2005, p.4
43 VILCHES Lorenzo, La télévision dans la vie quotidienne : Etat des savoirs, Rennes, éditions Apogée, 1995, p.43.
44 Le faso.net, Etude d’audience des médias :A Ouagadougou BF1 en tête des télé et Savane(…), in https://lefaso.net/spip.php.page=web-tv-vidéo&d_article=104534&rubrique6 ,consulté 08-06/2022 à 22h15mn
45 Le Courier de l’UNESCO, Le Burkina Faso, un pays accro à la radio, in https://fr.unesco.org/courier/2020-1/burkina-faso-pays-accro-radio, 2020, consulté le 17juin 2022 à 10h30mn
46 Florence AUBENAS, Miguel BENASAYAG, La fabrication de l’information : Les journalistes et l’idéologie de la communication, éditions La Découverte &Syros, Paris,1999,p.31
47 Mariam Souréa Vanessa TOURE, Journal télévisé de la RTB, comme être véritablement au cœur des grands événements et devenir professionnel, Projet professionnel DESS, option journalisme 2008-2009, p.21
48 DANARD Benoît LE CHAMPION Rémy, Les programmes audiovisuels, Paris, éditions La Découverte, collection Repères, 2005, p. 03.
49 Le faso.net, Etude d’audience des médias : A Ouagadougou BF1 en tête des télé et Savane(…) in https://lefaso.net/spip.php.page=web-tv-vidéo&d_article=104534&rubrique6,consulté le 08-06/2022 à 22h15mn,
50 Jonas Charles NDEKE, Les journaux Télévisés dans le nouveau paysage de l’information médiatique au CONGO (Brazzaville), Thèse soutenue publiquement le 25 novembre 2019, Université Grenoble Alpes, GRESEC, p.79
51 BOURDON Jérôme, La télévision est-elle un média global ? Une perspective historique, Télévisions, mémoire et identités nationales, Paris, INA-L’Harmartan,2003, p.63
52 MERCIER Arnaud, Le journal télévisé : politique de l’information et information politique, Paris, Presses de science Po,p.15
53 La revue des médias, Le journal télévisé, incontournable ou dépassé ? in www.larevuedesmédias.ina.fr/le-journal-televise-incontournable-ou-depasse publié le 09-09/2015, consulté le 15-06/2022 à 00h30 ,
54 La revue des médias, ibidem
55 La revue des médias, idem
56 Florence AUBENAS,Miguel BENASAYAG,op.ci.p.107
57 Bill KOVACH, Tom ROSENSTIEL, op.cit. p.162
58 Jonas Charles NDEKE, op.cit. p.106
59 14 octobre 2010, date de création de RTB2 des Hauts Bassins, la première direction régionale RTB2 du Burkina Faso
60 Propos de Soulémane OUEDRAOGO, ancien Directeur Général de la RTB, recueillis lors d’une interview réalisée le 24 octobre 2014 par Moussa DIALLO.
61 Le journal des régions a subi un changement de nom tout en conservant le même contenu : de journal des régions il est passé de journal de 19h en 2021
62 DELPELTEAU François, La démarche d’une recherche en sciences humaines. De la question de départ à la communication des résultats, Bruxelles, éditions De Boeck, 2010, p. 111.
63 BALIMA Serge Théophile, DUCHENNE Véronique, Méthodologie de la recherche en Sciences de l’information et de la communication : l’élaboration du mémoire de maitrise, Ouagadougou, éditions Sankofa et Sidwaya, 2005. p.p.22-23
64 Citation de Hervé DUMEZ, cité par Mahamadi DA dans son mémoire : analyse du processus d’exploitation des productions journalistiques de la RTB2 Fada N’Gourma par la Rédaction de la RTB/Télé p.18
65 Bill KOVACH, Tom ROSENSTIEL, op.cit, p.12
66 « Ibidem p 15
67 « Idem , p 174 »
68 « Idem, p 175 »
69 « Idem , p 179 »
70 Florence AUBENAS, Miguel BENASAYAG, op.cit., p.10
71 « Ibidem , p.34 »
72 « Idem, p.32 »
73 « Idem, p.50 »
74 « Idem , p.83
75 « Idem , p.107 »
76 La Fédération nationale des communication-CSN représente 6 000 travailleuses et travailleurs des médias des industries culturels et regroupe la majorité des journalistes syndiqués des grands médias écrits et électroniques au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick.
