Forschungsarbeit, 1978
61 Seiten
I. Introduction
A - Mis® en perspective de l’objet de recherche
a) la politique révolutionnaire par la violence en tant que défi pour la R.F.A
b) la politique révolutionnaire par la violence comme objet de recherche
II· La méthodologie
A - A la recherche d’une définition du terrorisme
a) définition générale d'ordre stratégique
b) définition historique
c) définition tactique
d) définition typologique
B - Critique méthodologique
a) inventaire des théories anglo-saxonnes sur la violence politique
b) critique des approches
c) émission d'une hypothèse cohérente
III· La dimension socio-politique
A - Approche historique
a) la continuité de l'opposition entre le radicalisme culturel et le système politique
b) une nouvelle variante de l'ancien syndrome allemand
B - Approche synchronique
a) la phase perception-mobilisation
b) la phase orientation-concrétisation
c) l'enchaînement des phases
IY. Analyse globale du potentiel conflictuel
A - ih chain ement des déterminismes macro-politiques
à travers la politique nationale jusqu·à la RAF
a) le primat idéologique i 1*Allemagne Fédérale bastion dans le système bi-polaire
b) le poids des impératifs économiques internationaux et nationaux
B - La République Fédérale et la démocratie
a) les modifications de la loi fondamentale depuis
b) la législation sur l'état d'urgence, levier de la révolte
C - La lutte dans le secteur universitaire
a) la stratégie de démocratisation des intellectuels
b) l'échec de celle-ci
D - Recherche des causes pour l'échec de la stratégie des intellectuels
a) la fonction des media
b) le rapport entre l'intellectuel prolétarisé et la masse
V. Analyse critique de l'idéologie de la politique révolutionnaire par la violence
A - Les cadres théoriques de la phase perception a) les sciences sociales en tant que facteur de la violence politique
- la thèse sur la violence structurelle
- la thèse sur la contre-violence
- la version radicale du postulat dèmooratique
- pratique des sciences et ordre établi
В - La phase concrètisation
a) les erreurs fondamentales de la pensée terroriste
- le déclenchement de la résistance antifasciste
- terrorisme et histoire du mouvement ouvrier
b) comparaison entre théorie et praxis
- le manque d’une stratégie oppositionnelle
- le manque ď une stratégie théorique
- le manque d’une stratégie organisationnelle
C - Critique de la critique
- la crise du système
- le "primat de la praxis”
VI. La politique de violence sous l’angle peycho-politique
A - Psychologie politique des représentants de l’ordre
a) la difficulté de manoeuvrer de la génération avec faible légitimité
b) la concession de la légitimité implicite à une ’’agression néo-totalitaire”
B - Psychologie collective et politique de violence a) la stratégie terroriste et la disposition à l’intimidation du peuple C - Psychologie individuelle et terrorisme
a) la psychostructure terroriste
b) la mécanique de projection de l’agression D - dynamique du groupe terroriste
a) l’irréversibilité de la logique du groupe
VII* Conclusion
A - Les enseignements de la genèse du terrorisme
a) la défaillance du principe démocratique en R.F.A
b) l’ambiguité et la portée du choix politique à partir de la compréhension des causes
La vraie révolution n’est ni
folie» ni crime»
elle est l’approbation
de l’utilisation de la violence
en vue de la transformation du système
quand tous les autres moyens ont échoué
et» toute l’idée de la révolution
est fondée sur la défaillance de la société·
Auteur anonyme
L’Allemagne Fédérale, extérieurement et intérieurement paisible pendant une génération, a connu ces dernières années une intensification des activités terroristes, c'est- à-dire des assassinats avec motivation politique· St bien que, statistiquement, la R.F.A· n’occupe pas, dans le bilan du terrorisme politique, le devant de la scène, il semble opportun de se demander, si ce n'est pas là les prémices d’une lassitude vis-à-vis de l’Stat, marquant un potentiel de violence considérable, si la génération actuelle se dirige vers l'indiff erence et la négation de cet £tat et de cette société qui, aux yeux de beaucoup, représente le meilleur qu'ait connu ce pays. Cette perspective se conjugue avec la vulnérabilité considérable d'une société moderne indiquant par là l'importance du problème réel et potentiel. ¿h fait, le danger d'un "mouvement en ciseaux" de la terreur politique existe, c'est-à-dire que la R.F.A. est poussée ou elle doit faire preuve de l'idée démocratique qu'elle se fait d'elle-même.
