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Diplomarbeit, 2018
60 Seiten, Note: 16/20
DEDICACE
REMERCIEMENTS
SIGLES ET ABREVIATIONS
LISTES DES TABLEAUX
LISTE DES GRAPHIQUES
AVANT-PROPOS
RESUME
ABSTRACT
Introduction
Chapitre 1 : Secteur de l’énergie électrique au Cameroun
1.1. Historique de l’énergie électrique au Cameroun
1.2. Les acteurs de l’électricité au Cameroun
1.3. L’offre et la demande d’énergie électrique au Cameroun
Chapitre 2 : Revue de la littérature et Méthodologie de l’étude
2.1. Revue de la littérature
2.2. Présentation de la Base de données et de la méthodologie de l’étude
Chapitre 3 : Consommation d’électricité de la clientèle d’ENEO Cameroun et sesdéterminants
3.1. Description et étude de la stationnarité des indicateurs d’analyse
3.2. Modélisation de la consommation en énergie électrique de la clientèle ENEO Cameroun
3.3. Prévision de la consommation d’électricité de 2018 à 2020
Conclusion Générale
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE
A ma maman chérie Marlyse TOWO, mon papa Joseph FAKO et mon oncle Rodrigue TCHASSIMI, pour leur patience, leur amour, et leur soutien inconditionnel.
Je tiens particulièrement à remercier le directeur générale d’ENEO Cameroun, Monsieur Joel NANA KONTCHOU, de m’avoir donné l’opportunité d’effectuer mon stage au sein de l’entreprise ENEO.
J’adresse mes remerciements les plus profonds et les plus distingués à l’endroit du Directeur Général de l’ISSEA, Monsieur Francial Giscard Beaudin LIBENGUE DOBELE- KPOKA, pour l’excellente formation qui nous a été donnée au sein de l’ISSEA dont il a la charge.
Je remercie également le Directeur de la Formation Continue et de la Recherche Appliquée, Monsieur Robert NGONTHE, non seulement pour ses conseils donnés lors des différentes réunions de stage mais également pour avoir défendu ma demande de changement de structure.
Toute ma reconnaissance à l’endroit de Monsieur Jean Robert TIKOUOKA, pour ses conseils prodigieux lors des différents séminaires et qui nous ont été d’une très grande aide pour le bon déroulement du stage.
Je remercie aussi Monsieur Léopold Blaise TCHUENTE, de m’avoir aidé non seulement à décrocher ce stage mais également pour son aide dans l’obtention d’un certain nombre de donné utile dans la réalisation de notre étude.
Je remercie mon encadreur académique Monsieur Jean Cléophas ONDO, pour ses conseils dans la rédaction du mémoire.
Je remercie mon encadreur professionnel Madame Anita ZANGA pour sa disponibilité, son soutien et son professionnalisme dont elle a fait preuve en mon endroit.
Je remercie tout le personnel de la Direction Régionale du Yaoundé particulièrement le personnel de l’Agence de Nlongkak, à l’instar de Monsieur Marcel MBAPPE (chef de division commerciale Yaoundé Nord) et Monsieur Aimé ETAME, pour la convivialité, leur bonne humeur et leur bonne foi dont ils ont fait preuve envers moi de mon séjour dans leur service.