77 Fédération nationale des communication, Mémoire sur l’avenir de l’information régionale,2016, P.22
78 Propos recueilli d’un téléspectateur de Fada N’Gourma (Province du Gourma), par Mahamadi BA dans l’analyse du processus d’exploitation des productions journalistiques de la RTB2 Fada N’Gourma par la Rédaction de la RTB/Télé, 2019, p 3
79 « Ibidem, p.3 »
80 Propos recueilli d’un téléspectateur de Diapaga (Province de la Tapoa), par Mahamadi BA dans le son travail de recherche sur l’analyse du processus d’exploitation des productions journalistiques de la RTB2 Fada N’Gourma par la Rédaction de la RTB/Télé, 2019, p.3
81 Joseph LOKENDANDJALA OKONDA, Place des questions d’environnement dans les journaux télévisés de RTNC et de Numerica, in https://www.memoireonline.com/03/11/4353_11/4353/m_Place-des-questions-d’environnement-dans-les-journaux-televises-de-RTNC1-et-de-Numerica5.html, ,consulté le 28 juin 2022 à 01h20mn
82 Ibidem
83 Philipe GAILLARD, Technique du journalisme, Paris, PUF,1996, p 28-29
84 Gilles WILLETT, La communication modélisée. Une introduction aux concepts, aux modèles et aux théories, (ouvrage dirigé) par Ottawa, Renouveau pédagogique,1992, p 448
85 Olivier VOIROL, Les luttes pour la visibilité : esquisse d’une problématique, Hermes Science ,2005, p.105
86 Gregory DERVILLE, « Le Journaliste et ses contraintes », in Les cahiers du Journalisme, n°6, octobre 1999 p.154
87 AUBOUSSIER Julien et HURÉ Isabelle, « Agenda médiatique et élections présidentielles. L’ à-propos des discours de campagne », Mots. Les langages du politique in http://journals.openedition.org/mots/22436, publié le 15 -10/2018 consulté le 27 -06/2022.
88 AGEE Warren, AULT Phillip, EMERY Edwin, Introduction aux communications de masse, Bruxelles, éditions De Boeck, 1989, p 46.
89 ROBRIEUX Jean-Jacques, Le journal télévisé : pratiques et langages, Paris ,l’Harmatan,2007,p7
90 MANIER, Paul, Stéphane , Le journalisme audiovisuel : techniques et pratiques Rédactionnelles, Paris, Dixit éditions, p.224
91 JOST François, Introduction à l’analyse de la télévision 3ème édition, Paris, éditions Ellipses, 2007, p. 76.
92 Francis BALLE, Lexique d’information communication, Paris, Editions DALLOZ,2006, p5
93 Ibidem, p.p. 5-6
94 Idem, p.240
95 Francis BALLE, op.cit. p.165
96 CHAPUS, René (2001), Droit administratif général, Tome I, Paris, Montchrestien, p.579
97 Francis BALLE, op.cit.p.407
98 RTSENTREPRISE, Qu’est ce qu’un média de service public ? in https://amp-rts-ch.cdn.ampproject.org/v/s/amp.rts.ch/entreprise/notre-role/9051773-questce-quun-media-de-service-public.html?amp_gsa=1&_js_v=a9&usqp=mq331AQKKAFQArABIIACAw%3D%3D#amp_tf=Source%C2%A0%3A%20%251%24s&aoh=16555741408179&referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com&share=https%3A%2F%2Fwww.rts.ch%2Fentreprise%2Fnotre-role%2F9051773-qu-est-ce-qu-un-media-de-service-public-.html 2017, consulté le 18 juin 2022 à 12h50
99 Francis BALLE, Dictionnaire des médias, Paris, Larousse,1998, p.214
100 Wendkuni Kevine Elodie ZABA, Le traitement journalistique du FESPACO 2019 par la chaîne de télévision BFI, mémoire en fin de cycle licence, p.p.54-55
101 « Ibidem,p.55 »
102 Luc BONNEVILLE, Sylvie GROSJEAN, Martine LAGACE, Introduction aux méthodes de recherches en communication, Montréal, Morin Ed,2007,p. 27
103 Cinquième Recensement Général de la population et de l’Habitation du Burkina Faso ;2019
104 Luc BONNEVILLE et al. Op.cit. p.154
105 Scribe, Le guide d’entretien : caractéristiques et exemple, in www.google.com/search?oq=Le+guide+dentretien&aqs=mobile-gws-lite.0.0l5&source=hp&q=le+guide+d%27entretien , consulté le 05 juillet 2022 à 12h53mn.