Vouloir répondre à ces questions brûlantes d'actualité relèverait largement de la spéculation et serait pour cela exempt de valeur scientifique. Or, ces questions renvoient à une autre question, celle de l'origine de la politique de violence révolutionnaire que l'Allemagne Fédérale a connu pendant ces dernières décennies. La formulation d'une hypothèse sur son origine serait en même temps un élément- clé pour la réponse à la première série de questions. Toutefois, l'objet de cette étude n'est pas de formuler une thérapie pour l'état de santé de la République Fédérale, mais de faire un diagnostic sur la genèse de la politique révolutionnaire par la violence. Ce n'est pas l'analyse de la stratégie et de la tactique des générations terroristes successives depuis 1970, ce que je renvoie au criminologue, mais l'analyse du scénario qui a pu engendrer ce que nous connaissons à l'heure actuelle.
On cherchera, concrètement, dans quelle mesure la politique révolutionnaire par la violence terroriste est l’indice, d’une part, ď un malaise de civilisation, d’autre part, de disfonctions de la société allemande et, d’autre part, d’un subjectivisme pathologique. Autrement dit, nous analyserons le potentiel conflictuel spécifique de la R.F.A. et les cadres théoriques et idéologiques qui constituent la matrice du phénomène qui se trouve présentement à un stade avancé.
Le terrorisme peut être défini comme ’’menace systématique et planifiée, utilisation de la violence organisée comme coup de surprise”1 · ”11 sert à éliminer physiquement les élites dirigeantes, ou leurs représentants les plus éminents, les ’’top dogs”2. Dans ce sens, l’acte terroriste est censé punir l'abus de pouvoir et l'aliénation par les "top dogs", sensibiliser des masses dépolitisées à la nécessité et à la possibilité, abolir l’injustice institutionnalisée d’un système considéré répressif, en vue de l’établissement d’alternatives radicales. Donc, le terrorisme vise l’escalade de la violence par le circuit terreur d’agitation/terreur répressive qui mènerait à une déflation du pouvoir étatique et à une légitimation de plus en plus faible du système. Les prisonniers de Stammhe définissent ainsi leur stratégie - déjà formulée d’une façon analogue dans le manifeste de la RAF, d’avril i971 - i "L’action politico-militaire ne se dirige pas contre le peuple. . , .
La RAF attaque, de façon systématique et sélective, l’appareil impérialiste et militaire, ses institutions politiques, économiques et culturelles, ses fonctionnaires dans les appareils répressifs et idéologiques1 ! Les stratèges de la terreur comptent sur le multiplicateur de la peur - les moyens de communication, les mass media - inspirés par la répression d'en haut et l’attraction dans son camp de la jeunesse, particulièrement sensible aux panacées utopiques· Donc, il y a identité entre la définition de la stratégie déclarée de la RAF et de son application pendant ces dernières années culminant dans l’assassinat de représentants de la vie publique par excellence. Qr, une partie considérable de l’opinion publique allemande n’attribue nullement une stratégie aussi rationnelle aux actes terroristes, en particulier à ceux de la dite troisième génération, considérant qu’il s’agit de la terreur pour la terreur sans programmation, ce qui mène à la deuxième idée, à savoir que le terrorisme relève de la criminologie tout court, minimisant par là sa qualité politique. Or, j’essaierai de montrer que la politique révolutionnaire et ensuite la politique révolutionnaire par la violence, donc le terrorisme, est le résultat d’un processus d’escalade à partir ď urie même source tres complexe qui a changé ses apparences dans le temps pour des raisons tactiques, mais non pas sa stratégie. Sur le plan tactique, on observe de petits cercles de conjurés, agissant dans la clandestinité et s'appuyant sur un large cercle d’adjuvants légaux, iàisuite, il y a l’utilisation de la technologie la plus eophistiquée, une très grande mobilité nationale et m$me trans-nationale. 5hf in, il y a coopération internationale avec des liens conceptuels et idéaux avec des contacts ponctuels, sans organisation centralisée.