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Tableau 1: Statistique descriptive de la série consommation d’électricité
Tableau 2: Statistiques descriptives de la croissance de la consommation d’électricité
Tableau 3: Statistiques descriptives de la production industrielles
Tableau 4: Statistiques descriptives de l’investissement
Tableau 5: Statistiques descriptives du revenu national
Tableau 6: Critère d’information d’Akaike des modèles de DF de la consommation en énergie
électrique de la clientèle d’ENEO Cameroun
Tableau 7: Critère d’information d’Akaike des modèles de DF du revenu national
Tableau 8: Critère d’information d’Akaike des modèles de DF de l’investissement
Tableau 9: Critère d’information d’Akaike des modèles de DF de la production industrielle
Tableau 10: Ordre des modèles VAR
Tableau 11: Statistiques de Student des coefficients des modèles de DF de la consommation en énergie électrique
Tableau 12: Statistiques de Student des coefficients des modèles de DF du revenu national
Tableau 13: Statistiques de Student des coefficients des modèles de l’investissement
Tableau 14: Statistiques de Student des coefficients des modèles de la production industrielle
Tableau 15: Nombre de retard des modèles de DF de la série différenciée de la production industrielle
Tableau 16: Nombre de retards des modèles de DF de la série différenciée de la production industrielle
Tableau 17: Croissance prévisionnelle de la consommation en énergie électrique de la clientèle d’ENEO Cameroun
Graphique 1: Evolution de la consommation d’électricité de la clientèle d’ENEO Cameroun (KWh)
Graphique 2: Croissance de la consommation en énergie électricité de la clientèle d’ENEO Cameroun
Graphique 3: Evolution de la production industrielle au Cameroun (Dollar)
Graphique 4: Evolution de l’investissement au Cameroun (Dollar)
Graphique 5: Evolution du revenu national du Cameroun entre 1980 et 2016 (Dollar)
Graphique 6: Corrélogramme de CON
Graphique 7: Corrélogramme des INVEST
Graphique 8: Corrélogramme de PROD_IND
Graphique 10: Corrélogramme de DCON
Graphique 12: Corrélogramme de DPROD_IND
Graphique 13: Corrélogramme de DRNN
Graphique 14: Inverse des racines du polynôme caractéristique du VAR (1)
Graphique 15: Prévision de la consommation en énergie électrique de la clientèle d’ENEO Cameroun
L’Institut Sous-régional de Statistique et d’Economie Appliquée (ISSEA) est une institution de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Elle fut créée en 1984 à Brazzaville lors d’une conférence des chefs d’Etat de l’UDEAC l’actuelle CEMAC. Dans le but de former les cadres statisticiens moyens et supérieurs des pays de la CEMAC, l’ISSEA a ouvert cinq cycles de formation à savoir les Agents Techniques de la Statistique (ATS), les Techniciens Supérieurs de la Statistiques (TSS), les Ingénieurs d’Application de la Statistique (IAS) et les Ingénieurs Statisticiens Economistes (ISE) et les Masters en statistique agricole
L’ISSEA a à cœur non seulement de préparer ses futurs cadres statisticiens à l’insertion socio-professionnelle mais également de leur donner une formation à la fois théorique et pratique. C’est dans cette optique que, chaque année, nous (élève ingénieur d’application de la statistique) effectuons un stage académique en Entreprise. Après avoir fait un stage académique à ENEO Cameroun du 1février au 31 mai 2018 au sein de la Direction Régional de Yaoundé(DRY) Sous Le thème : PREVISION DE LA CONSOMMATION D’ENERGIE ELECTRIQUE DE LA CLIENTELE ENEO CAMEROUN DE 2018 A 2020. Ce thème a été choisi pour faire la modélisation et la prévision de la consommation d’énergie électrique de la clientèle ENEO Cameroun.
Le secteur de l’électricité au Cameroun est un secteur en constante évolution. La demande d’électricité est croissante d’année en année. Aujourd’hui malgré les efforts conjoints des autorités camerounaises et des responsables de la société de production et de distribution de l’électricité au Cameroun, la demande d’électricité n’est pas satisfaite complètement. Ceci est dû en partie à l’insuffisance des productions en énergie électrique. Le nombre de clients d’ENEO Cameroun ne cesse de croitre ainsi que la consommation d’électricité au fil du temps.
Afin d’adapter la production à la consommation en énergie électrique de sa clientèle, les responsables d’ENEO Cameroun doivent faire le suivi de cette consommation. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’étude menée au sein d’ENEO Cameroun dont le thème est « prévision de la consommation en énergie électrique de la clientèle d’ENEO Cameroun de 2018 à 2020 ». Notre étude vise à prévoir la consommation en énergie électrique de la clientèle d’ENEO Cameroun de 2018 à 2020. Il s’agit spécifiquement de décrire le secteur de l’électricité, Pour répondre à la problématique de la prévision de la consommation d’électricité de la clientèle d’ENEO, d’analyser les données de la consommation en énergie électrique et ses déterminants et de construire un modèle VAR pour la prévision de la consommation en énergie électrique.En vue d’atteindre les objectifs fixés, plusieurs résultats ont été produits notamment :
La consommation en énergie électrique de la clientèle d’ENEO Cameroun est croissante entre 1980 et 2017 avec un taux de croissance moyen de 3.78% ;
- Les déterminants de la consommation en énergie électrique de la clientèle d’ENEO Cameroun que sont le revenu nationale, la production en volume du secteur industrielle et les investissements sont tous croissants durant la période.
- La consommation en énergie électrique de la clientèle d’ENEO Cameroun, telle que prévu par le modèle VAR d’ordre, va continuer de croître entre 2018 et 2020. Elle passera d’environ 4.8 GWh en 2018 à 4.9 GWh en 2019 soit une croissance de 2.41%. De plus elle passera d’environ 4.9 GWh en 2019 à environ 5.1 GWh en 2020 soit une croissance de 2.3 %.