106 Weka éditions, l’enquête par observation, in https://www.weka.fr/action-sociale/base-documentaire/demarche-qualite-wk267/recueillir-des-besoins-sl3238653/l-enquete-par-observation-sl3238705.html#:~:text=Plus%20pr%C3%A9cis%C3%A9ment%2C%20une%20grille%20d,l'analyse%20de%20donn%C3%A9es%20qualitatives consulté le 05-07/2022 à 12h05mn
107 CHEVALIER Françoise, CLOUTIER L. Martin, MITEV Nathalie, Les méthodes de recherche du DBA, éditions EMS Management & Société, collection Business Science Institute, 2018, p.94.
108 Cf. annexe de la grille d’observation.
109 https://edu1050.teluq.ca/%80%99approfondis/grille-d%e2%80%99analyse/ consulté le 08 juillet 2022 à 14h04mn
110 Bordel de Nerd.net Pourquoi est-il important de maitriser Excel de nos jours ? in www.bordel-de-nerf.net/pourquoi-est-il-important-de-maitriser-excel-de-nos-jours/ , consulté le 06 -07/2022 à 11h54mn
111 Il ne fait pas parti des genres journalistiques. Il intervient lorsqu’ un correspondant (envoyé spécial) d’une chaîne relate les faits d’un événement à travers un appel téléphonique en lieu et place de rédiger un reportage… Nous l’avons mis dans cette étude au niveau des genres journalistiques puisque il a été utilisé pour traiter autrement l’actualité.
112 Propos de Lazare POUYA, Directeur Régional de RTB2 Sud-Ouest, recueillis lors d’une interview réalisée le 12/10/2022 dans le cadre de la rédaction de notre mémoire.
113 Yves AGNES, Manuel du journalisme : écrire pour le journal, Paris, La Découverte,2002, p.36
114 « Ibidem, p.37 »
115 « Idem, p.38 »
116 « Idem, p.36 »
117 24h dans une rédaction, les titres du journal, www.24hdansuneredaction.com/radio/14-les-titres-du-journal/ , consulté le 13-10/2022, à 17h55mn
118 Yves AGNES, op.cit., p131
119 « Ibidem, p.133 »
120 Cité par Mahamadou BA, dans Analyse du processus d’exploitation des productions journalistiques de la RTB2 Fada N’Gourma par la Rédaction de la RTB/Télé, mémoire de fin de formation pour l’obtention du diplôme de conseiller en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication, option journalisme, ISTIC mars 2019, p.4
121 Bill KOVACH, Tom ROSENSTIEL, op.cit. p.144
122 Florence AUBENAS, Miguel BENASAYAG, op.cit. p.83
La Radiodiffusion-Télévision du Burkina (RTB) est une structure médiatique publique du Burkina Faso, qui comprend la Direction de la RTB/Télévision, la chaîne nationale de télévision.
La RTB/Télé est financée par des subventions de l'État et par ses propres recettes, provenant de la vente de ses services (couvertures médiatiques, diffusion de spots, locations de matériels, etc.).
En tant que chaîne de télévision publique généraliste, la RTB/Télé a pour public cible l'ensemble des Burkinabè.
La RTB/Télé est structurée en plusieurs services (Informations et Reportages, Production, Programmes, Sports, etc.) qui travaillent ensemble pour assurer la collecte, le traitement et la diffusion de l'information et des programmes.
Le Service des Informations et des Reportages est chargé de la collecte, du traitement et de la diffusion des informations d'ordre général. Ses activités comprennent les conférences de rédaction, les reportages sur le terrain, le montage, la présentation, les éditions et la conception d'émissions.
Les forces de la RTB/Télé incluent la solidarité entre les agents, la diversité générationnelle, le dynamisme et la promptitude à réagir face aux imprévus, la mise à disposition de véhicules et de chauffeurs, et la présence d'une flotte téléphonique.
Les insuffisances fonctionnelles de la RTB/Télé incluent la primauté accordée aux reportages commandés, des incompréhensions entre cadreurs et journalistes, et un manque de formation et de recyclage des agents.
Il est suggéré de faire plus d'efforts dans la production de reportages d'initiative personnelle, de mettre en place un cadre d'échange entre agents, et de former le personnel à l'utilisation des nouveaux équipements et aux nouvelles technologies.
Les thématiques abordées sont : Agriculture, Architecture, Artisanat, Coopération, Coopérative, Culture, Eau et assainissement, Economie, Education, Electricité, Elevage, Entreprenariat, Environnement, Humanitaire, Justice, Mine et carrière, Politique, Religion, Santé, Sécurité, Société, Sport, Syndicat, Télécommunication, Tourisme, Transport.
Les défis sont : logistiques, manque de ressources humaines (quantitatif et qualitatif), insécurité, absence d’un média manager à la Rédaction, absence d’un cadre d’échange entre la Rédaction nationale et celle des régions.
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