Cependant, selon les dernières révélations de l’exterroriste Klein, le cerveau qui noue les fils de la terreu: serait l’ex-membre de la PLÜHaddad : "On dit que la RAF, le Mouvement du 2 Juin, les Cellules Rouges, seraient indépendants. Ce n’est pas exact. Sans Haddad, rien ne marche.. Le sabotage d’une usine à Berlin dès iSTü... O.P.S.P., ¿htebbe... Il a les idées, ensuite, il envoie ses agents pour la mise en oeuvre'i(l).
Historiquement, les actes de terreur individuelle remontent particulièrement à la Russie du XIXèrae siècle.
Sans possibilité ď expression légale de petits groupes ont voulu mobiliser la masse léthargique. L’appareil policier tsariste les écrasa et Lénine critiqua le terrorisme élitaire révolutionnaire.
Lu point de vue typologique, on distinguera, dans un premier temps, le terrorisme par des minorités ethniques d’une part, du terrorisme de la gauche, d’autre part.
Lana un deuxième temps, on distinguera le terrorisme tout court, des autres extrémismes : le terrorisme minoritaire ethnique - la lutte des Basques, des Arabes palestiniens, des Irlandais - s’appuie sur une partie considérable de la population et comporte des organisations légales. Par contre, le type que nous analysons ici est caractéristique de sociétés hautement industrialisées, en particulier cellei qui ont eu un passé fasciste. Dès lors, il devrait y avoir des causes générales, des causes typiquement post-fascistes et des causes spécifiques. 1
Äiftn, sur le plan conceptuel, il convient de différencier 1*amalgame verbal courant· Le terrorisme n'a rien à voir avec le putchiste ou le révolutionnaire de palais qui ne cherche à changer que l'élite dirigeante# Ce ne sont ni des révolutionnaires socialistes, ni des guerrilleros qui cherchent leur appui dans les masses. Ce ne semble plus être des anarchistes, guidés par la foi dans une utopie politique, ni des "acratistes". Et l'extrémiste, de même que le radical, se situent, bien qu'au bord, toujours à l'intérieur du système.
Si on se met alors à la recherche d'un outil théorique en vue de l'analyse de la violence politique, on arrive à un jugement très nuancé, i&i fait, il ne semble pas y avoir une théorie valable, et s'il y en avait une, ce ne serait pas encore une théorie sur le terrorisme.
Les premières hypothèses proviennent des Etats-Unis des années 6Üî L'idée dominante fut que la vie politique était en train de se civiliser à l'échelle mondiale, et que des actes de violence avec une motivation politique étaient des déviations regrettables, toutefois compréhensibles dans le contexte de la guerre du Vietnam.
La généralisation consécutive de la violence politique dans le monde occidental mena les spécialistes américains des sciences sociales à développer le modèle analytique frustration-agression, emprunté à la psychologie sociale.
On s'évertua à quantifier les frustrations pour établir des corrélations entre les frustrations et les actes de violence politique. Les anthropologues prouvèrent la non viabilité de ce mariage psycho-quantificatif·
On perfectionna le modèle en ajoutant des facteurs comme la légitimation du système. Or, 1*instabilité et la violence ne semblent pas évoluer de façon linéaire avec le niveau de répression interne. Au contraire, la décroissance de frustration peut avoir comme feed-back l’intensification de la frustration. On continua à travailler avec d’autres variables pour aboutir à des structures plus complexes et intellectuellement plus séduisantes, mais guère plus opératoires pour autant. Ainsi, on ajouta des facteurs tels que la discrimination politique et économique, les tendances séparatistes de tous ordres, la qualité des sanctions d’un gouvernement, la dépendance de pays tiers, etc. L’analyse factorielle devait donc s’avérer inopérante.