Le VAR utilisée pour la prévision de la consommation en énergie électrique est assez fiable, car les résultats de l’estimation de la consommation en électricité obtenus, en 2017, avec ce modèle sont très proche de la consommation en électricité effectif de 2017. L’écart est de moins de 1%.
The electricity sector in Cameroon is a sector in constant evolution. Demand for electricity is increasing year by year. Today, despite the joint efforts of the Cameroonian authorities and officials of the electricity generation and distribution company in Cameroon, the demand for electricity is not completely satisfied. This is partly due to the lack of production of electricity. The number of ENEO Cameroon customers continues to grow as well as the consumption of electricity over time.
In order to adapt the production to the electricity consumption of its customers, the managers of ENEO Cameroon must monitor this consumption. It is within this framework that the study conducted within ENEO Cameroon, whose theme is "forecasting the consumption of electrical energy by ENEO Cameroon customers from 2018 to 2020", is included. Our study aims to predict the electricity consumption of ENEO Cameroon customers from 2018 to 2020. It is specifically to describe the electricity sector, to answer the problem of the forecast of electricity consumption of ENEO's customers, analyze the data on electricity consumption and its determinants and build a VAR model for the forecast of electricity consumption.
- The electrical energy consumption of ENEO Cameroon's customers is growing between 1980 and 2017 with an average growth rate of 3.78%;
- The determinants of the electrical energy consumption of ENEO Cameroon's customers, namely the national income, the volume production of the industrial sector and the investments are all growing during the period.
The electrical energy consumption of the ENEO Cameroon customers, as forecast by the order VAR model, will continue to grow between 2018 and 2020. It will increase from around 4.8 GWh in 2018 to 4.9 GWh in 2019, i.e. growth of 2.41%. In addition, it will increase from around 4.9 GWh in 2019 to around 5.1 GWh in 2020, representing growth of 2.3%. The VAR used for the forecast of electricity consumption is fairly reliable, as the results of the electricity consumption estimate obtained in 2017 with this model are very close to the actual electricity consumption of 2017. The gap is less than 1%.
Le développement est un enjeu majeur pour tous les pays. Il passe par la maitrise du secteur de l’énergique électrique. L’énergie électriques caractérisée par consommation grandissante dans le monde entier. C’est le cas des pays Africains, particulièrement ceux de la zone CEMAC. En effet la consommation d’électricité dans la zone CEMAC est passée d’environ 3,5 TWh en 1992 à un peu plus de 6,5 TWh en 2008 (Kegne & LAaponche, 2008), soit une augmentation de plus de 85% par rapport à 1992. L’augmentation de la consommation en énergie électrique en zone CEMAC peut s’expliquer par une augmentation du nombre de grands travaux de construction des infrastructures routières, mobilières et sportives etc...
Au Cameroun, en vue d’atteindre les objectifs de croissances et d’emplois dans la période de 2010 à 2020 tels que retracés dans le DSCE, un plan de développement du secteur de l’électricité (PDSE) a été élaboré en 2014. Ce PDSE est un document qui identifie, planifie et programme le développement des sites hydroélectriques et thermiques du Cameroun en fonction de la demande ainsi que d’un ensemble de critères socio-économiques et environnementaux et selon des scénarii de développement des grands projets industriels et miniers (Ministère de l'Eau et de l'Energie,2015). C’est dans ce cadre que le barrage de Lom Pangar, la centrale à fuel lourd de Yassa et la centrale à gaz de Kribi ont vu le jour et ont permis d’accroître la capacité installée de plus de 216 MWh.
Malgré les efforts conjoints des autorités camerounaises et de la société de production et de distribution de l’énergie électrique ENEO Cameroun, la demande d’électricité n’est pas couverte au Cameroun de manière satisfaisante. Durant le règne d’AES-SONEL (2001 à 2014, prédécesseur d’ENEO), un nombre de délestages importants avaient été constaté sur l’ensemble du territoire. ENEO n’a pas totalement inversé ce constat.
L’existence d’un déficit accru entre la production et la demande en énergie électrique a un impact non négligeable sur l’activité économique. Ainsi l’enjeu pour ENEO Cameroun est de s’assurer un équilibre constant entre la production et la demande en électricité de sa clientèle, pour la bonne santé de l’économie camerounaise.