L’essence des hypothèses politiques, radicales et non radicales, semble être que les régimes qui recourent à la répression, contribuent à leur propre anéantissement, que la décroissance de la légitimité serait alors proportionnelle à l’augmentation de la violence. Or, les régimes de l’Albanie ou de l’Algérie, sont-ils plus légitimes que ceux de l’Allemagne, du Canada, etc. ?
Toutes ces approches se situent dans la même ligne de pensée, de sorte qu'on peut formuler quatre objections principales i
1. La non historicité de l'analyse,
2. La difficulté de la quantification des facteurs considérés,
3. La restriction aux sociétés dites démocratiques - il n'y a pas de données pour les autres - qui ne représentent que la minorité de l'ensemble des Stats,
4. Une théorie sur l'instabilité politique et la violence civile ne serait pas encore une théorie sur le terrorisme· Celui-ci est une catégorie de violence très spécifique par rapport à la catégorie "instabilité politique", plus ample, puisque la motivation des groupes terroristes, particulièrement en République Fédérale ne peut pas être mis en corrélation avec les tendances politiques, économiques et psychologiques objectives.
Les protagonistes du terrorisme seraient-ils ceux qui souffrent le plus de la misère relative ? Bien sûr que non. Au contraire î Bref, on n'a élaboré que des cadres d'analyse fragmentaires et ces fragments sont même à un état embryonnaire, pendant que le phénomène du terrorisme semble toujours échapper à toute conceptualisation opératoire.
A ce manque d'hypothèse valable correspondent les explications monoca^ales - à l'intérieur et à l'extérieur de l'Allemagne Fédérale - globalisantes et dangereusement démagogiques, telles que : ce sont des psychopathes, c'est le résultat du fascisme, c'est le fruit du marxisme, de la fureur teutonique, etc.
Bien entendu, aucune explication ne peut être aussi absurde car elle ne touche qu'un fragment infinitésimal d'une réalité beaucoup plue complexe, bien qu'elle témoigne d'une fixation subjective analogue à celle dont certains analystes investissent la conscience des terroristes.
La question méthodologique est cruciale pour deux raisons i d'une part, on verra qu'il n'y a pas d'hypothèse "sine qua non" dans le sens Wébérien ; d'autre part, tout résultat se situera forcément à l'intérieur de la logique méthodologique choisie.
C est-à-dire que le résultat est Inhérent à la méthode, autrement dit, l'on sacrifie la réalité à la méthode.
Nous distinguerons donc deux dimensions méthodologiques, l'approche "axiale" et celle selon les "axes principaux". Bien que la première serait l'approche idéale, englobant le champ conflictuel tout entier, collectif et individuel, le premier type considère la nature, la structure et le fonctionnement de la conscience humaine. On repère ses lois. C'est la seule méthode qui n'agit pas à la périphérie, qui ne soit pas fragmentaire, mais qui opère au centre et englobe pour cela tout le champ conflictuel, collectif et individuel. Par respect des habitudes intellectuelles, nous travaillerons dans la deuxième dimension - avec les dérivée de la première - qui comporte les niveaux d'analyse indispensables pour la compréhension du phénomène.
Ce second choix nous conduira au "no-bridge" inéluctable entre l'analyse et ce qui est.
Voulant aller au-delà des approches critiquées plus haut, nous montrerons que la politique révolutionnaire par la violence n'est qu'une variante particulière d'un conflit de l'époque qui s'articule politiquement pour des raisons spécifiques. C'est le résultat de l'inadéquation de la gestion de la dynamique de la croissance capitaliste du point de vue humain. Cette incongruité sera polarisée par des événements concrets qui servent de déclencheur pour une variante ou une autre directe ou indirecte, violente ou non violente, de mouvements d'opposition qui se sont créés pendant la dernière décade. C'est un indice pour un syndrome de résistance transnationale. L'homme politique qui veut atteindre son objectif doit savoir mobiliser ce potentiel (Carter, la Norvège et la C.S.E.). Ce phénomène a vu sa première phase au début des années 60.