En vue d’assurer une adéquation entre les capacités de production d’électricité et la demande de sa clientèle, il est important pour les dirigeants d’ENEO de développer des stratégies d’anticipation de sa demande d’une part en intégrant l’évolution de cette dernière et d’autre part les projets et transformations structurelles de l’économie Camerounaise. D’où la nécessité pour ENEO Cameroun de disposer d’un modèle de projection de la consommation d’électricité.
Aujourd’hui, au regard de l’impact que peut avoir une rupture dans l’approvisionnement de la consommation d’électricité sur l’économie Camerounaise, il est légitime pour ENEO de s’intéresser aux questions de prévision de la consommation d’électricité de sa clientèle. Les facteurs liés à la structure de l’économie camerounaise, les niveaux de certains indicateurs socio- économiques et démographiques, parce qu’ils sont susceptibles d’influencer significativement la consommation d’électricité de la clientèle ENEO, joue un rôle clé dans ces questions de prévision.
L’étude a pour objectif principal de prévoir la consommation annuelle en énergie électrique de la clientèle d’ENEO en se basant sur les données statistiques de la période de 1980 à 2017.De manière spécifique, il s’agit de :
- Décrire l’évolution du secteur de l’électricité au Cameroun ;
- Analyser les données sur la consommation de l’électricité et ses déterminants ;
- Construire un modèle Vectoriel Autorégressive pour la prévision de la consommation en énergie électrique de la clientèle d’ENEO Cameroun
L’hypothèse de travail est : la consommation en Energie électrique va continuer de croître entre 2018 et 2020.En effet, vu le nombre croissant du nombre d’abonnés au réseau ENEO Cameroun, étant donné le doublement éventuel de la production d’ALUCAM à Edéa, et compte tenu de la volonté des responsables du secteur de l’énergie électrique au Cameroun d’accroître le taux d’électrification, la consommation d’électricité devrait continuer de croître entre 2018 et 2020. Cette hypothèse est testée grâce aux résultats du modèle de prévision de la consommation en énergie électrique.
Afin d’atteindre les objectifs fixés, notre étude est faite en plusieurs étapes. Dans un premier temps, il sera déterminé, au travers de la revue de la littérature des méthodes de prévision de la consommation en énergie électrique et aux travaux empiriques sur les déterminants de la consommation en énergie, les facteurs explicatifs de la consommation en énergie électrique de la clientèle d’ENEO Cameroun. Ensuite une analyse descriptive sur les évolutions des différentes variables d’analyse, cela grâce à la statistique descriptive unidimensionnelle. De plus l’étude de la stationnarité de chacune des séries est faite en respectant les différentes étapes de la procédure Dickey-Fuller. Afin un modèle VAR est développé avec les séries différenciées des quatre variables d’analyse, ceci afin de prévoir la consommation en énergie électrique de la clientèle d’ENEO Cameroun.
Le corps de notre travail est divisé en trois chapitres. Le premier chapitre permet d’avoir une vue globale sur le secteur de l’énergie électrique au Cameroun. Ainsi l’histoire, les acteurs, l’offre et la demande sont exposés dans ce chapitre. Le deuxième chapitre est consacré à la revue de la littérature et à l’exposé des différents travaux sur la prévision de la consommation d’énergie électrique. Le troisième chapitre est consacré à la modélisation et la prévision de la consommation d’énergie électrique.
Dans cette partie, il s’agit de décrire le secteur de l’énergie électrique au Cameroun depuis sa création en 1929 jusqu’à nos jours. L’électricité au Cameroun a connu de nombreuses mutations depuis 1929, avec les différents changements de ses sociétés de production et de distribution de l’énergie électrique. En effet le monopole de distribution de l’électricité à changer quatre fois au cours des soixante-dix dernières années, passant de l’Energie Electrique du Cameroun (1948) à ENEO-Cameroun (2014). Les changements dans ce secteur ne se limitent pas seulement à son monopole de distribution de l’électricité, ils concernent également d’autres composantes du secteur d’électricité comme la production, la demande et la régulation de l’électricité au Cameroun. Afin d’avoir connaissance sur ces différentes mutations, il est important de décrire le secteur de l’énergie électrique du Cameroun. Dans ce chapitre il est donc question d’abord de donner les grands faits marquant l’histoire de l’électricité au Cameroun, ensuite d’exposer ses acteurs et enfin de présenter la demande et l’offre ou la production de l’électricité au Cameroun durant ces dernières décennies.
Le secteur de l’énergie électrique au Cameroun a connu de nombreux faits majeurs depuis 1929. L’historique de l’électricité au Cameroun peut être retracée comme suit :
- En 1929 : les premières centrales hydroélectriques de Libermann et Malale (privées) sont inaugurées pour fournir l’électricité dans la région de Muyuka, essentiellement dans les domiciles et les usines des colons britanniques.
- Avant la guerre de 1939 à 1945 dans la partie francophone du Cameroun, les premiers foyers d’électricité de Nkongsamba, Douala et Yaoundé ont été créés par l’administration et exploités en gérance par des sociétés privées ou directement par elle-même.
- 1946 : création d'un service public dans la partie britannique pour la fourniture de l’électricité qui a racheté la plupart des centrales privées installées par les colons.
- 1948 : la société d’économie mixte, Énergie Électrique du Cameroun (ENELCAM), est créée et chargée d’aménager l’usine hydroélectrique d’Edéa I (22MW) sur la Sanaga pour l’alimentation électrique de Douala et Edéa en 1953.
- Après l'indépendance, la Cameroon Electricity Corporation (POWERCAM) est fondée en 1962 au Cameroun Occidental, et en 1963 la société d’économie mixte Electricité du Cameroun (EDC) est créée, avec la majorité du capital social détenue par l’Etat du Cameroun Oriental et les collectivités publiques. Elle prend en charge toutes les distributions publiques d’énergie électrique, ainsi que les moyens de production et de transport subséquents, à l’exception des centrales d’Edéa gérées par ENELCAM.
- 1974 : création de la Société Nationale d’Electricité du Cameroun (SONEL) par fusion des sociétés ENELCAMet EDC. SONEL a en outre mission de prendre en charge les distributions publiques dans l’ex-Cameroun Occidental. En 1975, elle absorbe la POWERCAM et la centrale hydroélectrique de Song loulou (388 MW) est mise en service.
- 17 juillet 2001 : Privatisation de la SONEL au bénéfice de AES-Sirocco Limited, une filiale de AES Corporation qui contrôle 51 % du capital ; l'État du Cameroun conserve 44 % et le personnel reçoit 5%.
- 23 mai2014 : Le gouvernement du Cameroun signe l’accord qui octroie à ACTIS 56 % des parts d’AES-SONEL et de ses sœurs KPDC et DPDC. Le 12 septembre 2014, le nouveau nom de l’entreprise est dévoilé : ENEO Cameroun S.A.
- L’année 2015 est marqué par la réforme qui prévoit désormais la possibilité de faire exercer par les acteurs différents les fonctions de production, de transport et de distribution de l’énergie électrique. C’est ainsi qu’est née la société en charge du transport de l’énergie électrique SONATRAL.
En résumé, depuis 1929, trois centrales électriques ont été mise sur pieds notamment Edéa (276 MW), Song loulou (384 MW) et Lagdo (72 MW). La société de distribution de l’énergie électrique a connu des mutations à savoir : de ENELCAM à SONEL suite à la réunification, de SONEL à AES-SONEL suite à la privatisation de l’énergie électrique et enfin de AES-SONEL à ENEO suite à la volonté de l’Etat Camerounais d’améliorer le secteur de l’électricité et de l’ouvrir à la concurrence. La société de production et distribution en 2018 ENEO-Cameroun n’est pas le seul acteur de l’électricité au Cameroun d’autres acteurs ayant des rôles différents existent et font l’objet de la section suivante.
Les acteurs de l’électricité au Cameroun sont des organismes jouant de rôles différents et complémentaires dans le secteur de l’électricité et dont leurs actions combinées concourent à la bonne marche du secteur.
Le secteur d’électricité au Cameroun est régi par un cadre Juridique et institutionnel. Ce cadre définit les mesures et orientations de l’électricité au Cameroun. Ces institutions sont entre autres :
- La Présidence de la République : qui oriente la politique générale du secteur ;
- Le Service du Premier Ministère : qui coordonne l’action de l’ensemble du
Gouvernement et donc des Ministères intervenant dans les différents sous-secteurs ;
- Le Ministère en charge des Finances : qui finance en partie le secteur de l’électricité ;
- Le Ministère de l’Eau et de l’Energie : qui est chargé de la conception, de l’élaboration, de la mise en œuvre et du suivie la politique gouvernementale dans le secteur de l’énergie de façon globale.
Les sociétés publiques sont comptées au nombre de cinq(Ministère de l'Eau et de l'Energie, 2015), dont : l’Agence de l’Electrification Rurale (AER), l’Agence de Régulation du Secteur de l’Électricité (ARSEL), l’Electricity Dévelopment Corporation (EDC), Mekin Hydroelectric Development Corporation (HYDRO MEKIN) et la Société de Transport de l’énergie électrique (SONATREL).