Ce fut la phase "intuitive*1 qui s'articula au fur et à mesure que l’économie mondiale - sans pour autant tomber nullement dans un déterminisme économique, même si cet aspect est important - fut soumise à une concurrence internationale impitoyable et inéluctable. Le calme relatif après la première phase ne fut pas la fin mais l’enchaînement vers la seconde phase, celle de la "concrétisation** des mouvements cités. Nous distinguerons donc ces deux phases à plusieurs niveaux d’analyse. La seconde phase qui comporte trois générations de terroristes nous intéresse seulement dans son principe, puisqu’elle est essentiellement un processus d’escalade à partir de la première, la lutte démocratique.
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Ш ä*autres terme» t il y a rencontra antro la première série do facteur®, les impératifs fonctionnalistes de 1*économie, dfune part et lee besoins psychologiques de l’hontae, d’autre part, polarisé par la guerre du Vietnam h 1#échelle internationale et par la récession et la crise du système (66/67) à 1*échelle nationale, le tout serrant de déclencheur à un nouvel état de conscience et à la lutte essentiellement démocratique* or, la conscience qui opère dans le domaine politique attribue le conflit global à ее fragment, découvrant un potentiel conflictuel réel et imaginaire (surtout la lutte de classe en R·!· A.)· Des outils théoriques éclectiques ont servi dans la phase -perception11, tandis qu'une autre gamme de théories praxé- ologiques sert de support dans la phase "concrétisation”.
Ľ ensemble est encadré par la crise systémique en perspective et l’histoire particulière de la H.F.A. Ceci mène à une compression et une intensification du phénomène.
Cette hypothèse a trois conséquences principales t
- la démystification, sinon la banalisation du terrorisme en tant que phénomène socio-politique, mais sûrement pas de son impórtanos pour la société allemande.
- âisuite, le terrorisme est issu du sein de cette culture qui doit pouvoir en rendre compte. Ce n’est pas un phénomène extrinsèque qui s’installe dans la société, pas plus que ce ne sont les enfante d’Hitler ou de Marx. C’est l’ensemble de la conjoncture qui est à l’origine·
- Final «sent, o*eet la contradiction d’une opinion politique et de politologues en K.F.A. qui refusent de voir une continuité entre les deux phases. Pour eux, le terrorisme socio-révolutionnaire dans une société corne la société ouest-allemande, dans un Ut at oome la Bépubllque Fédérale, sauf dane ces effets, n'a aucun rapport avec la réalité· Les terroristes luttent contre un monde qui n * existe que dans leur tète· Pour cela, ce n'est pas la science politique qui peut expliquer le phénomène, c'est dans le meilleur des cas, la psychologie·
Il semble plue fonctionnel de combiner lee différents niveaux d’analyse dans des catégories habituelles, sociologiques, politiques, idéologiques·»·
La politique révolutionnaire par la violence est un phénomène de l’intelligentsia· Considérant l’histoire allemande, ce terrorisme de l'intelligentsia paraît se situer dans la généalogie du radicalisme culturel allemand· Le peuple allemand n'a pas connu de révolution politique majeure strictu sensu, analogue à ses voisins européens, au contraire, de Bismarck à travers la République de Weimar jusqu’au régime Nasi, tout a été l’aboutissement d’un autoritarisme étatique bien enraciné· Il est hors de question de discuter ici l’histoire de l'Allemagne plus que de besoin, mais il faut voir la rigidité et la tension entre la culture politique et le radicalisme culturel· Le fanatisme gnostique, anti^-establishment" et l'activisme sont largement le fruit de la Réforme qui libère l'individu de l'autorité ecclésiastique dans le domaine de la foi et de la pensée· Cette rupture radicale avec le monde gréco- romain se développe dans l'idéalisme allemand qui culmine dans cette seconde rupture radioale qu’est le Marxisme· Parlant de radicalisme, il faudrait même commencer par Stimer, poursuivre avec Hietzsche, à travers l'existentialisme Heideggérien pour aboutir à Marcuse qui n'est rien d'autre que le fruit du protestantisme et de l’idéalisme, analogue au Marxisme· Dans les années i960, nous observons une constellation bien connue. L'activisme idéaliste et plus tard, le culte de la praxis s’emparent de la jeunesse intellectuelle. L'objet de la quête peut être résumé en un mot t immobilisme des structures politiques et sociales·