- L’Agence d'Electrification Rurale (AER) : créée le 8 septembre 1999, est chargée de promouvoir l’électrification rurale sur l’ensemble du territoire national ;
- L’Agence de Régulation du Secteur de l'Electricité (ARSEL) : créée le 15 juin 1999, assure la régulation, le contrôle et le suivi des activités des exploitants et des opérateurs du secteur de l’électricité ;
- L’Electricity Development Corporation (EDC) : créée le 29 novembre 2006, est chargée de gérer pour le compte de l’Etat, le patrimoine public dans le secteur de l’électricité ;
- La Mekin Hydroelectric Development Corporation (HYDRO MEKIN) : créée le 18 octobre 2010, est chargée de concevoir, financer, construire et exploiter la centrale hydroélectrique de Mekin et d’autres aménagements sur le bassin du Dja ainsi que la mise en place des équipements et infrastructures associés, liés à leur exploitation ;
- La Société Nationale de Transport de l’énergie électrique (SONATREL) : créée le 08 octobre 2015 est chargée de gérer le Transport de l’énergie électrique et le réseau de transport pour le compte de l’Etat.
Les sociétés parapubliques sont des sociétés à capital mixte dont une partie est détenu par le gouvernement Cameroun et l’autre par les entreprises multinationales ou internationales. Au Cameroun plusieurs sociétés de ce type travaillent dans le secteur de l’électricité au Cameroun dont : ENEO-Cameroun, DPDC et la KPDC (Ministère de l'Eau et de l'Energie, 2015).
- L’Energy of Cameroon S.A. (ENEO-CAMEROON S.A) : substituant de AES-SONEL, mise en place le 12 septembre 2014, gère la production plafonnée à 1000 MW et la distribution de l’énergie électrique au Cameroun ;
- La Dibamba Power Development Corporation (DPDC) : créée le 06 novembre 2009, gère la centrale thermique à fioul de Yassa d’une capacité de 86 MW ;
- La Kribi Power Development Company (KPDC) : créée en avril 2013, gère la centrale à gaz de Kribi d’une capacité de 216 MW.
Ce sont celles en charge du financement des programmes de développement de l’électrification rural au Cameroun comme le Fond Spécial d’Equipement et d’Intervention Intercommunale (FEICOM) et le Programme Nationale de Développement Participatif (PNDP). D’autres organismes comme les associations de consommateurs d’électricité jouent un rôle majeur dans la prise de décisions régulières concernant les tarifs et la protection des droits du Consommateurs.
En définitive les acteurs du secteur d’électricité au Cameroun se distinguent tant au niveau de leurs formes qu’au niveau de leurs fonctions. Au niveau de la forme, il existe des acteurs institutionnels et les acteurs non institutionnels. Au niveau des fonctions, il existe des sociétés publiques, parapubliques, privés et les institutions financières et associations. Tous ces acteurs dans l’exercice de leurs fonctions contribuent à l’équilibre de l’offre et de la demande de l’énergie électrique au Cameroun. Ces différentes composantes du marché de l’électricité Camerounais feront l’objet de la section suivante.
Le secteur de l’électricité au Cameroun est une activité économique caractérisée par une offre peu abondante par rapport au potentiel électrique camerounais et une demande grandissante avec la croissance démographique et encore moins satisfaisante aujourd’hui malgré les efforts du gouvernement. En effet moins de 5% du potentiel en électricité est exploité pour la production de l’électricité au Cameroun, tandis que la demande en énergie électrique croît d’environ 7,5% par an (Ministère de l'Eau et de l'Energie, 2015). Ainsi l’équilibre entre l’offre et la demande en énergie électrique est peu garantie. Afin de comprendre le fonctionnement du secteur de l’énergie électrique il est nécessaire d’étudier son offre et sa demande dont ils font l’objet de la section suivante.
La production d’électricité au Cameroun peut être de deux types à savoir la production publique et l’auto production. Aujourd’hui, la production publique de l’électricité est assurée par ENEO, et les entreprises KPDC, EDC et DPDC. Elle est effectuée principalement par les trois centrales hydroélectriques dont la centrale de Lagdo, d’Edéa et de Song Loulou. L’électricité publique est également produite par des centrales thermiques, les centrales à gaz de Kribi et de Yassa. L’auto production quant à elle est assurée en majorité par les vendeurs de groupes électrogènes et par les entreprises de production d’énergies renouvelables. En 2014, ENEO Cameroun, KPDC et DPDC sont les principaux producteurs d’électricité car leur production représentait plus de 65% de la production totale contre moins de 1% pour les auto-producteurs (Ministère de l'Eau et de l'Energie, 2015). La production d’électricité, malgré de nombreuses difficultés, se veut répondre aux besoins non seulement des populations Camerounaises mais également de multiples entreprises installées sur le triangle national. Cette consommation n’a cessé de croitre et atteint,en 2014, environ 6.9 GWh.
La consommation d’électricité au Cameroun est de trois types à savoir : la consommation basse tension, la consommation moyenne tension et la consommation haute tension. Les consommations basse tension et moyenne tension sont du ressort des ménages, des petites et moyennes entreprises tandis que la consommation haute tension est imputable aux grandes entreprises ayant des traitements particuliers avec ENEO-Cameroun. Ces grandes entreprises sont appelées clients spéciaux dans le jargon de l’électricité. Les clients spéciaux sont : ALUCAM, SOCATRAL, CIMENCAM et DANGOTE (Ministère de l'Eau et de l'Energie,2015).
En 2014, la consommation d’électricité (ventes) de la clientèle basse et moyenne tension s’élevait à 2.79 GWh et celle de la clientèle haute tension s’élevait à 1.57 GWh.
La prévision de la consommation électrique a fait et fait encore l’objet de nombreuses études. Elle remonte depuis les années 1956 avec les travaux de (Jung, 1956) en France. La prévision de la consommation d’électricité est effectuée généralement à l’aide des modèles économiques ou des modèles économétriques. Ces modèles sont des simplifications d’une réalité de l’activité économique. Ils sont également un ensemble de techniques mathématiques bien élaborées comme le cas des modèles économétriques. La littérature économique compte plusieurs modèles de prévision de la demande en énergie et « décomposés selon les techniques utilisés …à savoir : le MEGC (Modèle d’Equilibre Général Calculable), les modèles de prévision de tendance et les modèles économétries avancées » (Villa, 2000).
Les Modèles d’Equilibre Générale Calculable sont définis comme « des modèles macroéconomiques détaillés ayant des fondements microéconomiques qui permettent de dériver rigoureusement la forme des fonctions d’offre et de demande à partir des comportements de maximisation des fonctions d’utilité des ménages et de celles de profit des entreprises. » (Villa, 2000). En d’autres termes les MEGC sont des modèles qui servent à étudier des phénomènes économiques à l’échelle nationale, internationale ou d’un secteur de l’économie à partir des comportements individuels de maximisation des utilités des ménages et des profits des entreprises en vue de déterminer la forme d’offre et de demande d’un ou de plusieurs bien(s). Dans le domaine de l’énergie, ils sont élaborés surtout pour étudier l’impact des mesures économiques pris par les gouvernements sur la demande d’énergie et ses conséquences sur l’environnement.
Le MEGC est fondé sur la théorie de l’équilibre générale de 1 Léon Walras en 1984. L’équilibre Walrassien est obtenu par un ensemble de prix (vecteur prix) PE qui annule toutes les 2 demandes nettes d’un bien économique précis. Il présente l’avantage d’être très détaillé et son développement repose sur la construction de bases de données cohérentes et complètes très souvent sous forme d’une matrice de comptabilité sociale.
La matrice de comptabilité sociale d’un MEGC est un tableau carré d’entrées sorties qui retrace l’ensemble des échanges entre agents économiques pour une année donnée. Elle permet d’obtenir, par calibrage et non par estimation sur une année donnée, les paramètres de la fonction du modèle d’équilibre générale Y = M(X, , Y)avec Y le vecteur des variables endogènes, le vecteur des variables exogènes, � le vecteur des paramètres du modèle. Calibrer le MEGC revient à déterminer la valeur de γ qui permet de reconstituer la matrice de comptabilité sociale des données �0, �0de l’année de base.
Les MEGC dans le secteur de l’énergie ont été développés par (Beaver & Huntington, 1992), (Beaver, 1993 ) et (Bhattacharyya, 1996) permettent d’établir des prévisions de long terme de la demande d’énergie et dont les principales variables exogènes sont, la croissance de la population, la productivité globale des facteurs et les politiques fiscales et budgétaires.