Il s’agit de dénoncer activement lee structures de domination autoritaire dans le secteur de l’enseignement et dans le monde du travail. A partir de la décade passée, nous avons donc assisté au play-back du syndrome allemand, à savoir, nous avons d’un côté, l'iconoclaeme et le fanatisme utopique dans le champ culturel qui lui est propre, et d’autre part, à travers l’histoire des State autoritaires comme compensation. C’était en principe, la nouvelle version intensifiée de la lutte contre l’aliénation, fondée par l’idéalisme allemand et le Marxisme ; donc, rien de nouveau. La transition vers une société mondiale, engendrant une interdépendance politique économique et culturelle, n’a fait qu’intensifier l’aliénation et le sentiment d’ostracisme et d’impuissance face aux processus décisionnels dans les superstructures économiques et politiques. Ceci, particulièrement, chez des hommes sensibles devait fatalement mener à une radicalisation. L'idéalisme allemand, prévoyant l’auto-épanouissement pour une élite restreinte, devait être exporté à la société tout entière par Marx. De manière analogue, l’objectif des universitaires était d* exporter leur perception de la nouvelle réalité à la société globale et de la concrétiser. Or, cette théorie de continuité que je viens d'esquisser, valable dans son principe, est-elle toujours valable dans toute sa portée ? Devrait-on retomber dans le vieil irration alisme par une spirale de la violence que nous connaissons d’ores et déjà de façon embryonnaire ?
Afin de comprendre la politique révolutionnaire par la violence, il faut aussi reconstruire la perspective synchronique, concrète, en un mot, reconstruire et analyser les mécanismes socio-politiques qui mènent à une conception de la réalité qui poussent à l'action spécifique dont nous parlons.
Jusqu'à la fin des années 6ô, l’énergie du peuple allemand dans son ensemble a été d’abord canalisée vers la reconstruction et rere l’accroissement du bien-être, ensuite· Four les étudiants des années 60 par contre, le bien-être économique et la sécurité allaient de soi. Les énergies libérées qui s’étaient dirigées vers une carrière et vers la eonsossaation auparavant, ont pu être, dès lors, canalisées vers une contestation idéaliste de plus en plus virulente· Cependant, il n'existe pas de continuité inéluctable entre les mouvements de protestation et la politique révolutionnaire par la violence, ce qui peut être illustré par le fait qu’un des leaders des mouvements d’étudiants des années 60 est devenu chef d'un parti politique d'un Land $ l'autre, par contre, est devenu terroriste. Les mouvements de protestation ont révélé l’impossibilité d'ajustement d'une société complexe, ce qui devait mener à une radicalisation· Le champ s'est ouvert pour toute une gamme de subcultures, allant du ’’flower-power", à travers l'intégration d'autres cultures, l'écologie, les mouvements civiques, jusqu'à la guerrilla urbaine.
On pourrait donc parler de trois sortes de projections principales déterminantes « la projection de ce qui est sur ce qui devrait être ; la projection de la liberté individuelle de la société de providence sur l'impuissance face aux conditions économiques et politiques de ľ existence - et c'est là où oosmence la phase d'orientation vers le politique - ce qui mène à la mise en question de l'ordre politique· Troisièmement, on observe une projection sur d'autres impuissances comparables sur la planète - grâce à 1'intégration par la communication - en particulier avec la guerre du Vietnam qui polarise et accentue la dimension politique· Ceci est d'autant plus compréhensible que l'idée allemande a été substituée dans l'après-guerre par l’idée européenne, comme le disait W. Hallstein, et plus tard, par une idée mon dialiste.
[...]
1 ai cyclopedia of the Social Sciences
2 J. Gŕaltung, cité d’après Funke M. t Terrorisme, ВОШ 1978.
1 Klein H.J. î Spiegel, 32/1^78
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