Les modèles génériques de prévision sont des modèles très utilisés par les économistes dites « énergéticien » car elles permettent de produire des prévisions à partir des variables exogènes des modèles. En effet à partir des indicateurs explicatifs de la demande en énergie et des hypothèses sur les lois de ceux-ci, la demande énergétique est estimée comme ce fut le cas de (Houcarde, 1993) qui prévoit l’intensité en consommation de pétrole par rapport au PIB Brésilien. Selon (Villa, 2000) les modèles génériques de prévision peuvent être regroupés en trois sous catégories à savoir : les modèles d’estimation par une fonction logistique, les modèles dits d’apprentissage et les modèles translog.
2.1.1.2.1. Les modèles d’estimation par la fonction logistique
L’estimation de la tendance par une fonction logistique a été utilisée par (Futardo & Suslick, 1993) pour prévoir l’intensité de la consommation du pétrole par rapport au PIB au Brésil et pour construire des scénarios macro-économiques. La méthode consiste à supposer que les intensités énergétiques suivent une loi logistique avec un seuil asymptotique de saturation modulée par des composantes économiques comme les prix et les revenus. « On peut toutefois douter de la pertinence des modèles utilisés, car les intensités énergétiques présentent plus souvent des courbes en U ou en escalier qu’un seuil de saturation » (Villa, 2000). En outre les tenants de la méthode n’estiment jamais le modèle complet et ne se demandent pas si les déterminants du taux de croissance de l’intensité énergétique sont différents de ceux d’un éventuel seuil de saturation. Villa montre qu’il est possible de trouver une approche qui permet de procéder à une recherche des tendances sans renoncer aux déterminants économiques habituels. En faisant dépendre le taux de croissance des prix relatifs, des revenus et de variables conjoncturelles d’une part, et en supposant d’autre part que l’asymptote est fonction de la richesse par tête et de la population ou de sa densité.
2.1.1.2.2. Les modèles d’apprentissage
Les modèles d’apprentissage de Futardo et Suslick consistent à supposer que la tendance est le résultat d’un processus adaptatif. Ils révisent donc les anticipations de l’intensité énergétique à la lumière des informations passées de l’économètre, informations qui n’incluent pas certaines informations de la période de prévision. Plus précisément, ils supposent que l’économètre a pu observer sur la période [1, T], la consommation primaire d’énergie Et(en Tep), le PIB, Yt en volume et donc l’intensité énergétique qui résulte de ces deuxvariables (et = Et⁄ t ). Mais le vrai modèle d’intensité énergétique consiste à relierlinéairement Log(et)à Log (Yt), d’autres variables Zt et la constante. S’il était possibled’observerZt, il pourrait être estimé économétriquement. Le modélisateur peut alors envisager un processus d’apprentissage qui converge vers le vrai modèle. La méthode ne donne finalement pas de bonnes prévisions de la demande d’énergie.
2.1.1.2.3. Les modèles translog
Les modèles translog quant à eux sont basés sur l’observation statistique de longue période selon laquelle l’intensité énergétique peut être décrite à long terme par une courbe de type log–normal en fonction du revenu par tête. Si les estimations de (Furtado & Sluslick, 1993) pour la demande de pétrole au Brésil à l’aide de cette méthode montrent qu’elle donne de bons résultats, elles présentent l’inconvénient de supposer que les élasticités prix croissent avec le revenu par tête.
La dernière grande catégorie de modèles utilisés pour analyser la demande d’énergie est constituée par les modèles économétriques. Deux grands groupes de modèles se distinguent. Celle prenant en compte les éléments généraux de la théorie de la demande et les modèles avec anticipation de prix. Le plus représentatif du premier groupe de modèles est celui de (Houthakker, 1970).
Ils introduisent dans l’analyse les déterminants en stock et en flux de la consommation finale, ce qui permet de distinguer de manière théorique le court terme et le long terme. On postule que la demande d’énergie dépend de la dépense totale, des prix relatifs et d’une variable d’état qui est en général le stock de la période précédente.
La prévision de la consommation électrique concerne plusieurs aspects dont la détermination des facteurs qui peuvent influencer cette dernière. En effet les méthodes d’estimation comme la régression multiple des MCO, font appellent à un certain nombre de facteurs explicatifs en vue d’estimer les valeurs d’une variable expliquée.
Ainsi il devient important d’analyser les éventuelles liaisons entre la consommation électrique et d’autres variables socio-économiques et même démographiques. Plusieurs de ces variables ont été recensées et celles qui ont été reconnus pertinents sont la croissante économique et le taux d’accroissement démographique.
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1 Léon Walras est un économiste français né le 16 décembre 1834, fondateur de l’économiste néoclassique
2 Demande nette c’est la différence entre les quantités demandées d’un bien par un consommateur et les quantités de ce bien dont dispose le même consommateur